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la maifon de Fremin, dans le même tems qu'Alifon rend le même fervice 1562. à Euverte. Les deux Rivaux fe rencontrent, fe querellent, & mettent l'épée à la main. Aux cris de Fleur-deLys, & du voifinage, le Guet vient arrête les Combattans, & conduit Euverte, Filadelfe & Claude chez le Chevalier du Guet, où ils reftent prifonniers. Bernard, pere de Filadelfe, qui arrive de Metz, eft abordé par Madame Jacqueline, qui l'accable d'injures, en lui demandant raison de fon fils qui a féduit fa fille. Dans le moment furvient Fremin, inftruit par Alison de ce qui s'eft paffé chez lui. Il reconnoît Bernard, & ce dernier lui fait part de fon chagrin, & d'un au tre, qui eft la perte d'une fille nommée Fleur-de-lys qui lui a été enlevée du tems que le Connétable de Montmorency faifoit le fiége de Metz. Fremin lui répond que cette même Fleurde-lys eft chez lui, & qu'il en a toujours pris foin, comme de la fienne propre. Survient Girard, qui a été informé que fon fils Euverte est en prifon. Les Vieillards causent ensemble, & comme on dit à Girard que Fleurde-lys eft fille de Bernard, homme

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riche, il confent au mariage d'elle & 1562. de fon fils. Il ne s'agit plus que de délivrer les prifonniers. Le Chevalier du

guet
fe trouve être des amis de Girard
& de Fremin: & l'affaire s'accommo-
de en un moment. Filadelfe époufe
Reftitue & Fleur-de-lys eft donnée en
mariage à Euverte (a).

(a) Cette Comédie eft précédée d'un Prologue auffi en Profe, où l'Auteur commence ainfi » Il femble, Meffieurs, à » vous voir affemblez en » ce lieu, que vous y » foyez venus pour oüyr » une Comédie? Vray» ment Vous ne ferez » point déceuz de vostre » intention. Une Comé» die pour certain, vous » y verrez, non point » une Farce, ni une Mo» ralité. Nous ne nous » amusons point en cho» fe ni fi baffe, ni fi fot» te, & qui ne monftre » qu'une pure ignorance » de nos vieux François. » Vous y verrez jouer » une Comédie faite au » Patron, à la mode, & » au portrait des Anciens » Grecs & Latins. Une » Comédie, dis-je,

qui vous agréera plus que » toutes (je le dis hardi»ment) les Farces, & » Moralitez, qui furent

»onc jouées en France. » Auffi avons · nous » grand defir de bannir » de ce Royaume telles >>> badineries & fottifes, » qui comme ameres ef» piceries, ne font que » corrompre le gouft de » noftre Langue ». Deux Ou trois Auteurs tels que La Taille auroient rendus de grands fervices au Théatre; mais malheureufement il ne continua pas fur le même ton: il s'avifa de traduire une Comédie de l'Ariofte, & s'en tint là. Comme cette Piece de l'Ariofte, intitulée LE NEGROMANT, n'a pas dû être jouće, nous n'en parlerons point. On remarquera feulement une époque c'eft que les Poëtes trop timides dans leurs idées, emprunterent des Italiens la plupart des sujets qu'ils traiterent: dans la fuite on ne fe fervit plus que de fujets Espagnols.

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JACQUES

JACQUES

DE LA TAILLE

J

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1562.

DE LA

ACQUES DE LA TAILLE, frere JACQUES du précédent, naquit à Bondaroy en TAILLE. 1542. On l'envoya étudier de bonneheure à Paris, & fon frere aîné lui confeilla de s'adonner à la Poëfie Françoife, pour laquelle, (à ce qu'il s'imaginoit) il avoit un talent décidé. Jacques de la Taille fuivit fi bien les avis de fon frere, qu'à l'âge, de dix-fept ou dix. huit ans il avoit compofe plufieurs Tragédies & Comédies; une mort prématurée l'arrêta dans fes travaux. Il mourut de la pefte au mois d'Avril 1562. âgé feulement de vingt ans, avec un de fes freres qui n'en avoit que treize, & un de fes coufins, qui leur avoit communiqué ce mal. Jacques de la Taille n'avoit pas plus de difpofition pour le Dramatique que fon aîné. Ses piéces font d'une verfification empoullée, & pleine de phrases ridicules. Faute de renfeignement, nous fommes obligés de les placer fous l'année de leur impreffion.

Tome III.

P

1562.

DAIRE,

TRAGEDIE

DE JACQUES DE LA TAILLE.

Qelques vers qui nous ont paru

mériter d'être mis au jour, par leur extrême ridicule, tiendront la place de l'Extrait de cette pièce, dont le fujet eft connu de tout le monde.

Au fecond Acte, Darius accompa gné de tous fes Capitaines, exhorte ces derniers à fe défendre courageusement. Artabase dit:

Celuy vrayment auroit le cœur groffier, Environné d'une maffe d'acier,

O Monfeigneur, & n'auroit fentiment,

Non plus qu'un roc, non plus qu'un dia

mant >

Qui ne feroit efmeu de vos propos, &c.

Acte III. Darius averti de la trahifon de Beffus & de Nabazarnes, déplore fon fort, & finit par les trois vers fuivans.

Ores je veux demeurer folitaire,
Rien ne me peut que le defplaifir déplaire :
Le feul ennuy mes ennuys defennuye, &c.

Au cinquiéme Acte, on vient ap-
prendre à Alexandre la mort de Da-
rius, & qu'il a finit fa vie en difant:
O Alexandre! adieu, quelque part que tu

fois,

Ma mere,

& mes enfans aye en recomman

da......... (tion ) ( 1 )

Il ne put achever, car la mort l'engarda.

1562.

(1) Licence Poëtique dont je doute

qu'on trouve

pepco d'exemple,

ALEXANDRE,

TRAGEDIE

DE JACQUES DE LA TAILLE.

CE

'Eft la mort d'Alexandre empoi-
par Caffander. Même ri-

fonné

dicule de verfification.

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Cléon, vil courtifan d'Alexandre, conseille à ce Prince defe faire déïfier, & ajoûte.

Doncques fi vous voulez, je m' en iray

querir

Sur l'heure vos sujets, afin de vous offrir,

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