DES MORALITÉ BLASPHEMATEURS. « Le Mystere des Blafphémateurs du » Nom de Dieu, par Perfonnages.» Sans datte, nom d'Imprimeur, ni du lieu de l'impreffion. Du Verdier Vauprivaz, Bibliothéque Françoife, page 139. Ous ne connoiffons cette Mora N lité que par le paffage ci-deffus; il y a cependant apparence,que la groffiéreté du fiécle où elle fut compofée,fut caufe, que le péché énorme, qu'on y reprend, ne devint que trop commun. On fçait que les rigoureufes,& en même-tems les juftes ordonnances des Rois Philippe Augufte & S. Louis, & les excommunications du Clergé de France ne purent cependant arrêter une plume, de l'encre ce que ma foible mémoi re avoit pu retenir. Afin que les Chrétiens inftruits des tours de Sathan, puiffent les prévenir, & les éviter, رو ces excès facriléges. On crut apparemment qu'une représentation vivante 1502. pourroit faire plus d'impreffion. Nous joindrons, à propos de ces excommunications, & du peu de cas que les Libertins du fiécle paffé en faifoient un paffage du Seigneur de Joinville. Je vis, dit cet Auteur, une Journée » que tous les Prélats de France fe trouverent à Paris, pour parler au » bon faint Louis, & lui faire une Requête : & quand il le fceut, il fe rendit au Palais, pour là les oüir de qu'ils vouloient dire. Et quant tous » furent affemblez, ce fut l'Evêque Gui d'Auxerre,qui fut fils de Monfeigneur Guillaume de Mello, qui commença » à dire au Roy, par le Clergé, & » commun affentement de tous les au» tres Prélats: Sire, fçachez que tous » ces Prélats qui font icy en voftre préfence, me font dire que vous laiffez دو رو دو » perdre toute Chrétienté, & qu'elle »fe perd entre vos mains. A doncques » le bon Roy fe figna de la Croix, & » dit, Evefques, or me dites comment il fe fait, & par quelle raison : Sire, » fit, l'Evefque, c'eft qu'on ne tient plus de comptes des excommuniches, » car aujourd'hui un homme aimeroit mieux mourir excommunié, que de 1502. fe faire abfoudre, & ne rend nulle » fatisfaction à l'Eglife, &c. » " MORALITÉ 7dete mullt DE MUNDUS, CARO; Justifile DEMONI A. Moralité nouvelle de Mundus, Caro, » LE CHEVALIER CHRÉTIEN. » L'ESPRIT. > Et LE DIABLE. E Chevalier Chrétien, affifté de Lfon bon efprit, prie Dieu de lui (4) Nous ajoutons à ce que nous avons dit du Jeu des Enfans fans fouscy, que leur spectacle é pardonner les péchés infinis dont il fe DYABLE qui s'appelle Démon. S'on vous demande qui je fuis, La Chair & le Monde s'avancent avec Confiance, & lui confeillent de fe bien réjouir. Saint Paul m'apprend, répond le Chevalier, que fi je fuivois vos confeils, je perdrois l'efpoir du Paradis. On peut concilier toutes chofes, dit la Chair. Il ne faut, ajoute le Monde, fonger à tes plaisirs, que lorf toit ordinairement com. pofe de trois pieces, dont Ja premiere étoit une fotife, fuivie d'une Moralité, terminée d'une Farse. Ce fut ainfi que Gringore fit paroître fon Jeu de Mere forte en 1511. La Moralité dont nous donnons l'Extrait, étoit précédée d'une fotise, que tu auras rempli tes devoirs envers 1505. Dieu. L'Efprit accourt au fecours du Chevalier & lui fait voir la fausseté de ces raifonnemens. LE CHEVALIER au Monde. L'ESPRIT. Partant, deffens-toy de ce Monde, LE CHEVALIER au Monde. Comme le Diable entend que l'Esprit rapporte fréquemment des paffages de l'ancien, & du nouveau Teftament pour confondre le Monde & la Chair ; il allégue en leur faveur celui de la Génefe, où Dieu inftitua & bénit le Mariage. Tu dis vrai, réplique l'Esprit, mais il faut observer que la Loi de Dieu ne foit pas bleffée. Voyez, continue-t'il, en s'adreffant au Chevalier,' les rufes de votre ennemi. LE CHEVALIER. Il expofe à fon advantage, |