페이지 이미지
PDF
ePub

SAÜL

LE FURIEUX,

TRAGEDIE

DE JEAN DE LA TAILLE.

'Ordre Chronologique nous force L'à mettre ici glede nous force gédie, n'ayant pas deffein d'en parler, par les raifons que l'on a dit à l'artrcle des Corrivaux, Comédie du même Auteur.

PORCIE,

TRAGEDIE

DE ROBERT GARNIER.

[ocr errors]

Oici le coup d'effai d'un Auteur qui furpaffa ceux qui l'avoient précédé, & ceux qui le fuivirent dans

1568.

1568.

le même fiécle. Garnier eft le premier qui ait obfervé fcrupuleufement la coupe mafculine & féminine des vers à rimes plates dans les Tragédies. Quand on ne lui devroit que cet ufage, qui a été fuivi inviolablement depuis, ce ne feroit pas peu de chose. Ajoutez qu'il a tâché de peindre fes perfonnages d'après les Hiftoriens qui en ont parlé, & que fa verfification eft coulante & affez châtiée pour le tems où il a travaillé. Nous en pourrons donner quelques morceaux, en parlant de fes autres Tragédies. A l'égard de celle-ci, elle n'a aucune fingularité qui mérite l'attention du Lecteur. Nous parlerons ci-deffous de Garnier, à l'article de fa Cornelie

1571.

PANTHE E,

TRAGEDIE

DE CAYE JULES DE GUersens.

Cle titre de cette pièce, (a) que Omme on pourroit chicaner fur quelques perfonnes mal informées attribuent à la Demoiselle des Roches il est néceffaire de faire connoître ici fon véritable Auteur.

SENS.

CAYE JULES DE GUERSENS (6) na- DE GUER? quit à Gizors Ville de la Haute-Normandie, Diocèle de Rouen l'an 1543. ou 1545. Il étoit d'une affez bonne famille. On dit que dès fes plus tendres années il vint à Paris, où il fit fes érudes avec un tel fuccès, qu'il s'acquit un

[merged small][ocr errors][merged small][merged small]

net,

nom parmi les gens de Lettres de fon 1571. fiécle. Il avoit une mémoire prodigieu fe, & poffédoit plufieurs Langues. Ces talens lui acquirent la bienveillance du Duc de Joyeuse, & d'Artus de Coffé, Evêque de Coûtance, qui le firent connoître au Roi. La paffion qu'il conçût dans la fuite pour Catherine FradonDemoiselle des Roches, lui fit faire un long féjour à Poitiers, qu'il employa à donner des preuves de fon amour à cette Demoiselle, & à la Dame des Roches fa mere. Il fit plus, connoiffant le caractere de cette Dame, & de fa fille, porté au bel efprit, après avoir compofé faTragédie de PANTHÉE, qu'il regardoit comme fon chef-d'œu vre, il voulut en faire le facrifice à fa maîtreffe, & la fit imprimer à Poitiers en 1571. fous le nom de la Demoiselle des Roches, proteftant dans l'Epître Dédicatoire, qu'il adreffe à l'Evêque de Coûtances fon Mécène, qu'il n'a d'autre part à cette piéce, que celle de l'avoir mise en ordre. « Je protefte, dit-il, » devant Dieu, que cet œuvre » n'eft jamais forti de la boutique de » mon efprit, mais d'un Jupiter, du » cerveau duquel la Pallas de noftre » France l'a fait naiftre, » La Croix du Maine, P.40.

La Croix du

"

1577.

Maine doute de la fincérité de cette protestation, attendu, dit-il, qu'on reconnoît aisément dans cette Tragédie le ftyle, & façon d'écrire de Guerfens. Mais du Verdier n'héfite point à la Du Verdicta donner entierement à ce Poëte. On pag. 141. ignore les raifons qui empêcherent fon mariage avec Mademoiselle des Roches; tout ce qu'on fçait, c'est que Guerfens, qui avoit déja été reçû Avocat au Parlement de Bretagne, vint s'établir à Rennes, dont il obtint la charge de Sénéchal, & y mourut de la pefte le Jeudi cinquième jour de Mai 1583. âgé de 38 ou 40 ans.

Il paroît par fes Ouvrages qu'il n'étoit guéres pénétré des vérités de la Religion. Sa façon de penfer étoit finguliere, & même cynique, fi nous en jugeons par fon Poëme intitulé, Les Cornes, qui contient une louange des Cocus, & du Cocuage. C'eft auffi le fentiment qu'en a porté Baillet dans fes Jugemens des Sçavans. Au refte, Guerfens étoit un Poëte affez mauvais, peu eftimé même par fes contemporains. Scaliger nous affure que fes vers ne pa- Scaligerana. roiffoient paffables, que lorfqu'il les déclamoit lui-même. Difons préfentement un mot de fa Tragédie, dont le

« 이전계속 »