1527. autres Démons s'empreffent à lui apè porter des pêcheurs de toute efpéce. On amene entr'autres une femme de mauvaise vie, un avare, un débauché, & une malheureuse qui avoit vendu l'honneur de fa fille. Nous n'entrerons pas dans un plus grand détail de cette Scene, affez curieuse, mais dont nous avons donné des exemples dans les deux premiers Volumes de cette Hiftoire. Cependant Diocletian s'avance vers Samos, fuivi de fon Connétable, de l'Amiral, du Prince des Souyffes, du Duc d'Albanie, & d'une nombreuse armée.Lorfque ces Troupes font prêtes à camper fous les murs de cette Ville, deux Soldats Romains s'examinent avec attention, & venant enfin à fe reconnoître, ils fe racontent mutuellement leurs avantures, & celles de leurs an ciens Camarades. Comme cette Scene fe paffe entre deux bandits, & qu'elle eft écrite en langage fingulier (a), nous (a) Ce langage fingu Klier n'eft autre chofe que P'Argor en ufage parmi les Filoux & les Ar chers: Il a eu le même gage du XIV. & XV. fiécle. L'Argot, ou le Jargon a changé auffi, Villon s'en eft fervi pour compofer quelques Bala❤ des, qui fe trouvent page 170. & fuivantes de la nouvelle édition des croyons devoir l'inferer ici tout entiere, pour ne point priver les Curieux des 1527. graces de l'original. BARRAQUIN, I. Tyran, commence. Hé chouq, plais Dieu, & queschechy? Je fuis en ce bois tout tranfy, BRANDIMAS, II. Tyran, commence. Oeuvres de ce Poëte. Chevalet, Auteur plus récent le place ici trèsconvenablement dans la bouche de deux fripons, qui après une fuite de crimes, dignes des derniers fupplices, s'enrôlent dans les recrues que l'Empereur fait faire précipitament, & où on reçoit indifféremment tous ceux qui fe préfentent. En comparant ce langage avec celui de Villon, on s'appercevra qu'il y a peu de difference. Cependant le célébre Ma rot qui a donné une édition de ce Poëte, avec fes corrections, n'a pas ofé les hazarder fur ce Jargon. Au reste, Dioclétien paroît ici avec une fuite telle que pouvoit alors avoir un Roi de France. Les anciens Poëmes Dramatiques fourmillent de pareilles bévues. Les Lecteurs peuvent aifément les remar quer. Et le galier pieçà vendu. 1527. Le ront eft pelé & tondu, Mon comble eft à la tariere. Or ay, que ne fuis-je pendu, BRANDIMAS, appercevant Barraquin. BARRAQUIN. Gaulthier, où as-tu tant dormy a BRANDIMAS, embraffant Barraquin. Hé gueux, advance moy la poüe. BARRAQUIN, Es-tu là, hé, hau, chardemy? BRANDIMAS. Il eft bien force que l'on floüc. BARRAQUIN. Où eft Arquin? Pour une anse, & l'afpergès. BARRAQUIN. Le Roiaftre & fes fubjectz Me mirent aux Coffres maffis, Par les piedz tenant aux gros feptz. BRANDIMAS. Y couchas-tu ? BARRAQUIN.. J'eftois affis: Quant ce vint entre cinq & fix BRANDIMAS. |