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1527.88

MORALITÉ

DE L'ASSUMPTION.

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Moralité très-excellente à l'honneur
» de la glorieuse Affumption Noftre
» Dame, à dix Perfonnages, c'eft
» afsavoir,

» LE BIEN NATUREL.
>>> LE BIEN GRACIE ULX.
>> LE BIEN VERTU BULX.
» LABIEN PARFAICTE.
»LA BIEN HUMAINE.

» LES TROYS FILLES DE SYON:
» LE BIEN SOUVERAIN.
» LE BIEN TRIUMPHANT

Compofée par Jan Parmentier (a),
Bourgeois de la Ville de Dieppe,

رو

(a) Ce fujet a été traité | par plufieurs Auteurs. Les Grébans l'on placé Livre V. du Myftere des Actes des Apôtres. Un Anonyme en a compofé une piéce, fous le titre du Trefpaffement de N. D. Nous avons rapporté ci-devant l'Extrait du]

Myftere de l'Affomption; mais aucun de ces Poëtes ne l'a pris de la façon de Parmentier, qui ne s'eft fervi que du fens Mystique. Voyez la vie de Parmentier, Tom. II. p. 264. & la Biblioth. de Du Verdier, P. 737

& jouée audict lieu le jour du Puy » de ladicte Affumption, l'an de gra» ce mil cinq cens vingt & fept.Maif→tre Robert le Bouc,Baillif de ladic» te Ville, Prince du Puy, & Maif» tre de ladicte Fefte, pour la troi» fiefme année (a),imprimée à Paris » en la rue de Sorbonne le feptiefme » jour de Janvier M D XXXI. » Bibliothèque du Roy.

رو

E Bien Gracieux vient offrir fes fer

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vices à la Bien Parfaicte & la loue de fon bonheur. La Bien Parfaicte reçoit ces complimens avec modeftie. LA BIEN PARFAICTE. Monfieur, Monfieur, on voit bien comme Vous eftes le Bien Gracieulx:

Car ainfi vous plaift à parler.

LE BIEN GRACIE ULX. Demandez au Bien Vertueulx.

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1527

Je vous affure, Madame, répond

1527. Bien Vertueulx, que mon Camarade, ne dit en cela que la vérité.

LA BIEN PARFAICTE.

Bien vous vous fcavez recoller.
Que pour Dames hault extoller,
On les faict de joye voller,

En louant leur beauté faconde.

Auffi accomplie que vous l'êtes, continue le Bien Gracieulx, il eft impof.fible que vous n'aimiez point. Oui, j'aime, répond-elle, & d'un feu violent. Mon Amant, continue-t'elle, eft le plus parfait, le plus puiffant d'entre milliers de milliers. En un mot, c'eft le bien Souverain. J'ay une pleine connoiffance de ce que vous me dites, replique le Bien Gracieulx, puifque je fuis fon Sécretaire. Je n'ai point encore perdu l'idée de cet heureux jour qu'il envoya le Seigneur Gabriel vous prier de lui accorder votre amitié. Vous accompagniez, ce me femble, cet aimable Meffager, répond la Bien Parfaicte. Il est vrai, répond le Bien Gracieulx; mais, continue-t'il, vous fouvenez-vous que votre Amant vous fit éprouver trois jours d'absence? Je n'ai pas oublié dit la Bien Humaine, le bon tour qu'il

fit à vos Noces. Oh ! que le vin qu'il nous donna étoit délicieux, reprend 1527. le Bien Naturel.

LE BIEN NATURE L.

Ce n'eftoit point ung gros vin Bourgui

gnon,

Je y avois mis ung bon vin naturel.
Mais ceftuy-là fut furpernaturel,

Le plus parfaict que jamais goufta bouche:
Que pleuft à Dieu que j'en tinffe une touche!
Il m'est advis que je ferois heureux.

Sur ces entrefaites,le Bien Souverain après avoir demandé au Bien Triumphant, s'il doit époufer la Bien Parfaicte, lui ordonne de l'aller chercher dans fon Char. Bien Triomphant exécute cet ordre, & fait une harangue à l'Epoufée. Les Joueurs fonnent pendant fa marche, & elle arrive enfin chez le Bien Souverain, qui l'embraffe, & la couronne Reine du Ciel.

LE BIEN TRIUMPHANT.
Nous conclurrons que la Vierge Marie,
Mere de Dieu, qui jamais ne varie,
Par bien aymer, & vertueufement,
Eft parvenue à haulte Seigneurie:
Couronnée de Royal Armairie,
En triumphant perpétuellement

1527.

Vélà de quoy, donc curieufement
Tous bien unis, fans aucune difcorde,
Préfentez-luy vos cueurs dévotement,
Prenans en gré le fimple efbattement,
Faict par l'Amant qui vouldroit loyaulment
Vous aymer tous bien unis en concorde:
Vélà de quoy.

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