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L'ABBÉ DE FREVAULX. Pardevant vous vueil comparoiftre: J'ay defpendu, notez cela,

Et mengé par cy, & par-là,

Tout le revenu de mon cloistre.

LE PRINCE.

Voz Moynes ?

L'ABBÉ.

Et ilz doivent eftre

Par les champs pour se pourchaffer:
Bien fouvent quant cuident repaistre,
Ilz ne fçavent les dens où mettre,
Et fans fouper s'en vont coucher.

L'arrivée de Sotte Commune empêche le Prince de continuer fes queftions. Que voulez-vous? dit le Prince des Sotz à cette derniere. Je ne fçais ce que fignifie tout ce que je vois, répond-elle.

SOTTE COMMUNE.

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Tant d'allées, & tant de venues Tant d'entreprinses incongneues, Appointemens rompus, caffez, Traysons fecretes, incongneues Mourir de fievres continues, Breuvaiges, & boucons brassez, Blancs fcellez en fecret paffez, Faire feux, & puis voir rancune.

1511.

En un mot, ajoute-t-elle, je dépé1511. ris de jour en jour, & l'Eglise enleve tout mon bien. Comme le Prince fe difpofe à écouter fes raisons, il en eft empêché par l'approche de « la Mere »Sotte, habillée par deffoubz en Mere Sotte, & par deffus en habit ainfi "comme l'Eglife, » qui entrant fur la Scene, déclare à Sorte Occafion, & Sotte fiance, fes deux Confidentes, qu'elle veut ufurper le temporel des Princes. Difpofez entierement de moy, dit la derniere: Je confens à éblouir le Peuple par mes amples promeffes. En tout cas, continue-t-elle, je ne rif que pas beaucoup, car

On dit que vous n'avez point d'honte
De rompre voftre foy promise.

SOTTE OCCASION,

Ingratitude vous furmonte,

De promeffe ne tenez compte,
Non plus que Bourciers de Venife.

Votre entreprise eft fort difficile ajoute Sotte Occafion. Je ne puis faire autrement, replique Mere Sotte, car un Médecin Juif très-habile, m'a préque,

dit

Auffitoft que je cefferay

D'eftre perverse, je mourray :

Il est ainfi pronostiqué.

Au refte, continue-t-elle.

La bonne foy c'est le vieux jeu.

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Suivant cette réfolution, elle tâche à féduire les Prélats fujets du Prince des

Sots.

MERE SOTTE.

Or je vous diray tout le cas,
Mon filz la Temporalité
Entretient, je n'en doubte pas,
Mais je vueil par fas où nephas
Avoir fur luy l'autorité
De l'Efpiritualité,

Je jouys ainfi qu'il me femble.

Tous les deux vueil mefler ensemble.

Je suis réfolue à pouffer la chose à l'extrémité, ajoute-t'elle; & s'il le faut, décider ma querelle par la voye des

armes.

PLATE BOURCE.

Mais gardons le Spirituel :

Du Temporel ne nous meflons.

MERE SOTTE.

Du Temporel jouir voulons.

Vous n'entendez pas vos intérêts,

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continue Mere Sotte; & de plus, ne
vous ferai-je pas part des dignités;
dont je difpofe à ma fantaisie.

L'ABBÉ DE FREVAULX.
Nous ferons treftoux Cardinaux ;
Je l'entens bien à cefte fois.

Les Seigneurs Sujets du Prince des Sots, loin de fe laiffer furprendre par ces promeffes, renouvellent leurs proteftations de fidélité à leur Souverain. Le Seigneur de la Lune feul quitte fon parti, pour se ranger dans celui de

Mere Sotte.

LE SEIGNEUR DU PONT-ALLETZ.
Je n'entens pas ce contrepoint;

Noftre Mere devient Gendarme ?

MERE SOTTE.

Prelatz debouft, allarme, allarme :
Habandonnez Eglifes, Autel;

Chacun de vous fe treuve ferme.

A l'apault, prélats à l'assault

«Icy fe faict une bataille de Prélatz "& Princes. Ce Combat fe termine plus heureusement qu'on auroit cru. Le Prince des Sots découvre la Robe de Mere Sotte, & la fait connoître pour ce qu'elle eft, ainfi que fes

deux Compagnes; & on conclut à la dépofer.

LE III. SOT.

Pugnir la fault de fon forfaict,

Car elle fut pofée de faict

En fa chaire par fymonic.

Fin du Catalogue des Sotties
ou Sotifes.

1511.

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