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Pourquoy?

BARRAQUIN.

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BRANDIMAS.

Hé, pauvre berouart,

Ta Sentence eftoit jà preste,

L'on n'attendoit que le Télart,

Pour te pendre hault comme ung lart,

Nonobftant tout ton babinage.

BARRAQUIN.

Je m'embrouay au gourd piard

BRANDI MAS.

Et je demeuray au paffage.

BARRA QUIN.

J'efchaquay.

BRANDI MAS.

Et j'estois en cage.

BARRAQUIN.

Je piétonay toute la nuit.

BRANDI MAS.

Et l'Embourreur, pour tout potage Me mift dehors par fauf conduct,

A torches de fer.

BARRAQUIN.
Quel déduict!

Embufchons-nous fous la feuillée,

Pour attendre quelque Syrois.
BRANDI MAS.

S'il avoit des grains à l'emblée,

On luy raferoit le mynois.

1527.

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Pendant que ceci se paffe d'un côté, 1527. de l'autre Bardon autre Soldat de l'Armée de l'Empereur, va à la découverte. Il rencontre Landurée, femme du Payfan Landureau, dont on a parlé au commencement de cette Journée & s'arrête pour la cajoler. Le mari qui fait le guet fur le haut de la Tour de Samos, s'appercevant de ceci, & voyant que fa femme reçoit affez familiere ment fes careffes, entre dans une extrême colére, & crie l'allarme de toutes les forces.

LANDURE A U.

Allarme, bonnes gens, allarme,
Je faulteray par ce créneau.

Nycolin, & Pafquelon fçachans de quoi il s'agit, s'en mettent fort peu en peine, & courent en diligence aux portes de la Ville, où se fait une escarmouche entre les Lyffiens, & les Trou pes de l'Empereur: Ces derniers font repouffés avec une perte confidérable, & le Duc d'Albanie eft fait prisonnier. Pour le ravoir, Diocletian fait approcher son Artillerie, Contre un péril pressant, Danus ne trouve pas d'autre moyen, que de faire conduire le Duc fur le rempart, & d'ordonner à des bourreaux de le pendre dès l'inftant

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que les ennemis le prépareront à donner l'affaut. En effet, Diocletian qui 1527. craint pour la vie du Duc, propofe une trève d'un an, que Danus accepte, en rendant ce prifonnier. L'Empereur ordonne auffitôt un Sacrifice, pour remercier les Dieux de fes heureux fuccès: & Sautereau va de la part Roy de Lyffie ordonner à Antropatos de le faire préparer. J'obéirai, répond ce Grand Prêtre, quoiqu'ajoutet-il, je ne fois pas né fujet de Dioclétian.

SAUTEREAU.

J'entens affez, je fçai que c'eft:
Il ne vous chault, foit gaing ou perte,
Fors que vous en ayez l'offerte,
Adieu, jufqu'à demain matin.

du

Antropatos dit à Yfengrin fon Clerc, de préparer le Sacrifice avec foin: Ne vous embarraffez de rien, répond Yfengrin, je suis au fait, & fçais la maniere de vous procurer une recette abondante. Le lendemain la cérémonie fe paffe avec magnificence, chacun des affiftans préfente fon offrande, & le Duc d'Albanie, par reconnoiffance, voüe aux Dieux le licol qui devoit servir à lui ôter

la vie. Enfuite chacun fe retire chez

1527. foi (a).

La premiere journée de ce Mystére eft terminée par l'arrivée d'un puiffant & énorme Géant, appellé Reprobe, qui vient offrir les fervices au Roy de Cananée, fur les terres duquel il a pris naillance.

SECONDE JOURNÉE.

Lle commence par les entretiens

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E d'un fou, & d'une folle, perfonnages fort à la mode au tems des Myftéres dont nous parlons (b). Réprobe qui veut s'attacher au fervice du plus puiffant Prince du monde, quitte le Roi de Cananée, & paffe à Damas. La Cour brillante du Roi, dont cette ville eft le féjour ordinaire, éblouit les

(a) On peut voir de pareils facrifices pages 20 & 462. du II. Volume de cette Histoire, aux Extraits du mystere de fainte Barbe, & de la deftruction de Troye.

(b) Nous avons remar(1) Tom.II, qué (1) à quel ufage nos vieux Dramatiques employoient les perfonnages de fou & de folle, &

pag. 30.

en quoi confiftoient leurs difcours: on croira aifément que ceux que l'Auteur leur fait ici tenir font fort libres, puifqu'on regardoit alors ces obfcénités comme un agrément néceffaire à ces fortes de caractéres, & que d'ailleurs elles étoient du goût de Chevalet.

yeux de notre Avanturier, & le dé-
termine à accepter les offres avanta- 1527.
geufes qu'on lui fait pour s'y établir.
Sur ces entrefaites, un Opérateur cou-
rant de Province en Province, vient
enfin paffer quelques jours auprès de
Damas. Mauloüe, c'est le nom de ce
Charlatan, appelle Malaffegnée fa
fervante, & fon valet, à qui il ordon-
ne de dreffer l'échaffaut (a).

MAULO U E.

Baftons, Bacins, Souffletz, Timballe,
Les Gobeletz, les Noix de galle,

Le Synge, la Chievre, le Chien,
Et l'Ours Que nous n'oublions rien,

(a) Pour achever de
donner une idée des Opé-
rateurs du fiécle auquel
notre Auteur vivoit, &
de la façon dont ils at-
trapoient les dupes de
leurs tems, nous join-
drons les vers fuivans,
c'est Mauloue qui parle,
& appelle le peuple.
Seigneurs, voici la
pourtraicture
Du glorieux faint Al-
pantin. (1)
Qui fuft écorché d'un
patin,

Le jour de Karefme
prenant.
Après voici fainctPim-

ponant,
Avecques faint Tribo-
landeau,

Qui furent tous deux
d'un fceau d'eau
Décollez, dont ce fut
dommage.

Si vous avez intention
De les avoir, je vous
les baille
Les deux pour trois de
niers & maille.
Mais toutefois argent

content.

Ung peintre n'en fe

roit pas tant

(1) Voyez

Rabelais Liv.

De bonnes couleurs, 11. Ch. VI.
pour deux francs. & la note de
Avant, avant, petits Duchat.
enfans,

Vous n'en payez pas la
façon.

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