TRAGEDIE A huit perfonnages, traictant de » l'amour d'un ferviteur envers fa Maîtreffe, & de tout ce qui en "advint, par Me Jean Bretog.» (a) C Ette Piéce tient beaucoup de la Moralité, car l'Auteur y introduit Venus & Jaloufie. C'eft un Valet qui répond à la paffion de fa Maîtreffe. L Mari de cette derniere le furprend, & le fait conduire par un Archer de (a) Jean Bretog de S. Sauveur de Dyne, eft Au teur de cette Tragédie à huit perfonnages. Du Verdier Vauprivaz après en avoir rapporté le titre dans fa Biblioth. Françoife, ajoute «< Toutes»fois combien que ce »foit Hiftoire adve »nue, il reffent pluftoft »une Moralité que non » pas une Tragédie, les » préceptes d'icelle n'y »eftant obfervez». Nous avons longtems hélité fur l'Extrait de cette Pie ans. vant le Prevôt, à qui le Mari demande justice. LE PREVOST. Viens çà, poure homme ; as-tu ainfi entré Dis vérité; car fi tu veux mentir, LE VALE T. Las, Monfeigneur, mon Seigneur, & mon Je ne pourrois mon péché mefconnoiftre: Pendant cet interrogatoire, le Mari meurt de chagrin : le Prevôt fur l'aveu du Criminel, ordonne à l'Archer de le pendre. Le Patient harangue le Public, & finit fon discours par ces deux Vers. LE VALE T. Là fus, en point, Archier, fais ton devoir 1561. 1561. L'ARCHER aux Spectateurs. Noble affiftance, il vous pri de bon cueur, Et qu'il le veuille en Paradis réduire. Va, mon amy, Dieu t'y vueille conduire. 1562. JEAN DE LA TAILLE. JEAN DE LA TAILLE. J EAN DE LA TAILLE, naquit à Bondaroy, Village à une demie lieue de la petite Ville de Petiviers, dans le Diocèfe d'Orleans. Il fut envoyé à Paris par fon pere, où il apprit les humanités fous Marc-Antoine Muret: Ensuite il vint à Orléans, pour étudier la Jurifprudence: inais enchan + V. p.228, nité des Oeuvres de Ronfard & de Du Bartas, il retourna à Paris, fe livra à fon génie poëtique, & infpira le même goût à fon jeune frere Jacques de La Taille. Jean de La Taille fuivit affez longtems le parti des armes, & mourut en 1607 ou 1608. Cet Auteur n'a jamais rimé que malgré Minerve. SAUL LE FURIEUX & LES GABAONITES, font deux Tragédies fi miférables qu'il n'eft pas poffible d'en foutenir la lecture. Il s'en faut bien que je penfe 1562, de même de fa Comédie des CORRIVAUX. On y trouve du Comique, & un plan de Piéce affez paffable. Ce qu'on vient de dire des deux Tragé dies nous détermine à en fupprimer les Extraits, pour paffer à celui de fon autre Piece. LES CORRIVAUX. Comédie en Profe (1) & en cinq Actes, R ESTITUE, fille de Madame Jacqueline, Bourgeoife de Paris, apprend à fa Nourrice, qu'elle a été abufée par un homme qui demeure en penhon chez fa Mere, & que ce jeune homme, appellé Filadelfe l'a abandonnée pour la belle Fleur-de-lys, fille adoptive d'un Bourgeois nommé Fremin. La Nourrice confole Reftitue & lui confeille de demander permission à fa Mere, d'aller prendre l'air à la campagne. Monologue de Filadelfe, 1562. Comédie en où il fe reproche d'avoir quitté Refti1562. tue, mais il s'en prend à l'amour, qui plus fort que fa raison, le force d'aimet Fleur-de-lys. Claude, Valet de Fremin, vient avertir Filadelfe, que fon Maître part pour la campagne, & qu'il faut faifir cette occafion pour enlever Fleur-de-lys. Filadelfe convient d'un fignal avec Claude, & l'Acte finit. Euverte, fils de Girard, riche Bourgeois de Paris, dit à fon Valet qu'il eft amoureux de Fleur-delys, mais que comme Girard fon pere, ne confentira jamais qu'il l'époufe, à cause que Fremin n'eft pas riche, il a réfolu d'enlever Fleur-de-lys, & que pour cet effet, il a gagné Alifon fa fervante. Alifon furvient, & annonce à Euverte le départ de Fremin, & convient avec lui du signal qu'elle fera pour qu'il puiffe exécuter le deffein qu'il a formé. Madame Jacqueline, inquiéte de la langueur où elle voit fa fille Reftitue, envoye chercher un Médecin, qui fans faire un long verbiage, lui dit que fa fille eft enceinte. A cette nouvelle Jacqueline fe défefpere, bat fa fille, & lui demande le nom du fuborneur. Cependant Claude fait entrer Filadelfe dans |