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donnerons point d'extrait de cette Tra 1553. gédie, d'autant qu'elle n'eft qu'une traduction de la Médée de Sénéque. Nous remarquerons feulement que les vers de cette Tragédie font à rimes plates, mafculines, & féminines; régle qui a été fuivie inviolablement par tous les autres Poëtes Tragiques & Comiques.

ZA PERUSE.

Chap. VI.

J

LA PERUSE.

"

EAN DE LA PERUSE, de la Ville d'Angoulême,n'eft connu que par ce qu'en difent-la Croix du Maine, (a) &t Pafquier, Pafquier (1), qui nous apprennent qu'il Liv. VII. joua un Rollet dans la Tragédie de Cléopatre, & un autre dans la Comédie d'Eugene. Il ajoute que la Pérufe fit la Tragédie de MÉDÉE, « qui n'eftoit: "pas trop defcoufue, & toutesfois, par » malheur, elle n'a efté accompagnée » de la faveur qu'elle méritoit..» La

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Péruse mourut en 1554. ou au plus

tard en 155S •

AGAMEMNON, 15.5.66.

Tragédie de Charles Toutain. (a)

C

Omme cette piéce n'est, suivant la coutume de plufieurs Auteurs. du tems, qu'une mauvaise imitation de celle de Sénéque, & qu'elle n'a d'autre mérite que fon ancienneté &. fa rareté, nous nous contenterons de quelques paffages propres à donner une jufte idée de l'Ouvrage & de l'Auteur, qui malgré ce qu'on vient de dire, a eu affez d'amour propre, pour

(4) CHARLES TOUTAIN, OU TOUSTAIN," Sieur de la M zurie, nâ quit à Falaife, Ville de la Baffe-Normandie, où il exerça la charge de Lieutenant général dé cette Vicomté. Comme il étoit très attaché à Mef fire Gabriel le Veneur, Evêque d'Evreux, il luf dédia fa Tragédie d'AGAMEMNON, qui parut ea 56. Voici comment il |

termine fon Epître Dé-
dicatoire : « Ce qui m'a
» donné meilleure har
» dieffe de vous dédier
» ces vers, Outre l'èftime
>> grande de votre mai-
>> fon de Carrouges, des
» environs de laquelle,
» Monfig eur, il vous
» plaira me reconnoiftre
» le plus humble, &c.»
Voyez du Verdier Vau-
privaz, pag. 159. de far
Biblioth. Françoife

"

croire fervir un jour de modéle à la 1556. postérité. (a)

Acte II. Scene I. La Nourrice de Clytemnestre, tâche à diffuader cette Reine de l'horrible affaffinat qu'elle médite contre fon mari,

NOURRICE.

Modere cet ardeur, & toy-même t'arrête. Voy que grand éft le cas que tón audace apprête ?

Tu veus cil traîtrement, & folle, racuillir,
Qu'oncq qu'Achille ne peut par armes affaillir;
Combien que refrongné fa main il eut armée:
Non le meilleur Ajax, dont l'ame supprimée
De rage & de fureur fa mort précipitoit:
Non Hector feul qui Grecs & guerres ar-
rêtoit ;

Non l'Archer-sûr Paris & Memnon l'E-
tiope,

Non Zanthe débordé par la Pergame trope,

(a) «Si je n'ay penfe pouvoir du tout fatif faire, au moins comme » marchant des pre » miers, j'eftime mettre (les Savans) en fi bon appétit, qu'après » plufieurs autres par di»vers bons efprits quel

quefois publiées, ils

» pourront retenir en»core de ce premier » Mets quelque gouft » non du tout indigne » de leur avoir autrefois » efté préfenté le pre»mier, &c. » Touraing Epitre Dédicatoire à Mon feigneur l'Evêque d'E

vreux

de fang,

Non Simoïs roulans fon eau rouge

Non Cigne le négéale à Neptun le fils blanc ;
Non l'enfance de Trace à Rhefe obéiffante,
Ni des fléches, & d'arc l'Amazone effroïan
7 te, &c.

Après la mort d'Agamemnon, Electre fauve Orefte fon jeune frere. Clytemneftre l'ayant appris, fe répand en injure contre elle.

CLYTEMNESTRE.

Malheureufe énontée, à tes meilleurs pa

rens

Folle g...... ennemie, & quefs propos aux

rens (ry

Des hommes t'es-tu, vierge, ehr public ex

pofée ?

ELECTRE.

J'ay chalte la maison d'une p..... faifiée.

CLYTEMNESTRE.

Qui te croira pudique ?

ELECTR E.

Engendrée de toy !

CLYTEM NESTRE.

Avife de parfer plus fagement à moy,,
ELECTRE.

L'ai-je de toy appris ? &c.

L'Auteur, qui comme on vient de

le dire, a cherché à fe donner pour

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(1) Av rang.

modéle, nous présente ici celui des vers 1556. de feize pieds, qu'il a placé fpirituel lement dans la bouche de Caffandre qui prophétife, fans fçavoir ce qu'elle dit.

CASSANDRE.

Voicy les noires Soeurs qui ont leurs foëts fanglans forcenés;

Elles rouent en leur gauche main unà demibrulé flambeau,

(a) Vifage. Leur vis (1) étincelle inhumain : leurs flancs font ferrez d'un bandeau

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De noires flames tout rouffi; & des nuits les: fraïeurs murmurent:

Des Geans corporeux auffi les terreux offe

mens emmurent

D'iceux les palus entourés ; & voicy le laffé
Vieillard

Sur les bords des flots conjurés, qui ne fuit
le branle raillard

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De l'eau, toute foit oubliant faché des malheurtés futures;

Dardain (2) fe gaudit, en riant, joïeux de

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