رو دو »tront entre les mains duCommiffaire à 1629. ce député dans huictaine pour tous dé»lais les Tiltres &Piéces juftificatives du»dict droict par eux prétendu en l'Hoftel de Bourgogne, autrement,& à fau»te de ce faire, fera faict droict fur la » demande defdicts Comédiens, fans aucune forclufion, ni fignification » de Requeste. Faict au Confeil privé » du Roy, à Saint Germain en Laye, »le fept Novembre 1629. figné, LE TENNEUR, Signifié le 8 Novembre » 1629," . ORDRE CHRONOLOGIQUE E T HISTORIQUE Des Poëtes & des Piéces du JODELLE. 1552. E modin, naquit à Paris l'an 1534 TIENNE JODELLE,Seigneur du Ly. JODELLE & fe diftingua de bonne heure dans le (a) Le filence des Hiftotiens au fujet de la plûpart des Poëtes François Dramatiques, nous oblige de ranger ces derniers fuivant l'ordre ChronoJogique de leurs Poëmes. Au reste, uniquement renfermés dans les bor nes de notre Théatre, monde par fes Poëfies Françoifes. La 1552. connoiffance qu'il avoit des Langues Grecque & Latine, le mit à portée de connoître les Auteurs Dramatiques de ces deux Nations, & de former le deffein de les imiter, en donnant aux François des Piéces d'un tout autre goût, que celles qui étoient en poffeffion d'y paroître depuis plus de cent cinquante ans. Ce projet étoit digne d'un homme d'efprit, mais il falloit en même tems avoir le courage de s'élever contre un spectacle accrédité, autant par une dévotion mal entendue, que par une longue habitude. Jodelle, rempli de fes idées, compofa la Tragédie de CLEOPATRE CAPTIVE, fujet qu'il prit dans les Hiftoriens, ne vou lant emprunter des Anciens que la forme de leurs Piéces. Il lut cette Tragédie à fes amis, en reçut des complimens, & fut excité à la faire paroître. Cela n'étoit pas aifé: où trouver des Comédiens? Cependant la difficulté ne fubfifta pas long-tems; Jodelle & fes Amis, dont la Pérufe, & Remi Belleau étoient du nombre, fe chargerent du foin de la représenter. L'Hôtel de Rheims parut propre à leur deffein : on dreffa dans la cour un Théatre, où la Tragedie fut Liv VII. Ch représentée, & honorée de la préfence du Roy Henry II. & des perfonnes les 1554. plus diftinguées de fa Cour. Jodelle fut applaudi univerfellement. « Le Roy, Pafquier luy donna cinq cens efcus de fon ef» pargne, & luy fit tout plein d'autres graces, d'autant que c'eftoit chofe nouvelle & très-belle, & très-rare. » Ce fuccès engagea Jodelle à de nouveaux efforts; mais plus réfolu que jamais à ne point copier les mœurs étrangeres, il fit une Comédie, dont tous les caracteres étoient François. Cette Comédie intitulée EUGENE OU LA RENCONTRE, fut jouée à la fuite de Cléopâtre, au même Hôtel de Rheims, par la même Société : & depuis au College de Boncourt où fe trouva Pafquier, qui nous en a rendu compte (1). (1) Voyez ci-après l'Ex celui d'Enge ne. Ces deux Piéces donnerent à Jodelle trait de la une réputation fupérieure. La Cour & Cléopatre, & la Ville admirerent fes productions; les Poëtes célébrerent fon nom, & fon heureuse hardieffe. Ronfard fe distingua entre tous les autres. Et lors Jodelle heureufement fonna ·15.5.2. (1) Voyez Et d'un ton double ores bas, ores hault, Et dans une Piéce addressée à Gre vin, Ronfard dit encore au fujet de Jodelle, la fuite de ces Jodelle le premier, d'une plainte hardie (1) Vers à l'Arti- Françoisement chanta la Grecque Tragédie. cle de Gre vin. Puis en changeant de ton, chanta devant nos Rois La jeune Comédie en langage François, Et fi bien les fonna, que Sophocle, & Mé→ nandre, Fant fuffent-ils fçavans, y euffent pû apprendre (a). (a) On ne fçauroit | croire jufqu'à quel point on eftima les Tragédies de Jodelle. On y trouvoit la propriété des mots fort bien obfervée, les phrafes, & les figures judicieusement, & adroitement placées. On remarquoit (ou du moins on croyoit y remarquer) de la majefté, & de l'élégance dans fon style, de la fubtilité dans fes inventions, de la nobleffe, & de la grandeur dans fes idées, beaucoup de fuite, & de liaifon dans fon difcours, de l'harmonie, & de la grayité dans la ftru&ure de fes Vers, dans lefquels il avoit tâché d'éviter les chevilles. C'est ainsi qu'on en jugeoit communément, quoiqu'il fe trouvât des perfonnes qui n'en penfoient pas fi avantageufement: tel que le Cardinal du Perron, qui avoit coutume de dire que cer Auteur ne faifoit rien qui vaille. Ajoutons ici un paffage de Sorel, qui dit, que Jodelle étoit un de ces Poëtes qui ont voulu faire changer de forme à notre langue, en la rendant à demi Grecque, comme ont tâm |