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aftringent le malade fentoit alors de fortes douleurs le long de la partie interne du bras & de l'avant-bras. Le douzième jour la fièvre augmenta, il fut encore faigné, & on lui donna des adouciffans. Le feizième, j'aggrandis encore la plaïe, pour porter plus commodément le remede à fon fond. Deux jours après l'hémorragie fut fi grande, que je fus obligé de mettre le tourniquet fur la tête de l'os du bras: je profitai du tourniquet pour dilater la plaïe, autant que la voute de l'aiffelle put le permettre : je dégageai la partie de quelques grumeaux de fang: je mis au fond de la plaïe un peu de calcantum, que je plaçai à peu près à l'endroit d'où le fang pouvoit venir, car il n'étoit pas poffible de voir le vaiffeau, j'appuïai ce remede par tous les moïens ordinaires. Aïant lâché le tourniquet, il ne vint point de fang: j'apperçus alors au-deffus de la clavicule, le battement de l'artere, qui me parut fort grand. La confultation que j'affemblai, décida que n'étant pas poffible de fai

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fir l'artere dans un endroit auffi enfoncé que la voute de l'aiffelle, cette plaie ne pouvoit qu'être abandonnée à fon fort, Neuf jours après cette hémorragie, il en furvint une, autre auffi abondante, elle fut arrêtée de la même maniere. Le bras jusqu'à l'extrêmité des doigts devint alors d'une groffeur monstrueuse, & le malade s'affoibliffoit beaucoup. Quatre jours après cette derniere hémorragie, il en furvint une autre: On m'appella dans le moment; je vis que le fang fortoit à grand bruit de la grofleur du pouce : le malade mourut dans l'inftant. Par l'ouverture que je fis de cette partie du cadavre, j'obfervai que l'artere axilaire étoit ouverte felon fa longueur qu'elle étoit extrêmement dilatée jufqu'à la premiere côte. Elle étoit engorgée par de gros caillots de fang.

XLII. OBSERVATION.

Coup d'épée à travers l'adducteur

UN

du

pouce.

N foldat de la galere l'Amazone vint à l'hôpital, il avoit un coup d'épée qui entroit dans le muscle adducteur du pouce de la main gauche, & fortoit par une très-petite Ouverture,entre ce même pouce& l'os du metacarpe, qui foûtient le doigt indice. On avoit fait la future entortillée à la plaïe du pouce.Je ne mis fur chaque plaïe qu'un plumaceau imbû d'eau de vie avec l'emplâtre elles n'étoient panfées que de trois jours l'un. On appliqua les cinq premiers jours un cataplafme émollient & refolutif fur la partie bleffée. Les plaïes furent cicatrifées en dix-fept jours.

XLIII. OBSERVATIO N. Maniere de traiter les abcès fous l'aifelle, & à d'autres parties du corps. N foldat de la galere la Souveraine, vint à l'hôpital avec un

UN

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grand abfcès fous l'aiffelle, que j'ouvris par deux coups de lancette à fa partie declive, Ces ouvertures étoient éloignées l'une de l'autre de deux travers de doigt, & fur une même ligne: elles furent panfées avec un petit plumaceau imbû d'un vulneraire, & placé entre les lévres de la plaïe, & l'emplâtre par deffus. On remplifloit le vuide de l'aiffelle avec des compre fes, qui étoient appuïces par le bandage contentif. On ne panfoit les plaïes qu'une fois le jour; & par cette fimple methode, cet abfcès fut guéri en quinze jours. Nombre d'abfcès dans cette partie & dans les autres, ont été guéris à peu près en même temps, fans fe fervir de lavages par les feringues, en évitant le tamponage, & en approchant les parties qui doi

vent s'unir les unes avec les autres. A peu près au temps de cette obfervation, je vis panfer par une femme un grand abfcès ouvert à la mamelle, où elle ne mettoit qu'un plumaceau, chargé d'un mélange de fuppuratif, avec le jaune d'œuf. Cot abfcès guérit

plûtôt que je ne l'aurois crû: il n'au-' roit pas eu le même fort, fi on eut fuivi la pernicieuse méthode du tamponage, qui n'eft que trop en ufage parmis les Chirurgiens. Quoique je fufle dans l'ufage de cette fimple maniere de panfer, l'exemple de cette femme m'y fortifia, & reveilla mes reflexions fur la méchanique d'une guérifon si prompte, à laquelle les remedes avoient fi peu de part. Ces reflexions rappellerent dans mon idée, que les parties qui compofent nôtre machine, l'orfqu'elles font divifées, tendent fans ceffe à leur union par leurs propres refforts. Delà je n'eus pas de peine à comprendre, qu'un abfcès qui s'eft élevé par un amas d'une certaine quantité de pus, & qui a une ouverture proportionnée à fa grandeur, n'a pas befoin d'aucun dilatant dans le vuide que la fortie du pus laiffe. Les dilatans empêchent que le pus ne forte à mesure qu'il s'en forme de nouveau ; lorfque les parties ne font plus diftenduës par la prefence des matières & des dilatans, elles

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