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lement, par Arrêt du 17. Novembre 1574. accorda ces demandes; mais le Curé de Saint Eustache ayant fait de nouvelles oppofitions, fufpendit encore près de trois ans l'effet de cet Arrêt. Enfin en 1577. Les Confreres obtinrent un nouvel Arrêt du Parlement qui permit ce qu'ils demandoient, mais à condition qu'ils répondroient des fcandales qui pourroient arriver à leurs Jeux. (a)

Pendant que les Confreres difpu toient pour leurs Priviléges, il s'élevoit

(4) Du Vendredy vingt Septembre 1577. « Vu » par la COUR, la Requefte à elle présentée » par les Doyen & Maiftres de la Paffion, fondée en cette Ville de » Paris, par laquelle, » attendu que plufieurs » priviléges des Rois, » confirmés par Arrests » de laditte Cour, leur » auroit été permis ex» hiber au peuple cer»tains Jeux anciens, »Romans, & Hiftoires

»refts de laditte Cour, » en deffendant à tous » de les troubler, ni em» pescher, à peine de » mille livres parifis; »Vu auffi l'Arreft obre»nu par leflits Sup»plians le 17 Novem»bre 1574. ensemble les »conclufions & confen>>tement du Procureur » Général du Roy,. & » tout confidéré : LA » COUR, ayant égard à » laditte Requeste, & ≫conformément audic » Arreft, a permis, &

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aux jours accouftu»mez, après le Service permet aux Supplians » Divin, ils requeroient "de jouer en la maniere » leur eftre permis ex» accouftumée, pourveu » hiber lefdits Jeux en "que ce ne foit point » la forme & maniere » pendant le Service Di» accouftumée » vin, & à l'heure qu'on preferite par les Ar- "ne le puiffe empêcher

à eux

une foule de Poëtes, qui, fur les traces de Jodelle, compofoient des Tragé- 1577. dies, & des Comédies. Le nombre de ces piéces devint fi confidérable, & fi fort à la mode, qu'il fe forma plu fieurs Troupes d'Acteurs, fous le titre de Comédiens, pour les repréfenter. Ces Comédiens coururent pendant un affez longtems les Provinces, le Privilége des Confreres les excluant de jouer à Paris. Cependant en 1984 1584. une de ces Troupes, flatée par les applaudiffemens qu'elle avoit reçû en plufieurs Villes du Royaume, vint de fa propre autorité s'établir à Paris à l'Hô tel de Cluny rue des Mathurins, où elle loua un lieu propre à fes repréfentations. Cette Troupe eut tout le fuccès que la nouveauté donne ordinairement, mais ce fuccès fut court : à peine avoit-elle joué une femaine, que le Parlement, averti de fon entreprise, rendit un Arrest pour en arrêter le progrès. Il fait défenfes à ces Comédiens » de jouer leurs Comédies, ni de faire » aucunes affemblées, en quelque lieu

» & à la charge qu'ils ne »commenceront qu'à » trois heures fonnées, » & qu'ils répondront

» des fcandales qui
» pourront advenir,fui-
»vant ledit Arrest, »

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» de la Ville, ou des Fauxbourgs que 1584. » ce foit, & au Concierge de l'Hôtel » de Cluny de les y recevoir, à peine » de mille écus d'amende. » Cet Arrêt leur fut à l'instant fignifié, & ils fe retirerent. (a)

15.88.

Deux autres Troupes parurent à Paris, quatre ans après, & firent de nouvelles tentatives pour s'y établir. L'une étoit de François, & l'autre d'Italiens. (b) Ceux-ci introduifirent des

» l'inftant a été enjoint >> à l'Huiffier Bujot aller » faire laditte fignifica » tion & deffenfes. »

(b) Ces Italiens étoient depuis longtems euFrance. Henry III. les avoir fait venir de Venife. On les appelloit les Gelofi. Ils joüerent d'abord aux Etats de Blois en, 1577. enfuite à Paris à l'Hoftel de Bourbon en 1588. où ils repréfenterent malgré l'Arrest du Par

(a) « Du Samedy 6. Octobre 1584 Ce jour, »ouy, le Procureur Gé» néral du Roy en fes » conclufions & remon » ftrances, a été arrefté, » & ordonné, que pré» fentement tous les » Huiffiers d'icelle fe » transporteront au lo»gis des Comédiens, & » du Concierge de l'Hof»tel de Cluny, près les » Mathurins, aufquels » feront faites deffenfes par Ordonnance de lalement du 10 Décembre » Chambre des Vaca- de la même année. Cette » tions, de jouer leurs Troupe trouva le moyen » Comédies, ne faire af- de refter en France, juffemblée en quelque que vers 1600 mais » lieu de cette Ville, & comme ceci ne regarde » Fauxbourgs que ce point notre Hiftoire, » foit ; & au Concierge nous ne fuivrons point » de Cluny les y rece les progrès, & la fin de » voir, à peine de mille cette Troupe.

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efcus d'amende ; & à

Pantomimes dans leurs piéces, en forte qu'à l'imitation des anciens Hiftrions c'étoit un mélange de récits, & de gef- 1588, fticulations, ou de tours de foupleffe: cela leur attira d'abord un fort grand concours, mais l'ordre public ne pût pas les fouffrir longtems. Le Parlement rendit un Arrêt le 10 Décembre 1588. par lequel il fit défenfes à tous Comédiens, tant Italiens que François, de jouer des Comédies, ou de faire des tours de subtilités, foit aux jours de Fêtes, ou aux jours ouvrables, à peine d'amende arbitraire, & de punition corporelle.

Nous voici enfin arrivés à l'époque, où les Confreres furent obligés de louer leur Privilége, & leur Hôtel à une Troupe de Comédiens. Le Jeu & le genre des pièces que ces derniers repréfentoient, avoit pris le deflus des Moralités & des Myfteres profanes. De plus, ces Confreres occupoient bien les mêmes places de leurs Prédéceffeurs, mais ils n'en poffédoient pas les talens; & depuis plufieurs années, les honnêtes gens avoient abandonné leur Spectacle, & même on s'en étoit plaint trèsférieufement (a); au lieu que les Co

(4) Voici ce qu'on titulé: Remonftrances trèstrouve dans un Livre in-humbles au Roy de France

médiens étoient fouhaités, & méri 1588. toient de l'être, par les piéces qu'ils repréfentoient, dans lefquelles, fi on ne trouvoit guéres plus d'art, du moins y trouvoit-on plus de bon fens. Voilà ce qui engagea, fans doute, les Confreres à fe retirer du Théatre. Les plus fins répandirent dans le monde, que le titre Religieux qui caractérifoit leur Socié té, ne leur permettoit pas de jouer des piéces profanes.

Sans avoir des Mémoires particuliers,

de Polongne, Henry III. du nom, imprimé en 1588. à l'occafion des Etats Gé néraux que ce Prince venoit de convoquer, & qu'on appelle communément les Seconds Etats de Blois, « Il y a encore un » autre grand mal qui fe

commet & tolere en » voftre bonne Ville de » Paris, aux jours de » Dimanches & de Fef»tes; ce font les Jeux & » Spectacles publics qui »fe font lefdits jours de » Feftes & Dimanches, »tant par des Estrangers » Italiens, que par des » François, & par-def» fus tous, ceux qui fe » font une cloaque & » maifon de Satan, nom»mée l'Hostel de Bour

gongne, par ceux qui » abufivement fe difent » les Confreres de la » Paffion de J. C. En ce »lieu fe donnent mille » affignations_scanda» leufes, au préjudice de » l'honnefteté, & pudi»cité des femmes, & à » la ruine des familles » des pauvres artifans, » defquels la Salle baffe »eft toute pleine, & lef» quels plus de deux heu»res avant le Jeu, paf» fent leur temps en de» vis impudiques, » jeux de dez, en gour» mandifes, & yvro» gueries, tant publique»ment, d'où deviennent » plufieurs querelles & » batteries.. >>

en

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