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Theatre,neanmoins comme il a été com

pofé dans cette intention, & que d'ha- 1500. billes gens (a) l'ont mis au nombre des

perel, & Jehan Jehannot, Libraire-Imprimeur, demeurant rue Neuve Notre Dame, à l'enseigne de l'Ecu de France. Il peut contenir environ vingt à vingt-deux mille

vers.

de

Du Verdier Vauprivaz, page, 275. de fa Bibliotheque Françoise, cite l'Edition de Michel le Noir, mais il fe trompe de datte, & la dit de 15084 la page 270, ce même Livre, cet Auteur parle d'un Ouvrage intitulé «La petite Dia»blerie, autrement ap» pellée l'Eglife des mau »vais, dont Lucifer eft » le Chef, & fes mem»bres font les Joueurs," »Iniques, Pécheurs, & » Réprouvés: imprimée à >> Lyon in-feize, par »Olivier Arnoullet, »> mais on ne fçait fi c'est un Abrégé, ou un Ouvrage different de celui dont nous parlons. Si Du Verdier étoit plus exact, nous aurions tort de former ces doutes.

(a) Le fçavant Naudé,' qui connoiffoir aflez bien ces fortes d'Ouvrages, n'a point hésité à le mettre au rang de nos

anciens Poënes Dramatiques. Après avoir parlé de quelques Poëtes François, vivans avant le regne de François I. II ajoute : « Si la Comédie

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Mafcurat de de Pathelin a eu plus Naudé, pag. ,, de vogue, & que Paf- 214. & 2159 quier en a fait un Chapitre de fes recherches, voire même qu'elle ait été traduite en latin ,, per Alexandrum Conimbertum, & imprimée à Paris, il y a plus de cent ans, ç'a été pluftoft à caufe de la Moralité, & des intrigues, des fineffes de la Femme, & du Ber,,ger, & de la diverfité du langage, & autres confidérations fembla,, bles, que pour eftre ., d'un ftyle plus foute,,nu que les précédens. ,, Si tu cherchois l'antiquité de notre burlef,, que Francois, dane ,, ces repréfentations que ,, l'on faifoit autrefois ,, par toutes les bonnes

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villes, les Hiftoires du Vieil & du Nouveau Teftament, de la Paf fion de Noftre Seigneur, ,, ou de Sainte Catherine

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& autres Saints, tu au,,rois beaucoup plus de

Poëmes Dramatiques, nous avons cru 1500. devoir en donner une légere idée.

La Scene fe paffe entre deux Acteurs feulement: Lucifer (a) & Sathan, qui rend compte au premier de tout ce qu'il

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poffible de traiter des matiéres de telle im

,, portance, avec une

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,, expreffion plus basse ni plus ridicule. Et je t'avoue n'avoir jamais ,, lû le Mystére du Vieil Teftament, joué à Pa,, ris, celui de la Paffion ,, représenté moult triomphantement à Angers : · Les Actes des Apoftres, ,, que l'on s'étouffoit , pour voir en cette Vil (1) Rabe-,, le, dans l'Hôtel de lais, Liv. V., Flandres, l'an 1541. Chap. XIII. La Vengeance de Noftre Voyez auffi,, Seigneur, l'Homme péGuillaume cheur, jouée à Tours, Bouchet Se-.. l'Homme jufte & monrée, 29. page,, dain: LA GRANDE 124. de l'e-,, DIABLERIE & fembladition de bles pieces, que MonLyon. fieur Brigadier a pris un foin particulier de recueillir, comme Du Mouftier faifoit les Romans, que je ne »me fois fouvenu auffi » de ce Vers d'Horace: » Spectarum admiffi rifum

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» teneatis, Amici, » (a) Les Scenes où les Diables paroiffoient faifoient tant de plaifir

aux Spectateurs, qu'on ne doit pas trouver extraordinaire quEloy d'Amernal ait voulu compofer un Poëme, oùil n'introduit que des perfonnages de cette ef- · pece. On peut voir que prefque tous les Myfteres, & les Moralités font remplis de ces Scenes: une nouvelle preu ve de ce goût, est l'avanture vraie ou fauffe que Rabelais raconte du Poëte Villon (1) « Sus » fes vieux jours, il fe, >> retira à Sain&Maixent »en Poitou, foubs la fa» veur d'un homme de » bien, Abbé du lieu » Là pour donner paffe. >>tems au peuple, entre»print faire jouer la. » Paffion en geftes & » langaige Poitevin.Les »Roolles diftribuez »les Joueurs récollez ? » le Théatre préparé » dit au Maire & Efche» vins, que le Mystére » pourroit eftre prest à »l'iffue des Foires de. "Niort, reftoit feule, "ment trouver habille "ments aptes aux per

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à fait, depuis la création d'Adam pour tâcher de l'entraîner avec fa postérité, au plus profond des Enfers. Voici, ajoute-t'il, par quelle ruse je le fis tomber dans mes piéges. Ce

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, fonnaiges. Le Maire & Eschevins donnerent ordre. Luy, pour ung vieil Paysant habiller qui jouoit Dieu le Pere, requist Frere Eftienne, Secretain des Cordeliers du lieu, lui prefter une Chappe, & une Eftole. Le Secretain le refufa,alléguant que par leurs Statuts Provinciaux eftoit rigoureufement deffendu de rien prefter ou bailler pour les » Jouants. Villon repliquoit que le Statut feulement concernoit Far»ces, Mommeries, & » Jeux diffolus ; & que » ainfi l'avoit vu pratiquer à Bruxelles, & ailleurs... Adoncques faift la monftre de la Dia»blerie, parthi la ville, » & le marché. Ces Dia»bles eftoient tous ca» paraffonez de peaulx » de loups, de veaux, » & de béliers, paffe» mentées de teftes de » mouton, de cornes de

bœufs, & de grands #hayefts de cuifine;

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ceints de groffes cour» raies, efquelles pen» doient groffes cymbabales de vaches, fonnettes de Mulets à bruit horrificque. Te» noient en mains aul» cuns baftons noirs » pleins de fufées : aul>> tres portoient longz »tizons allumés, fur lef quelz & chacun carre» four jetoient plenes » poingnées de parafine » en poudre, dont for» toient feu & fumée ter»rible....... Villon >> voyant advenu ce qu'il » avoit pourpensée, dift » à fes Diables, vous » jouerez bien, Meffieurs » les Diables, vous joue>> rez bien, je vous af » fie: oh, que vous joue>> rez bien; je despite la » diablerie de Saulmur, » de Doué, de Mont» morillon, de Langelt, » de Sainct Efpain, d'An» giers voire de part »dieu, de Poitiers, avec » leur parlouoire, au cas » qu'ils puiffent être à » vous parangonez, &c.

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1500.

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1500.

((aton)

fut par le moyen de fa femme Eve.

SATHAN.

Je prins la forme d'ung Serpent,
Et la temptay, s'on ne te pent,
A telles enfeignes, que la folle
Adjousta foy à ma parolle,
Et préfenta à fon mary

Le fruict dont il fut puis marry
Quant il congneut fon grant trespas.

Pour réparer, continue Sathan, la perte que la venue du Meffie nous a caufé, j'inventai l'idolatrie, l'ufure, la mauvaise foi, & les fept péchés mortels. C'est moi, par exemple, qui conduit les Sorciers & Sorcieres au Sabbat fur des manches à balay. Comme Lucifer fait quelques queftions, aufquelles Sathan ne veut pas répondre, ce dernier s'excuse ainfi :

SATHAN..

Qui des faictz de Dieu trop avant
S'enquiert, il eft bien fçavant.
Chaton auffi Docteur de bien,
A fon enfant le deffent bien :
Si fait l'Apoftre ad Romanos.

Ce n'eft pas tout, continue-t'il, j'ai fi bien obfédé l'esprit de certaines femmes, qu'elles croiroient avoir offenfé Dieu mortellement,fi elles travailloient le Samedy après midi.

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J'en congnois par tout à lá ronde.

Mais retirons-nous, dit Lucifer, de crainte qu'on ne nous écoute.

LUCIFER,

Sathan, s'ilz t'efcoutoient bien,
Ce feroit peut-eftre leur bien ?
Car tu dis cy des mos plufieurs
Bons pour eulx, & pour tous pécheurs.
Mais il n'appartient point aux Dyables
racompter fi bons notables. (a) ~

De

(a) Dans le Prologue tiens: car pour les Hérél'Auteur déclare le buttiques, & les Infideles, de fon Ouvrage. Un continuoit-il, comme jour, dit-il, étant couché feul dans ma chambre, il me fembla qu'on me transportoit aux portes des Enfers: & que j'entendois Sathan, qui converfoit familierement avec Lucifer, & lui racontoit toutes les rufes qu'il employoit pour tenter les Chré

ils me font dévoués, je
ne m'en embaraffe gué
res. Le Diable, ajoûte
l'Auteur, croyant n'ê
tre entendu de perfonne.
découvroit à fon Maître
toutes les rufes, fans dé-
guifement. Et lorfque je
fus de retour chez moi
continue Eloy d'Amer-
nal, je pris promtement

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1500.

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