1608. l'empeschement, & injures à lui dit» tes. Autres informations auffi faites à » la requeste dudit Joubert, par les » Commiffaires Oudet, Boudyer, & Jacquet, & par Gaultier auffi Huif»fier en laditte Cour, les 4. Avril & " 12. Aouft 1604; 14. Mars 1605, » 11. Février & 4. May 1606, & 29. Septembre 1609. Conclufions du » Procureur Général du Roy. Tout » confidéré Il fera dit; Que laditte » COUR faifant droit fur laditte demande à exécution d'Arrests, a or❞ donné & ordonne, que les Arrests » du 2. Mars & 27. Octobre 1604. & "5. Février 1606. & 19. Février 1608, » feront exécutés, & conformément à » iceux, a maintenu & gardé, main» tient & garde ledit Joubert en la pof» feffion & jouiffance de fa Principauté » des Sots, & des droits appartenans » à icelle, même du droit d'entrée par » la grande porte dudit Hoftel de Bour " gogne, & préféance aux assemblées » qui s'y feront, & ailleurs par lefdits » Maiftres & Adminiftrateurs, & en jouiffance & difpofition de fa loge, à » lui adjugée par lefdits Arrests; a con» damné & condamne lefdits Adminif »trateurs lui en rendre & reftituer les » fruits depuis fon installation, fauf à déduire ce que ledit Joubert aura re- 1608. çû. Et fait inhibition & deffenses auf» dits Adminiftrateurs de le troubler » & empescher en la poffeffion,& jouil» fance de fes droits, de lui mesfaire, » médire, ni injurier, fous peine de رو " punition. Et pour les contraventions » aufdits Arrests, condamne lefdits Ad»ministrateurs en quatre-vingt livres parifis, qui feront diftribués aux Pauvres, & ès dépens pour ce regard. » Et fur l'appel de laditte Sentence du 19 Mars, & incidens de Lettres; a » mis & met l'appellation, & ce dont » a esté appellé au néant, fans amende » & fans defpens, tant de la cause principale que d'appel; en émendant " » ayant égard aufdittes Lettres, a deschargé & defcharge ledit Joubert de faire fon entrée en cette Ville de » Paris, jufqu'à ce que par la Cour en ait efté ordonné, & condamne lef » dits Administrateurs ès defpens de » laditte Inftance. Et pour le regard » defdits Valleran le Comte, & Ref neau, a mis, & met lefdites parties. » hors de Cour & de procez, fans def دو » pens. › L'Arreft que nous venons de rap porter, n'eût apparemment qu'une exécution de peu de durée: car depuis, il n'eft plus fait mention du Prince des Sots, ni de fa Société, & même, en 1612. quatre ans après ce même Arrêt, dans la Requête que les Comédiens préfenterent au Roi Louis XIII. pour lui demander l'extinction des priviléges des Confreres de la Paffion, on y parle du Prince de la Sotife, comme d'un titre méprifable, & qui n'exiftoit plus. (a) Depuis plufieurs années les Comédiens de l'Hôtel de Bourgogne cherchoient à s'affranchir du droit qu'ils (a) « Et puifque la » vanité les emporte fi 20 avant, ( ils parlent des Confreres ) fi l'on » épluche leur Confrai»rie, on trouvera qu'an»ciennement le Chef fe » qualifioit Maire Sotte, " & depuis Prince des Sots, jufqu'au regne d'Angoulevent, qui a fait encore depuis » quinze ans, éclater » hautement ce titre >> marmites; qu'il étoit » né, & nourri dans la » Confrairie des groffes » bêtes, qu'il n'avoit ja» mais étudié qu'en la » Philofophie Cynique, » qu'il n'étoit fçavant » qu'en la faculté des » bas fouhaits; que c'é>> toit une tefte creufe, » une coucourde éven,,tée, vuide de fens, » comme une canne, un » cerveau démonté, qui dans le Parlement, » n'avoit ni reffort, ni avec ces beaux élo» roue entier dans la »ges que fon Avocat » tefte, qui fe changeoit » lui donna, difant que » con me une lune; bref, » c'étoit un Prince qui » qu'il étoit fi fot, que portoit la pefte & la » l'on en pouvoit faire tuine des poëles &» le Dieu des Stoïciens.» payoient aux Maîtres & Gouverneurs de la Paffion, pour avoir celui de représenter fur leur Théatre. Ces premiers ne vouloient plus dépendre d'une Société, qui par fucceffion de tems, étoit devenu le réceptacle des plus vils Artifans, plus méprifables encore par leurs débauches, que par leur profeffion. Ils fe crurent d'autant plus autorifés à faire éclater leurs mécontentemens, que le Roi ( Louis XIII.) les avoit nommé fes Comédiens, & que conféquemment à cette grace, ils affichoient dans Paris avec le titre de Troupe Royale. C'est pourquoi ils ne balancerent plus à demander la révocation des Privileges accordés aux Confreres, par une Requête qu'ils préfenterent au Confeil, que nous allons rapporter en fon entier, comme une piéce néceffaire à l'Hiftoire du Théa REMONTRANCES AU ROY, E T A NOS SEIGNEURS DE SON CONSEIL Fin de l'an- POUR l'Abrogation de la Con néc 1614. Ou commen- 1615. frairie de la Paffion, en faveur de la Troupe Royale des Comédiens. Après un préambule, qui contient un Eloge de la Comédie, ils con tinuent. Ainfi, vos Comédiens, SIRE, qui par leurs bonnes qualitez ont acquis des amis affez puiffans pour » leur faciliter l'entrée de vostre Cabi»net, & affez zélez en leur intérêt, » pour les favorifer de leur préfence » ils s'addreffent de plein vol à Voftre Majefté, fans aucune autre recom» mendation, ni affiftance que leur |