Soulie bon droit, dans lequel ils ont establi l'efpérance de leur victoire. » Leurs prétentions, SIRE, à préfent, ne font autres que celles mêmes qui ont donné lieu au différend qui fe mût, il y a quelque temps à " vostre Confeil, entre vos Comédiens, & les Soy-difans Maiftres de la Con»frairie de la Paffion, lors duquel »Voftre Majefté trouva bon d'adjuger » à ceux-là l'Hoftel dit de Bourgogne, » pour trois ans feulement, par pro» vifion, & aux charges portées par » l'Arreft, attendant la décifion du » principal (a), laquelle, vos Comé دو " دو diens pourfuivent aujourd'hui ; & » pour cet effet, fupplient humblement » Voftre Majefté, en exécutant les Or» donnances de nos Rois vos Prédécef » feurs, qu'il lui plaise abroger cette » Confrairie de la Paffion comme » inutile, préjudiciable, & fcandaleu» fe à la Religion, à l'Etat, & au Par ticulier, avec deffenfes aux foy-difans Confreres, de la continuer, à peine d'être convaincus de LezeMajefté: & en conféquence ordon»ner que les biens & revenus de la»dite Confrairie feront unis & incor>> porez au Domaine des Pauvres, ou » de l'Hoftel-Dieu ou des Petites » Maifons de Paris, à la réserve néan» moins dudit Hoftel de Bourgogne, lequel demeurera perpétuellement » affecté à la Troupe de vos Comé» diens, en payant par eux annuelle»ment toutes les réparations, rentes, jouir par les Impétrans de l'effet & contenu » en icelles comme ils >> en ont cy-devant bien » & duement joui, & »ufé, jouiffent & ufent » encore de préfent. » Cet Arrêt ne fait au. eune mention des Comédiens qui jouoient à P'Hôtel de Bourgogne : ainfi il eft à préfumer que ces derniers ne préfenterent leur Requête au Confeil, qu'à la majorité du Roy Louis XIII, Onjen voit la preuve par le titre de cette mê ne Requête, qui n'eft point addreffée à la Reine Mere. " رو , »& charges foncieres dont ils de meureront chargés, la fomme de cinq cens livres, où telle autre que » Vostre Majesté arbitrera ès-mains du » Receveur à ce commis, de quartier » en quartier, & à la charge de bailler » par eux, & leurs fucceffeurs, bonne, » & sûre caution, pour affurance def» dits payemens & charges. Il est vrai » que d'abord cette Requefte femblera » aucunement eftrange: mais Voftre » Majefté, qui pefe les intérests com» muns d'autre forte que ne font pas »les Particuliers, qui ne s'attachent » jamais à l'utilité publique, finon en "tant que la leur s'y trouve meflée, » jugera que cette demande eft raison»nable & jufte, puifque l'exécution » d'icelle eft utile & néceffaire. Juste, » d'autant qu'elle eft fondée fur tant » de faintes Ordonnances, & de fi bons exemples: Utile, d'autant que les » pauvres en tireront tout le profit, qui » leur eft beaucoup mieux deub, qu'à » ces gorges de Diotime: (a) Nécef (a) Diotime eft le nom d'un fameux yvrogne d'Athenes que l'on furnommoit l'Enton vent il fe faifoit mettre un entonnoir dans la bouche, & enfuite on lui verfoit une prodi noir; à caufe que fou-gieufe quantité de via. » faire, parce que c'eft le vrai moyen », de retirer de la débauche tant de mal» heureux Artisans, qui ayant fouvent » mis femmes & enfans en chemises » pour arriver à ces Maîtrises, où leur »vie femble affurée, négligent tout-à» fait le foin de leur pauvre famille...... » Il est même fans difficulté que la Co»médie a l'avantage du tems fur cette Confrairie, laquelle encore n'a ja» mais obtenu aucun establiffement » ni privilege dont elle ne foit redeva»ble à la Comédie, puifqu'ils n'ont été accordez qu'afin d'entretenir le Peu»ple, par les représentations qui fe » faifoient en ce temps-là, & pour » donner courage à d'autres d'entrer » dans la Confrairie, & monter fur le » Théatre. » 30 " Enfuite, les Comédiens rapportent différentes Ordonnances des Rois François I. Henry II. Charles IX. & Henry III. & plufieurs Arrêts du Parlement, qui ont abrogé différentes Confrairies, comme illicites, & ajoutent au fujet de celle de la Paffion. « Cette Confrairie eft du tout pré qu'il avalloit ainfi tout d'une haleine, Elien Hiftoires diverfes, Liv. judiciable aux mœurs, & au bien » des familles. » » Aux mœurs, pour autant qu'en » elle repofe le fondement de la débau» che de tous ces prétendus Confreres, lefquels defpenfent inutilement l'ar» gent qu'ils amaffent fans peine, & diffipent librement le fonds, pour le quel ils n'ont jamais beaucoup fué; » car il eft vray qu'ils mangent annuel»lement entr'eux quatre à cinq mille » livres qu'ils ont de revenus, à la ré» ferve feulement de ce qu'il faut pour »l'entretenement d'une Meffe tous les » Dimanches; & laquelle, s'il eft per» mis de le dire, fert de prétexte, ou pluftoft de rendez-vous, pour paffer "aux débauches tout le refte de la fe»maine; cependant que la plufpart » des femmes, & des enfans de ces » Confreres, à l'imitation de ceux "dont parle Jérémie, demandent inu» tilement du pain pour fuftenter leur »vie; au refte entre les pots, & les tréteaux, Dieu fçait fi les efcots fe "paffent fans médifances, fans blafphêmes, fans jeux, & fans yvro» gneries. دو رو دو » Au bien des familles, parce qu'aujourd'hui l'avarice a corrompu les |