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VASTHI (a)

TRAGEDIE

DE PIERRE MATTHIEU.

Ldie contient les louanges que fe E premier Acte de cette Tragédonne le Roy Affuere, & les complimens qu'il reçoit des Seigneurs de fa Cour, dans lefquels ils lui représentent les qualités qui doivent orner la vie d'un grand Prince. Au II. Acte, le Roy ordonne les préparatifs d'un feftin magnifique.

ASSUERE.

Que nul aye en beuvant l'appétit diffolu
Vin fur vin entaffant, & verre deffus verre,
Pour en fon chef mouvoir un tout tournant

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nous avons prouvé cideffus, que Clytemnestre eft fon premier Poëme; & que Vasthi, & la Tragedie fuivante d'Aman, n'ont été compofées que des débris de fon Efther.

1587.

1587.

LES PRINCES.

Et que pourroit-on voir plus voifin de la tombe,

Que celui qui au faix du Cuiffe-né fuccombe.

Noé, Loth, Efau, Holoferne, Sanson, &c.

Pendant le repas, la converfation tombe fur les femmes : les Princes en difent beaucoup de mal, & le Roy voulant les convaincre par l'exemple de la fienne, dont il exalte fur-tout l'obéiffance, ordonne qu'on faffe venir la Reine Vafthi, qui refufe de fe rendre à fes ordres, malgré les remontrances des Dames de fa fuite.

LES PRINCESSES.

Il faut que la douceur une Princeffe flanque.
VASTHI.

Bafte, je n'iray pas, & fi je vais le fouldre
De l'Haut tonnant m'eflate, & m'emme-
nuife en poudre.

Au IIIe Acte, le Roy répudie la rebelle Vafthi. Il épouse Esther au IV. Et au dernier il charge un Meffager d'annoncer ces nouvelles à Vasthi.

LE

mande

MESSAGER.

Madame, appaifez-vous, un Prince ne de

Raifon de fon vouloir, feulement il com

mande.

Un Roy a pour fa loy, je le veux,

plaift:

il me

Quand ces mots font en jeu, il faut que tout

foit fait.

VASTHI.

Il n'y a rien qui foit atı malheur plus fâcheux
Que l'afpre fouvenir d'avoir efté heureux.

1587.

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1587.

A MAN,

TRAGE DIE

DE PIERRE MATTHIEU.

T

Out le monde connoît le fujet de cette Piéce; contentons-nous d'en rapporter ici quelques paffages, pour montrer que Matthieu, toujours femblable à lui-même, ne s'eft point démenti dans celle-ci.

Aman élevé au faîte de la grandeur, témoigne fa fatisfaction par ces Vers.

Commence donc, Aman, d'un vol & roide
& haut,

De furpaffer des Cieux l'eftoillé efchaffaut.
Je feray le fuzil de l'infernale trope:

Je tiens à mon vouloir la cime de Rhodope;
J'iray ravir là-bas la femme de Pluton,

Je prendray le trident de Neptun pour

bafton.

Ce Miniftre outré de fureur contre Mardochée, qui refuse de lui rendre. des refpects honteux, invoque les Furies. Zarés fa femme l'interrompt par ce difcours.

Tu t'abufes appellant les Ombres infernales,
Les filles de Pluton, ou les Vierges fatales,
Tu pourras mieux de moy attirer la façon
Pour l'audace punir de ce vieux hérisson.
Les tours mieux décevans, les plus fubtiles
rufes

Aux efprits inventifs des femmes font in-
fufes.

Esther vient se jetter aux pieds du Roy, pour lui demander juftice des indignes complots de fon favori, & s'écrie les yeux baignés de pleurs.

Conjurer contre un Roy, contre moy, con-
tre Ifac,

Le chaffer, le bannir avecques le biflac :
Ah! Dieu! fi tu permets regner telle injuf-

tice,

On verra triompher de la vertu le vice.

Aman qui voit fa perte certaine, veut prier Efther de parler en fa faveur.

ESTHER.

O homme abominable, oses-tu me toucher?

Retire toy d'icy de peur de me tacher.

1587.

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