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1535

MORALITE

DE L'ENFANT

PRODIGUE (a). L'Enfant Prodigue par Perfonnages (b) tranflatée de Latin en Fran

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tations ) ou celui que la
Croix du Mayne an- La Croix du
nonce fous le même ti- Mayne Bi-
tre, de la façon d'An- bliothéque
toine Tyron, & qui Françoife »
parut en 1564. fans pou- page 21
voir précisément éclair-
cir ce fait; nous croyons
cependant ces deux Ou-
vrages différens : & ce-
lui-ci comme compofe
vers les dernieres années
que les Moralités ont été
représentées.

(b) « En cefte préfente
»Hiftoire font douze
»Perfonnages, c'est af-
» favoir.

LE RUSTRĘ.
»LE PERE.
» LE PRODIGUE.
»LE MAISTRE.
» LA MAISTRESSE

LA GORRIERE.
>> FINCOUR DOUX.

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دو

دو

çois, felon le texte de l'Evan gile. (a)

E Ruftre & l'Enfant gâté ouvrent

Lla Scene, par le confeil qu'ils vien

nent fur les moyens de gagner leur vie: La conclufion de leur difcours. eft que poffédant plufieurs talens, ils doivent s'attacher à celui qui peut les entretenir doucement, fans craindre les recherches de la Juftice. D'un autre côté, le Pere de famille uniquement occupé du chagrin que lui caufe le cadet de fes fils, ne peut gouter tranquillement la fatisfaction qu'il reçoit de

Voyez l'employ de ce Perfonna

» L'ENFANT GASTE3. » LE FRERE AISNE'. LE VALET DU PIRE. » L'ACTEUR.*

L'AMY DE BONNE

FOY.

ge, Tome II. (a) Le fujet de cette page 473. & Moralité eft pris de la

21.

Parabole
le que Jefus Chrift
rapporte à fes Difciples,
Chapitre XV. verset 11.
& fuivans de l'Evangile
de S. Luc. C'eft ce qui
nous engage à abréger
d'autant plus cet Ex-
trait. A la fin de la pié-
ce, qui peut contenir en-
viron quinze cens vers,
l'Auteur ajoute un dif-
cours en profe qui
explique le fujet, &
te bus principal de fa

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piéce. Il est à noter, ditil, que lesdits Perfonnages font trois principaux le Pere & fes deux Enfans: defquels le plus jeune eft l'Enfant Prodigue. Et moralement celui Pere eft Dieu, & fès deux Enfans font deux manieres de gens au monde : les uns bons, & les autres pécheurs. Par l'Enfant aîné font entendus les Juftes, qui toufiours demeurent avec Dieu leur pere, par grace & par l'Enfant qui defpendent les biens Prodigue, les Pécheurs, receuz de Dieu follement en volupté, & plaię fance mondaine.

T'aîné: & prie Dieu d'avoir pitié de ce
libertin, & de le préferver de mau- 1527.
vaise rencontre,

LE PERE.

S'il ne s'amende, feurement,
Il fera cause de ma mort,
Prince du Ciel, vucillez permettre
Mon fils venir à meilleur port:
Car fi toufiours eft en tel eftre,
Il fera caufe de ma mort.
O quel reconfort!
Quel mauvais rapport
J'ay de luy, j'en fuis
Navré fi très-fort,
Et par tel effort,
Que plus je n'en puis,
O combien d'ennuis
Par jour & par nuitz
Prend un poure Pere,
Pour les mauvais fils,
En péchez confitz,

O douleur amere!
O fiere mifere !

Je crois fi la mere

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N'euft point enfanté
Enfant qui s'ingere
A tout vitupere,
Que bon euft efté,

"

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Pendant ce tems-là, le Prodigue 1535. conduit par le Ruftre, & l'enfant gâté, va dans une maifon de débauche, où il dépenfe bientôt le peu d'argent qu'il a fur lui. Il court à la maison paternelle, d'où il rapporte quelque argenterie, & de la vaiffelle d'étain qu'il vient de dérober. Son retour furprend la Compagnie, qui ne comptoit plus le revoir. Cependant le Pere apprenant le vol de fon fils, redouble fes foupirs. Oubliez cet ingrat, lui dit fon fils aîné.

LE PER E.

Certes, mon filz, je n'en puis mais,
Car c'est ma génération :

Voftre mere,

dont Dieu ait l'ame,

Ce me femble étoit preude femme;
Bien fçay que tous deux eftes miens,
LE FRERE.

Pere, vous eftes abufé,

D'aimer fi fort le Hoqueleur (a)

Qui vous a du tout déprifé,

Et faict au cœur tant de douleur.

De fon côté, le Prodigue plus amou reux que jamais, joue avec deux Fi

(a) Hoqueleur, Débauché avec excès. Voyez l'explication du

mot Hoquelerie Tom. II, pag. 134

loux : ceux-ci s'entendent avec la Gorriere, & fa Compagne, qui fous pré- 1535. texte de le confeiller lui font perdre tout fon argent. Il refte une derniere reffource au Prodigue; il va à fon Pere, & lui demande fa légitime. Le Vieillard la lui remet en pleurant ; & ce misérable ne s'en voit pas plutôt en poffeffion, qui revient la diffiper de la même maniere. Le lendemain ma tin, n'ayant plus d'argent, la Maîtreffe du lieu & les deux filles le dépouillent pour leur payement.

,

LA GORRIERE le chaffant.
Allez villain.

FIN-CEUR-DOUX.
- Allez, Maraut,

Venez-vous chercher les Gorrieres (a)
Faire banquetz & bonne chere,

Et vous n'avez de quoy

fournir ?

Le Prodigue fe retire triftement, & n'ofant retourner chez fon Pere, il prend le parti de fervir, & entre chez un Maître, qui le prend pour garder Les cochons,

(a) Gorriere, Femme parée, fiere de fa parure. La Grand' Gorre, Habit magnifique des Dames, contre lequel les Prédicateurs du tems décla

Ifa

moient vivement.
beau de Baviere, Reine de
France, & femme du
Roy Charles VI. étoit
appellée vulgairement la
Grand Gorre.

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