1535: LA FEMME, Au furplus ? FINET, Qu'en tout temps il vous fervira Par mon ferment, il eft mignon. N'eft-il pas gentil compagnon, Finet ? FINET. C'est un fin affiné, De foupirer il n'a finé Tant qu'on luy a parlé de vous, LA FEMME. Ton Maiftre n'eft-il point jaloux? Cette fcene finie, les deux Neveux du Mari arrivent dans l'intention d'a- 1535. vertir leur oncle des mauvais déportemens de fa femme; Finet qui entend leurs difcours, en inftruit la femme, qui prévient fon mari, de façon que lorfque les deux Neveux commencent à lui parler contre elle, il les fait taire, ajoutant qu'il connoît la vertu de fa femme; & qu'il prétend qu'elle faffe ce qu'elle voudra. $544, COMÉDIE DES DEUX FILLES, ET DES DEUX MARIE ES. (a) De Eux jeunes Filles, dont la premiere ne veut point aimer, & l'autre a un Amant, paroiffent fur le Théatre chacune d'elles foutenant que fa fituation eft préférable à celle de l'autre. Arrivent deux femmes mariées, dont la premiere eft aimée par un jeune homme; mais quoiqu'elle ne réponde ainfi que la Farce done LE VIEILLARD, point à fon amour, elle ne laiffe pas d'éprouver l'humeur jaloufe de fon 1544 mari. La feconde aime fon mari uniquement mais par malheur pour elle, l'infidélité de cet époux la jette dans le défespoir. Pendant que ces deux fem mes fe racontent leurs peines mutuelles, les jeunes Filles s'approchent pour apprendre le fujet de leurs larmes. Sur ces entrefaites, paroît une Vieille âgée de cent ans, dont elle en a paffé vingt dans le célibat, autant dans l'état du mariage, & foixante depuis la mort de fon époux. Les quatre perfonnes cideffus vont l'aborder, & la prient de leur donner confeil fur leur fituation. La Vieille après les avoir écouté très-attentivement, dit à la premiéro Mariée, qu'elle prenne patience, que le tems effacera la jaloufie de l'efprit de fon mari; mais qu'au cas qu'elle ne puiffe pas attendre l'effet du tems, elle lui confeille d'écouter plus favorablement fon Amant. Elle excite la feconde à prendre exemple fur fon infidéle, & à fe dédommager avec un Amant du mépris qu'elle reçoit. A l'égard des deux Filles, elle prédit à la dédaigneuse, qu'un jour l'Amour fe vengera de fes froideurs. Et dit à la 1544. feconde, qu'elle doit s'attendre à per dre fon Amant, & à fouffrir un tourment d'autant plus infuportable, qu'il furpaffera le plaifir paffé. Ces quatre perfonnes ne voulant point ajouter foi à ces prédictions, traitent la Vieille de folle. Un Vieillard s'approche pour tâcher de leur faire entendre raifon. LE VIEILLARD. Dames, fi je ne fuis deceu, Trop grandement vous fourvoyez, Dont ceste Dame ne croyez. Comme la difpute s'échauffe, quatre jeunes Hommes, attirés par le bruit, viennent offrir leurs fervices faire ceffer. LE I. HOM ME. pour la Que veult ce Vieillard à ces Dames? Qu'il eft caduc, & defailly! LE II. HOM ME. Penfez qu'il veult fauver leurs ames, Sant que de nous foit aissailly? LE III. HOMME. Pas n'aurons le cueur fi failly Que d'un Vieillard pouffer & battre. |