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Ville. Il faut croire qu'elle avoit de for tes protections; car malgré une Sentence contradictoire du 28. Avril 1599. 1599. (a) qui défendoit à tous Bourgeois de louer aucun lieu, pour y repréfenter la Comédie, elle ne laiffa 1600, pas de paroître l'année fuivante 1600. fur un Théatre qu'elle avoit fait bâtir au Quartier du Marais du Temple, en une maison nommée l'Hôtel d'Argent (b). Il eft vrai que ces Comédiens furent obligés de payer aux Confreres toutes les fois qu'ils jouoient (c), un

écu tournois.

(a) Par Sentence contradictoire du 28 Avril 1599. deffenfes sont faites à Leon Fournier, Menuifier, & à tous autres Bourgeois, de louer aucunes cours ni autres lieux aux Comédiens François, ni Etrangers, pour y représenter : & à tous Comédiens de repréfenter ailleurs qu'à 'Hôtel de Bourgogne.

(b) Ce lieu occupé par ces nouveaux Comédiens, fut nommé le Théatre du Marais, qui fubfifta pendant foixante-treize ans. Mais en deux endroits différens : le premier nominé l'Hô

el d'Argent, étoit au

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Chapuzeau va nous rendre compte de l'établissement, des progrès, & de la fin de ce Théatre, dont nous aurons fouvent fujet de parler dans le cours de cet Ouvrage.

1600.

« Les accroiffemens de la Ville de Chapuzeau » Paris, donnerent occafion à une trou

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Théatre Fran

çois, Liv. III.

» pe de Comédiens, (mais avec le con- pag. 189. & fentement de celle qui repréfentoit fuivantes,, à l'Hôtel de Bourgogne) d'élever un »Théatre dans une maifon nommée » l'Hôtel d'Argent, au Quartier du » Marais du Temple. Cette Troupe s'y "eft maintenue jufqu'en 1673. & a tou» jours été pourvue de bonsActeurs, & » d'excellentes Actrices, à qui les plus » célébres Auteurs ont confié la gloire » de leurs Ouvrages. Elle n'avoit qu'un défavantage, qui étoit celui du pofte qu'elle avoit choisi à une extrémité » de Paris, & dans un endroit de ruë fort incommode : mais fon mérité » particulier, la faveur des Auteurs qui l'appuyoient, & fes grandes piéces » de machines, furmontoient aisément » les dégoûts que l'éloignement du lieu » pouvoit donner aux Bourgeois, fur

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Maîtres & Gouverneurs, trois livres tournois par chaque jour de repréfen

tation, & aux dépens;
laquelle Sentence a été
exécutée.

1600.

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» tout en hyver, & avant le bel ordre qu'on a apporté pour tenir les ruës » bien éclairées jufqu'à minuit, & net» tes par-tout & de boue, & de filoux. » Cette Troupe alloit quelquesfois paf» fer l'Eté à Rouen, étant bien-aise de donner cette fatisfaction à une » des premieres Villes du Royaume ; » de retour à Paris de cette petite cour» fe dans le voisinage, à la premiere » affiche, le monde y courroit, & elle » se voyoit vifitée comme de coû

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»tume.

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» Il est arrivé de tems en tems de

petites révolutions dans cette Trou» pe, & toujours caufées par quelques » mécontentemens des Particuliers, ou » par quelques intérêts nouveaux. Il y » a eu de bons Comédiens qui ont » quitté le Marais où ils étoient eftimés, fans nulle néceffité, & de gaye»té de cœur, le pofte de Paris leur plaifant moins que la liberté de la Campagne. Mais la plus grande ré»volution de la Troupe du Marais a » été l'abandonnement du lieu, & fa » jonction avec la Troupe du Palais Royal, dont le Spectacle fut inter» rompu par la mort de Moliere, qui >> arriva au commencement du Carême,

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»le Vendredy 17. Février 1673. La » Troupe de ce dernier s'attendoit de » continuer après Pâques les repréfen »tations du Malade imaginaire, que » tout Paris fouhaitoit de voir, mais » quatre perfonnes de cette Troupe s'étant engagés avec l'Hôtel de Bour» gogne, & se trouvant en poffeffion » des premiers rôles de beaucoup de » pièces, ceux qui reftoient furent hors » d'état de continuer. Il fe fit de part » & d'autres des voyages à la Cour → chacun y eut fes patrons auprès du Roy: le Marais fe remuoit de fon côté, & comme Etat voifin, fongeoit à profiter de cette rupture, le » bruit courant alors que les deux an»ciennes Troupes travailloient à abat» tre entierement la troifiéme qui vou»loit fe relever.

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« Sur ces entrefaites, le Roi (Louis » XIV.) ordonna que les Comédiens » n'occuperoient plus la Salle du Palais Royal, & qu'il n'y auroit plus que deux troupes Françoises dans Paris. » Les premiers Gentilshommes de la » Chambre curent ordre de ménager » les chofes dans l'équité, & de faire » enforte qu'une partie de la troupe du » Palais Royal, s'étant unie de fon

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1600.

1600.

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» chef à l'Hôtel de Bourgogne, l'autre » fut jointe au Marais, de l'aveu du » Roi. L'affaire fut quelque tems en » balance, les intérêts des Comédiens " étant difficiles à démêler par des per» fonnes qui ne peuvent entrer dans ce détail, & n'ayant pû être terminée » avant le départ du Roi, Sa Majesté ordonna à M. de Colbert d'avoir également foin de la troupe du Ma» rais, & du débris de celle du Palais Royal, en faisant choix, comme il le jugeroit à propos, des plus habiles de l'une & de l'autre, pour en for» mer une belle Troupe. Ce grand Mi» niftre d'Etat, chargé du poids des

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premieres affaires duRoyaume, fe dé» roba quelques momens, pour régler » celles des Comédiens. Il nomma les perfonnes qui devoient compofer la » nouvelle Troupe, ordonna des parts, »des demi-parts, des quarts, & trois » quarts de parts; fit défenfes, de la "part du Roy, aux Comédiens du Ma» rais en général, de paroître jamais fur » ce Théatre, & en tira des Particuliers, » felon qu'il le trouva bon, pour les "unir à ceux du Palais Royal (a), qui

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que nous rapporterons

(a) Cette Déclaration du Roy duz 3 Juin 1673. par la fuite, portoit que

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