Chronologique des Piéces de Théatre. Ce fut en 1552. que Jodelle, par une 1552. heureuse hardieffe, fubftitua aux Spectacles ridicules de fon tems, la Comédie, & la Tragédie dans le goût des anciens. Ce nouveau genre de pièces, eût tout le fuccès que l'Auteur pouvoit s'en être promis. Le Roi Henri II. honora plufieurs fois de fa préfence les piéces de Jodelle, qui aidé de ses amis, les repréfenta lui-même. Les Confreres de la Paffion ne furent pas oubliés dans le Prologue de la Comédie d'Eugene (a). Le public approuva la critique, & c'eft ce qui commença à donner du dif 1552 crédit au Théatre de l'Hôtel de Bourgogne; d'autant plus que les autres Poëtes, tels que Baïf, la Perufe, & Grévin fuivirent Jodelle dans le même genre. Cependant, malgré le peu de cas qu'on faifoit du Spectacle des Confreres, ils ne laifferent pas d'obtenir du Roy Henri II. de nouvelles Lettres Pa-tentes (1) en faveur de leur Confrairie. François II. leur en accorda de pareilles au mois de Mars 1559. Charles IX. fit plus; il leur remit fes droits de lods & ventes du terrain de l'Hôtel de Bour-gogne, tant du paffé que de l'avenir, (a) pour lefquels le Subftitut du Pro » Des plus ignorans bas- » Quoi ? demandez-vous 'Que forte eft cefte po- Vous eftes bien mieux >> Qui d'une face plus hardie » Repréfente la Comé die, &c. (a) Lettres d'amortiffement accordées par le Roy Charles IX, aux Confreres de la Paffion, pour l'acqueft d'une portion de l'Hostel de Bourgogne. « CHARLES, par la »^grace de-Dieu, Roy de cureur Général de la Chambre du Tréfor, les avoit fait affigner, & faifir tous 1566. leurs effets. » France, à tous préfens » & à venir, Salut. Sça»voir faifons, Nous » avoir reçû l'humble » fupplication de nos » chers & bien amés les » Doyen Maistres & » Gouverneurs de la » Confrairie de la Paf» fion de N.S. J C. con» tenant que feu de bonne & louable mémoire, le Roy Char»les VI. noftre Prédé » ceffeur, que Dieu abfolve, pour certaines »bonnes causes à ce le »mouvant créa, & » inftitua dès l'an 1 402. » ladicte Confrairie, à » laquelle il donna & »concéda plufieurs beaux » priviléges, franchises, »& libertez, à plein con» tenus & déclarez par » les Lettres de chartres » de noftredict Prédécef>> feur, qui leur auroient »fucceffivement par nos » PrédéceffeursRois eftez » duement confirmez & » continuez, mefine par· "le feu Roy Henri nof» tre très honoré Sei » auroit puis certain » gneur & Pere, que » temps mis en procès Cette affaire finie, les Confreres, 1572. quelque tems après en effuierent une » femble tous & chacun » les droits de relief, »lods & ventes & au» tres droits Seigneu » riaux qui nous peu » vent ou pourroient » eftre deubs, tant pour » raifon dudit admortif » fement, que de ladicte » acquifition, à quelque fomme valeur, & eftimation que le rout fe puiffe monter: revenir, Nous avons aufdicts Supplians, en » faveur que deffus "donné, quitté, & re"mis, donnons, quit"tons, & remettons par ces Préfentes à la -"> charge de nous payer, vans, avons permis, >> >> & continuer... ladicte fomme de feize livres parifis de cens & rente feulement. Si donnons en mandement, &c. . . . . . Donné à Moulins au mois de Jánvier l'an dė grace mil cinq cent foixante & fix, & de noftre Regne le fix. Signé, CHARLES, & fur le reply, par le ,, Roy, De l'Aubefpine, & fcellé de cire verte fur lacs de foye rouge " & verte, Registrées en autre, qui fut encore plus fàcheufe. Le Curé de Saint Eustache, Meffire René 1572. Benoît, obtint de la Chambre féante au Châtelet, que les Confreres n'ouvriroient les portes de leur Spectacle qu'après Vêpres dites. Il fallut obéir à l'Arrêt, & le Théatre de l'Hôtel de Bourgogne devint prefque defert. Les Confreres représenterent au Parlement Que cette Ordonnance rendoit leurs Priviléges illufoires, & fans effet, » parce qu'il leur feroit impoffible, les »jours étant courts, de vacquer à leurf» dits Jeux, pour les préparatifs defquels, ils avoient fait une infinité de » frais ». Ils ajouterent dans cette même Requête Qu'ils payoient cent » écus de rente à la recette du Roy pour le logement, & trois cent livres tournois de rente aux Enfans de la » Trinité, tant pour le Service Divin, » que pour l'entretien des Pauvres : » Et conclurent " Qu'il leur fut permis » d'ouvrir les portes de leur Jeu, pour » les allans, & les venans, à la ma» niere accouftumée, à la charge toute» fois qu'ils ne commenceroient leurs jeux qu'à trois heures fonnées, à laquelle heure les Vêpres avoient ac" couftumées d'eftre dittes. » Le Parle وو сс L |