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1560.

LA MORT

DE CESAR, (a)
Tragédie de Jacques Grévin·

Mise en jeu au College de Beauvais
à Paris, le 16 Fevrier 1560.

L

E fujet de cette Piece eft trop con

nu pour en donner un Extrait. Il fuffira d'en rapporter quelques paffages comme un effai de la verfification de Grévin.

Brutus fe propofe de rendre la liberté à fa Patrie, en lui facrifiant Céfar.

BRUTE.

Et quand on parlera de Céfar & de Rome,
Qu'on le fouvienne auffi qu'il a efté un hom-

me,

Un Brute le

vengeur de toute cruauté, Qui aura d'un feul coup gagné la liberté.

(4) Dans la Préface qui précede cette Tragédie, Grévin dit que lorfqu'il publia cette Piece, bien des gens crurent qu'il l'avoit prise du La

tin de celle de Muret, mais qu'ils reconnurent bientôt, en conférant les deux Pieces que cela étoit faux.

Quand on dira, Céfar fut maistre de l'Em

pire,

Quon die quant & quant, Brute le fçut oc

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Qu'on dife quant & quant, Brutc cn fut le
Vengeur.

Calpurnie, femme de Céfar, agitée par un fonge qui l'effraye au fujet de fon mari, envie le fort des perfonnes qui vivent dans un état borné.

CALPURNIE.

Heureux, & plus heureux l'homme qui eft

content

D'un petit bien acquis, & qui n'en veut qu'autant

Que fon train le requiert las! il vit à fa table

Toufiours accompagné d'un repos defirable Il n'a foucy d'autruy, l'efpoir des grands tréfors

Ne luy va martellant ni l'ame, ni le corps : Il fe rit des plus grands, & leur maux il écoute :

Il n'eft craint de perfonne, & perfonne il ne

doute.

1560.

1560.

Il voit les grands Seigneurs, & contemplant de loing,

Il rit leur convoitife, & leurs maux, & leur foing.

Il rit des vains honneurs qu'ils bâtiffent en teste,

Dont les premiers de tous ils fentent la tempefte.

Si le Ciel murmurant les voit d'un mauvais œil,

Accablent d'un feul coup leur bien & leur orgueil.

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LES ESBAHIS,

COME' DIE

DE JACQUES GREVIN.

Mise en jeu au College de Beauvais à
Paris, le 16 Février 1560. après la
Tragédie de Jules Céfar, (a) & les
Jeux Satyriques, appellez commu-
nément Les Veaulx (1).

U

1560.

(1) Voyez ci- deffus la note (a) pag.

311. de la

N vieux Marchand, nommé Joffe, dont la femme s'eft fait Tréforiere. enlever par un Gentilhomme, devient amoureux de la Fille d'un autre Mar

(4) 'étoit alors la coutume de donner une Comédie en cinq Actes à la fuste d'une Tragédie. Les Esbahis furent, comme on le voit, representés après celle de Céfar. L'Eugese de Jodelle parut à la fuite de fa Cléopatre, & de fa Didon. Une nou velle preuve de ce que [ nous avançons, se tire des Vers fuivans qui terminent le Prologue de lã

Comédie des Déguifez de
Jean Godard, représen-
tée à la fuite de fa Trage
die de la Franciade.

LE PROLOGUE.
J'ay charge feulement de

vous remercier
De voftre attention, &

de vous fupplier
Que vous daigniez oüir

tantoft la Comédie,
Comme vous avez fait
défia la Tragédie.

chand de fes amis, & la lui demande 1560. en mariage; elle lui eft accordée, & tout le prépare pour la nôce; mais cette jeune fille qui aime, & eft aimée d'un Avocat, fait entrer fon Amant dans fa chambre, fous les habits du bon-homme Joffe. Girard, pere de la fille, qui croit que c'eft fon futur gendre, ne s'en fâche point: au contraire, ayant rencontré Joffe, il le complimente fur fes galanteries. Joffe foutient qu'il n'eft point entré dans la maison de Girard, & ajoûte que c'eft apparemment un tour qu'on prend pour lui faire époufer une franche coquette. Girard n'eft pas moins piqué du prétendu menfonge de Joffe. Enfin la difpute eft pouffée au point, que les deux Vieillards fe mettent en devoir de fe battre. Arrive un Italien nommé Meffire Panthalone, & un Gentilhomme qui tâchent à les féparer. Une femme, que la curiofité fait approcher des combattans, eft reconnue par le Gentil homme & par l'Italien pour la Maitreffe de l'un & de l'autre : mais cette furprise n'eft rien en comparaifon de

Car on a bien voulu,
pour mieux vous con-

senter,

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Deffus cet efchaffault isy représenter

Ces deux Poemes-là, &c.

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