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Tout le monde eft touché de joye, & de dou

leur,

Et d'un fi tendre amour déplore le malheur.

1578.

LE LAQUAIS, PREMIERE COMEDIE

DE PIERRE DE LA RIVEY.

En cinq Actes & en Profe.

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Vant de donner un Extrait de cette Comédie, & des autres du même Auteur, nous croyons qu'il eft à propos de dire quelque chofe fur un homme tel que la Rivey, qui, quoique -moins connu, n'a pas laiffé dans fon tems de fe diftinguer dans le genre Comique, autant que Garnier dans le grand Cothurne.

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PIERRE DE LA RIVEY (a) Champe

(a) L'ortographe du

nom de cet Auteur varie extrêmement; nous nous

étoit de Troyes en
Champagne; car il s'y
retira fur la fin de fes

fommes arrêtez à celle-jours, & y fit imprimer

ci, comme la plus véritable. Selon toutes les apparences, la Rivey

fes trois dernieres Comé-
dies, qu'il donna en
1611.

LARI

VEY.

1578.

nois nous a laiffé neuf Comédies de fa
compofition, dont les fix premieres:
parurent imprimées au commencement
de l'année 1579. fous le titre fuivant,
« Les Comédies facécieufes de Pierre-
» de la Rivey, Champenois, à l'imita-
» tion des anciens Grecs & Latins, &
> modernes. Italiens, à fçavoir,
LE LAQUAIS.

LA VEFVE.

LES ESPRITS.

14 LE MOR FONDU

LES JALOUX.

LES ESCOLIERS.

» Paris, Abel l'Angelier 1579. Elles furent imprimées enfuite à Lyon en 1597. & pour la troifiéme fois à Rouen en 1601.

Nous ne pouvons que fçavoir mauvais gré à la négligence, ou à la jalou fie des Ecrivains contemporains de la Rivey, de ne nous avoir instruit d'aucun fait particulier de la vie de ce Poëte, qui le méritoit avec d'autant plus de juftice, que nous affurons qu'avant le regne de Louis XIII.le Théatre françois. n'avoit point vu d'Auteur qu'on puiffe lui comparer. En effet, la Rivey qui, conformément au titre de Les Pièces,

avoit travaillé d'après les anciens Maîtres de l'art, a laiffé dans fes Ouvrages d'excellens modéles, dont fes Succeffeurs ont fçu profiter, fans en marquer de reconnoiffance. Cette raifon nous engage à donner des Extraits un peu détaillés, pour juftifier ce que nous avançons, Il ne faut pas oublier, que la Riveỷ eft un des premiers Auteurs qui ayent écrit des Comédies en profe, & celui qui en a compofé le plus grand nombre. Voici les raifons qu'il en donne dans fa Préface addreffée à M. d'Amboife, Avocat en Parlement, en date du premier Janvier 1579. (a) Ce morceau fervira encore à donner une jufte idée de la Poëtique du tems.

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«J'ay toufiours penfé ( dit la Ri »vey) que ma nouvelle façon d'écrire » en ce nouveau genre de Comédie qui n'a encore efté beaucoup pratiquée entre nos François, ne fera tant »bien reçue de quelques-uns trop féveres..... occafion qui m'a fait long»tems doubter, fi je devois faire veoir » le jour à ce mien petit Ouvrage, basti

(a) C'est le même François d'Amboife, qui devint dans la fuite Confeiller au Parlement. de

Bretagne, & l'ami de
Guillaume Le Breton
dont nous avons parlé,-

·IS78.

1578.

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du

» à la moderne, & fur le patron de plufieurs bons Auteurs Italiens (a) » comme Laurens de Médicis, pere Pape Léon dixiefme, François Graf fin, Vincent Gabian Hierofme »Razzi, Nicolas Bonnepart, Loys »Dolce, &c...... J'en ay voulu jetter les premiers fondemens...... non que par-là je vueille inférer que je fois le "premier qui faict veoir des Comédies en Profe; car je fçay qu'affez de bons Ouvriers, & qui méritent beaucoup par la promptitude de leur ef"prit, en ont traduit quelques-unes : mais auffi puis-je dire fans arcecy,

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rogance, que je n'en ay encore veu » de françoiles, j'entends qui ayent efté représentées comme advenues en »France (6). Or fi je n'ay voulu en ce

(a) Du Verdier Vauprivaz nous voudroit faire entendre que la Rivey n'a fait que traduire Jes Comédies des Auteurs Italiens, ce qui n'eft point vrai. La Rivey a pris feulement ces derniers pour modeles, & s'eft fervi de quelquesunes de leurs Scenes: il n'eft pas le feul qui en ait ufé ainfi, c'est un reproche que l'on fait à Mo

liere, & à plufieurs au➡

tres..

(b) N'en déplaise à la Rivey, il n'eft pas le premier, qui ait compofé des Comédies Françoifes, repréfentées comme arrivées en France. Il n'eft pas poffible qu'il ait oublié que Jean de La Taille lui avoit frayé le chemin par fa Comé→ die des Corrivaux, qui parut en 1562.

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peu, contre l'opinion de beaucoup, obliger la franchife de ma liberté de 1578. parler, à la févérité de la Loy de ces >> Critiques qui veulent que la Comédie ne foit un Poëme, fi elle n'eft au » nombre & mefure des Vers, (ce que fans me vanter, j'euffe peu faire) je l'ay fait, parce qu'il m'a femblé que »le commun peuple, qui eft le principal perfonnage de la Scene, ne » s'eftudie tant à agencer fes paroles, qu'à publier fon affection, qu'il a » pluftoft dicté que penfé. Il eft bien vray que Plaute..... Mais, comme » vous fçavez, c'est l'opinion des meilleurs antiquaires, que le Querolus de Plaute, & plufieurs autres Comédies qui font perdues par l'injure du » temps, ne furent jamais qu'en pure Profe. Joint auffi que le Cardinal Bibienne, le Picolomini, & l'Arétin, » tous les plus excellens de leurs fiécles, & les autres dont j'ai parlé cy-deffus, »& lefquels j'ay voulu principalement imiter & fuivre en ce que j'ay penfe » m'eftre poffible, & permis, n'ont jamais en leurs Oeuvres. Comiques (jaçoit qu'ils fuffent des premiers en la Poëfie) voulu employer la rithnie, » comme n'eftant requife en telle ma

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