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ans. Il étoit allé en cette Ville en qualité de Médecin de Marguerite de Fran- 1558. ce, épouse d'Emanuel Philibert Duc de Savoye, qui le regretta beaucoup, & lui fit faire de magnifiques funérailles. Grévin étoit marié; il laiffa une fille, dont la Ducheffe de Savoye prit foin, auffi bien que de la Mere.

Paffons préfentement à l'Extrait de fa Comédie de la Tréforiere.

Conftance, femme du Tréforier Richard, eft une Coquette fieffée, qui a deux Amans, un Protonotaire, & un Gentilhomme nommé Louis, qui lui font des préfens confidérables; mais par malheur pour elle, ayant fait entrer le Protonotaire dans fa maison, pendant l'absence de fon mari, Richard le Valet du Gentilhomme en avertit fon Maître qui dans l'inftant aidé de ce Valet, & d'un autre Domeftique, enfonce la porte, & furprend fon infidelle avec le Protonotaire. Le Mari arrive, qui refte fort étonné du fracas qu'on a fait dans fa maison; Louis lui en apprend le fujet, & fe fait rendre l'argent qu'il a donné à fa femme. La Comédie eft terminée par la réconciliation du Tréforier, & de Conftance. Cette derniere se promettant bien de

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S. GELAIS.

MELLIN

DE SAINT GELAIS.

MELLIN DE S. GELAIS, né

au mois d'Avril 1491. étoit fils d'Octavien de S. Gelais, Evêque d'Angoulême. S. Gelais fit fes études à Paris, & à l'âge de vingt ans, il passa en Italie, où il s'attacha à la Jurifprudence. Dégouté de cette étude, il fuivit la Philofophie, & enfuite l'Aftrologie. De retour en France, il excella dans la Poefie Françoise, & devint le plus digne rival de Marot. Le Roy François I. qui connut fon mérite, le chargea du foin de fa Bibliothéque de Fontainebleau, emploi qui lui fut continué par Henry II. S. Gelais mourut d'une fiévre continue, au mois d'Octobre 15 58.(a) âgé de foixante & fept ans huit mois

(4) « Melin, ou Mer»lin de S. Gelays, natif » d'Angoulesme, Abbé » de Reclus, Aulmof

»nier de Monfeigneur le » Dauphin de France, » Pan 1525. ( c'étoit » François Dauphin qui

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illuftres,

& quinze jours, & fut enterré à faint Thomas du Louvre. S. Gelais étoit 1558. d'une fort foible complexion. L'Auteur Thevet, vies dont nous empruntons les faits de fon des Hommes Hiftoire, ajoute, qu'il étoit d'une taille médiocre, & affez maigre, les cheveux cendrés, le front ouvert, le fourcil un peu élevé, les yeux d'un bleu foncé, & la bouche moyennement grande. S. Gelais étoit naturellement éloquent, mais fon inclination portée à la raillerie, un peu trop libre, lui fit beaucoup d'ennemis. C'eft ce qui obligea Ronfard de dire de lui, en s'addreffant au Ciel, dans un tems où il n'avoit pas encore recherché fon amitié comme il fit depuis:

Préferve-moy d'infamie,
De toute langue ennemie,
Et de tout efprit malin :

Et fais que devant mon Prince,
Déformais plus ne me pince

La tenaille de Melin.

Il paroît fort étonnant que Mellin de S. Gelais, à qui les Vers devoient coûter peu, ayant entrepris une Tragé

» mourut à Tournon) » iffu de la très-noble & très-ancienne Maison

» de S. Gelays en Aqui-
»taine, &c. » La Croix
du Maine, p. 321.

die, l'ait compofée en Profe. Nous 1559. parlons de SOPHONISBE qui fut repréfentée à Blois en 1559. devant le Roy Henry II. & qui n'entre dans notre Hiftoire que par cette feule raison. Ce fut fon ami François Habert connu fous le nom du Banni de Lieffe, poffeffeur de cet Ouvrage, qui prit foin de fa représentation (a).

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>>teur, que je te recom-
»mande beaucoup le pe-
»tic Oeuvre préfent
» parce que l'autorité
» fçavoir, nobleffe, &
» expérience, de ceux
» qui l'ont mife en fran-
ȍois, & avec grande
»pompe, & digne ap-
>pareil, ont représenté
» les mêmes perfonnages
» de la Tragédie devant
» la Majesté Royale, en
» fa ville de Blois, font
» très-fuffifans témoi-
»gnages de la beauté, &
» élégance de la ma-
» tiere. >>>

Enfuite on trouve l'avis fuivant.

» Interméde fignifie » pause, à la maniere » françoise, & Scene fe>>lon les Latins. » A la fin de Sophonisba.

» Sois averti, Lecteur, » qu'en imprimant la » préfenteTragédie, nous » avons été faits certains

SOPHONISBA.

TRAGEDIE

De MELLIN DE S. GELAIS

Repréfentée devant le Roy Henry II. à Blois en 1559.

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Ette Tragédie eft en profe, excepté les Chœurs qui font en Vers. Elle n'a été repréfentée qu'après la mort de l'Auteur; ce fut, comme je le viens de dire, fon ami François Habert, à qui S. Gelais l'avoit confiée en Manufcrit, qui prit foin de fa repréfentation. Voilà la premiere Tragédie en profe; c'eft à quoi beaucoup de perfonnes n'ont pas penfé, pendant la difpute de M. De la Motte, & de fes Adverfaires.

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1559.

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