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Piéces ne parurent cependant impri 1580. mées qu'en 1589. fuivies de la Clytemneftre, retouchée, & mife dans la meilleure forme que l'Auteur pût lui donner (a). Depuis ce tems-là, Matthieu difcontinuant ce genre d'écrire, s'attacha à l'Hiftoire de France, & fut connu d'Henry IV. qui lui donna la place de Du Haillan, avec une penfion. Après la mort de ce Prince, le Roy Louis XIII. ne témoigna pas moins d'amitié pour Matthieu, qui le fuivit au fiége de Montauban. Matthieu y fut attaqué de la maladie qui regnoit

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dans le camp, & s'étant fait tranf-
porter à Toulouse, il y mourut peu
de jours après, le 12 d'Octobre 1621.
âgé de près de 8 ans, & fut enterré
58
dans le Cloître de S. Etienne de cette
Ville. Matthieu eft encore Auteur des
Tablettes de la Vie & de la Mort, Ou
vrage dans le goût des Quatrains de
Pibrac. Moliere en faisant parler un
Vieillard contre les Romans de Cyrus,
& de Clélie, lui fait dire à fa fille?

Lifez-moy, je vous prie, au lieu de ces for

nettes Y

Les Quatrains de Pibrac, ou les doctes Ta

blettes

Du Confeiller Matthieu, Ouvrages de va

feur,

Et pleins de beaux dictons à réciter par cœur.

Finiffons l'article de Matthieu par l'éloge que lui donne le fieur de SaintGermain d'Apchon fon ami, dans un Sonnet adreffé à ce Poëte qu'il ofe comparer à Euripide. En voici les fix. derniers Vers.

Si Homere vivoit, avec le Mantouan,
Le mignon de Mécene, & le vieux Afcréan,
Il auroit eu Ronfard, ou du Bartas pour

guide,

TY

1580.

Cocu ima ginaire, Sce

де 1

1580. Ainfy pour un Pindare, un Ovide, on a veu Des Portes,Du Bellay,qui ont toutPinde beu: Pour Sophocle Garnier, Matthieu pour Eu→ ripide.

EXTRAIT

DE LA TRAGEDIE

DE CLYTEMNESTRE.

Ave

U lieu d'un Extrait fuperflu d'une traduction de Séneque, & d'un fujet extrêmement connu, contentons-nous des paffages fuivans, qui donneront une idée des Vers efronez, & énervez, dont l'Auteur convient que fa Piéce eft compofée. Clytemneftre déclare à fa nourrice que pour punir le mépris d'Agamemnon, elle veut imiter fes infidélités..

CLYTEM NESTRE.

Eh bien, ce beau Palais fera-ce une prifon ?
Perdrai-je de mes ans, fans plaifir, la faison?
Il faudra que toufiours je bourelle mon ame,
Sans jouir comme il fait de la Cyprine flâmer

Egifte mon foucy plantera le premier

Sur fon front eflevé des cornes un cimier.
LA NOURRICE.

Les efprits defréglez de vous autres toufiours,
Pratiquent les effets des infames amours ;
Les amours deffendus plus fouvent vous cha-
touillent,

D'inceftes ou d'adulteres elles fouvent fe
fouillent.

Les grandes ont toufiours leurs efprits allu

mez

De vouloirs non permis, & peu accoustumez.

Clytemnestre répond qu'elle ne peut réfifter au doux penchant qu'elle reffent pour Egifthe, & cherche à s'autorifer par des exemples des fiécles précédens, & à venir, qu'elle arrange à fa fantaisie.

CLYTEMNESTRE.

L'amour furmonte tout, pour luy Jupin la

mente,

Pour luy Titan pâlit, l'amour chacun tour

mente;

L'amour furmonte tout : la fille de Cérès
Paffiona Pluton: Adon laiffa fes retz,

Pour cortizer Venus, Mars vers elle fe garbe;

Polypheme fe peigne, & prend soin de fa

1580.

barbe:

Narciffe aime fon ombre, & Pan veut uni

1580. miroir,

Hercul Jole fuit. L'amour fait tout paroir.
L'amour efchelle tout: deffus Carthage i
guide

Le brave Scipion, & fur Pergame Atride.
Tout fleschit à l'amour, & moy j'en ay le

cœur

Pour repouffer fon dard, qui eft du mien vainqueur.

Voici une Scene de tendreffe entre Egifthe & la Reine; elle pourra paroftre finguliere.

CLYTEM NESTRE.

Tu feras déformais ma plus füre Momic;
L'effence de ton cœur fera mon Alchimie :

Tu feras mon Moly, Nepenthe brize en

nuyt,

Du Parc Hespérien & la garde, & le fruit.
EGISTE.

Ah! que n'ai-je cent yeux pour t'admirer
Madame,

!

Et que n'ay-je cent nez, pour odorer le bafme,

Le Cinnabre, & le Mufc qui de ta bouche

fort?

Que n'ay-je encor cent mains, pour toucher le beau port

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