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Lefquelz extorquent l'Efcripture

Pour avoir plus grasse pasture;

le danger!

L'ESPRIT.

O la tempefte!

LE CHEVALIER.

C'eft pour manger.

L'ESPRIT.

La pauvre beste !

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La purspectiv din luft- conti

Cependant le Démon & fes deux camarades effrayentle Chevalier Chrétien par leurs tentations réitérées. Il fait vitage pare s'en plaint à l'Esprit qui le confole, & Esprit fare représente qu'il faut souffrir pour mér –

riter.

L'ESPRIT.

Veux-tu avoir premierement La couronne, que batailler?

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La Chair lui caufe plus de peines que les autres & protefte de mourir plutôt que d'être féparée du monde. Que je fuis malheureux ! s'écrie le Chevalier.

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Lequel te face plus d'ennuy

Comme la chair.

LE CHEVALIER.

C'eft ung grand cas

15.05.

L'ESPRIT.

Et te fuit toufiours pas à

pas,`

Et boit & mange avecques-toy,

Et couche auffi

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LE CHEVALIER.

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coucher quelle loy

C'eft pour cette raifon, ajoute l'EL prit, qu'il faut que tu la domptes. LA CHAIR pleurant.

Ce font icy dures devifes;

Bien voy qu'il faut que je me rende.

LE MONDE au Chevalier en s'en allani.
Je prendray donc une autre bende ;
Yous eftes pour moy trop rufé.

Songes plutôt à te convertir, répond le Chevalier. J'aimerois mieux me pendre, replique le Monde. Laisle-le, dit l'Esprit; mais comme tu ne peux quit ter la Chair, penfes uniquement à la réprimer, à la mortifier fans ceffe, & lui refuser tout ce qu'elle te demandera.

LE CHEVALIER.
Allons nous-en donc befongner,

De par Dieu, puisqu'il le commande.

L'ESPRIT.

Allons nous-en donc befongner:

Nos ennemis font eflongnez;

Dieu nous veuille garder defclandre.

LE CHEVALIER.
Allons nous-en donc befongner

De par Dieu, puifqu'il le commande.
A l'Affemblée.

Et jufques à tant qu'on nous mande,
Icy ou en un autre lieu, (a)
Nous vous dirons, à tous, à Dieu,
Qui doint à Meffieurs bonne vie,
Et à toute la Compaignie.

(4) Ce vers nous prouve que les Enfans fans foucy n'avoient point de Théatre particulier pour y donner leurs Jeux: & qu'ils les exé

cutoient tantôt dans un
endroit & tantôt dans un
autre. A Paris leur Théa-
tre étoit ordinairement
aux Halles.

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'Eft un in-Quarto contenant 454 СЕ pages, & environ 36 mille vers ou lignes de profe, à la fin duquel on lit ce qui fuit. (a)

رو

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Cy fine ce préfent Livre intitulé » l'Homme Jufte, & l'Homme Mondain, avec le Jugement de l'Ame » dévote, & exécution de fa Senten»ce: imprimée à Paris le XIX. jour » de Juillet mil cinq cens & huyt, pour » Anthoine Vérard, Marchant Li» braire, demourant audict Paris, de»vant la rue Neufve Noftre Dame, à » l'enseigne S. Jehan l'Evangélifte.

"

"

La Terre produit deux enfans, qu'elle conduit à Fortune, & au Monde, pour

(a) On ne doit pas s'imaginer qu'une Morali té fi longue ait jamais été représentée dans un feul jour. Il en étoit de ces Piéces comme des MyBeres, qui lorsqu'ils

étoient plus étendus, fe jouoient à différentes Journées. Voyez la Remarque (BB) de l'Extrait du Mystere des Ac tes des Apôtres.

en prendre foin. Ces deux-ci, après leur avoir donné un vêtement, les 1508. menent à l'Eglife, qui les fait baptifer, par fon fils Baptême, & les remet entre les bras d'Innocence, & de fes deux filles Enfance & Adolefcence. Les quatre Enfans jouent ensemble jufqu'au moment que Congnoiffance les vient féparer. Ceci ne fe paffe pas fans faire verfer un abondance de larmes aux uns & aux autres.

Enfuite Dieu prié par fa Bonté & fa Justice (a) ordonne à deux Anges de

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(a) Juftice divine paroît ici armée de trois grands dards, l'un vermeil, le fecond noir, le troisième de couleur pâle, fignifians Guerre, Mortalité, Famine. Au reste nous avons déja dit que Simon Bougoin Auteur de cette Moralité, n'avoit fait que paraphrafer le fujet de celle du Bien Advifé, & MalAdvifé. Voici ce qu'en dit Du Verdier Vauprivaz, pag. 1136. de fa Bibliotheque Françoife. » Simon Bourgoin, Va» let de Chambre du » Roi,a compofél'Hom» me Jufte, & PHom» me Mondain, avec le » Jugement de l'Ame dévote, & l'exécution

:

» de la Sentence: le tout
» par Perfonnages, en
» nombre quatre-vingt-
» deux imprimé à Pa-
» ris in-8°. par Anthoi-
»ne Verard 1508. »
Du Verdier fe trompe
fur la forme du Livre
qu'il annonce in-8°.mais
on ne peut qu'approu-
ver le jugement qu'il
donne des vers de l'Au-
teur, qui non feulement
compofoit, comme il l'ac-
cufe, en rime goffe, &
mauvais termes mais
qui, lorfque fa verve,
toute baffe qu'elle étoit,
ne lui fourniffoit pas,
ne faifoit aucune diff-
culté de s'exprimer en
profe: Voyez la vie de
Bougoin, Tome II. pag
247.

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