LE IV. HOM MÉ. Menons les danfer toutes quatre, Et vous les verrez bien tencer. LE VIEILLARD. Tencer? non; mais bien vous combattre Ma Vieille, & moy, de bien danfer. Or danfons, fans plus y penser Vous verrez leur orgueil rabbatre. I544. FARCE DE TROP, PR QU; C PEU, MOINS. E Titre eft auffi bizarre que l'Ouvrage. Peu & Moins femblent fe moquer de Trop & de Prou. C'eft une allégorie depuis le commencement jufqu'à la fin. Le feul début de cette Farce pourra en donner l'idée. TROP, commence. Qui voudra fçavoir qui je fuis, IS44. Les gens de Sarbatane enchantent; A ceux qui plus parlent, plus mentent ; Tout le refte de cette Farce eft un tiffu de termes, & d'idées auffi énigmatiques. Mais nous ne nous y arrêterons pas davantage, ne voulant point entreprendre d'expliquer les allégories de la Reine de Navarre, Auteur de cet Ouvrage. Fin du Catalogue des Farces. A La fuite du Catalogue des Farces, le Lecteur attend avec juftice celui des Sotifes, ou Sotties, efpece de Poëme Dramatique d'une invention plus récente, mais prefque ignoré, ou confondu avec les Moralités. Il eft vrai qu'à le prendre dans un fens, les Sottifes leur reffemblent fort, & tendent également à corriger les vices: mais c'eft d'une façon bien différente. Au lieu que la Moralité eft une espece de Sermon réduit en action, & débité fur un Théatre, au refte, long, ennuyeux, exprimé fuivant la groffiereté du fiecle, & dont le but eft général. La Sotife infiniment plus courte, badi ne, & légere, (vû le tems où on les compofoit,) ne s'attachoit qu'à critiquer un événement préfent, avec la hardieffe que peut infpirer la protection des Rois, par l'ordre, & l'autorité defquels elle paroiffoit en public. Nous avons dit, dans l'Hiftoire des Enfans fans fouci, que le regne de Louis XII. époque brillante pour cette Société, vit naître le plus grand nombre de ces Poëmes. Mais la licence un la peu outrée, & les traits hardis que politique de ce Prince leur avoit permis, cauferent fa fuppreffion. François I. plus jaloux de fa Majesté, & n'agiffant pas par les mêmes motifs, commença par retrancher cette liber té, qui n'épargnoit pas les Princes, & les Têtes couronnées, & que fon Prédéceffeur avoit autorifé ouvertement. Dans la fuite, les Auteurs n'ofant fe mêler des affaires de l'Etat, fe contenterent de railler les Particuliers : ceuxci fe plaignirent, de façon que pour les fatisfaire, les fotifes eurent le fort des autres Piéces de Théatre, dont la représentation fut défendue par l'Arrêt du 17 Novembre 1548. La Satyre qui en faifoit le principal mérite, doit fervir à décider la queftion que l'on fi peut faire, pourquoi d'un fi grand nombre de ces Piéces, il nous en refte peu ? En effet, il y a apparence que les perfonnes qui y étoient maltraitées, employerent leur crédit pour en empêcher l'Impreffion, ou pour en fupprimer les Exemplaires. Nous fommes fâchés que cette raifon, & le peu de curiofité de nos Ancêtres, nous ait privé de la plupart de ces Ouvrages dont la perte ne peut qu'être fenfible fi l'on en juge par le peu qui nous en refte, & dont nous allons rendre compte. |