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LE MESSAGER.

Obons Dieux ! que je fens en mon cœur de
trifteffe!

De voir tant endurer cette pauvre Princesse !
Las! fi j'euffe penfé tellement l'affliger
Je n'en euffe jamais esté le Messager.

Didaime revenue de fa foibleffe, I veut terminer fon tourment par une prompte mort.

DIDAIME, tirant fon poignard. C'est par trop vivre › Entre lame pointue en mon ventre, & déli

vre

Mon corps de son esprit ; mon efprit de langueur.

Lycomede furvient, & après avoir déploré ces triftes accidens, finit la Pie ce par ces Vers.

LYCOME DE.

Mais ores, il me convient retirer dans mon

Isle,

Puifque mes ennemis maistrisent cette ville;
Et s'ils ont contenté leur haine, & leur cou-

roux

Impétrer d'eux vos corps, pour les garder des loups.

1598.

1599.

DE VEINS.

CLORINDE,

TRAGEDIE

D'AYMARD DE VEINS.

C

Ette Piece dont le fujet est tiré du Taffe, ne mérite aucun Extrait; obfervons feulement qu'elle femble compofée exprès en dépit des regles du Théatre. On y trouve un Abrégé de l'Hiftoire de Tancrede, & de Clorinde en cinq Actes. Après avoir cherché quelques Vers qui puiffent mettre le Lecteur en état de juger de la capacité de De Veins pour la Poëfie, nous ne pouvons lui préfenter que ces deux-ci, que Clorinde,bleffée mortellement par Tancrede, prononce en expirant. Adieu, je vois le Ciel qui m'ouvre fon allée : Heureuse, je vais là reprendre ma vollée.

AYMARD DE VEINS, Sieur de C*** étoit un Poëte fort ignorant, qui compofa, & fit imprimer en 1599. cette Tragédie de CLORINDE. On ignore

qui il étoit, & le païs de fa naiffance. Il paroît cependant qu'il avoit fuivi la 1599. profeffion des armes; c'eft ce qu'on peut conjecturer par le Vers fuivant qui commence un Sonnet qui lui est adreffé.

Ce que tu compofois au siege de Mayence.

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Cette Tragédie eft le feul Ouvrage que nous ayons de cet Auteur. On ne fçait ce qui l'empêcha de faire paroître les deux autres qu'il avoit promis, dans le premier defquels il vouloit faire voir les religieufes Amours d'Olind & Sophronie: & dans l'autre les beautés, les rufes, & les alléchemens de la belle Princeffe Armide, amoureuse de Renaud.

1599.

OCTAVIE,

FEMME

DE L'EMPEREUR NÉRON,

TRAGEDIE ANONYME.

Quoique l'Auteur de cette Tragé

die n'ait pas voulu fe faire connoître, il nous apprend cependant que l'Anagramme de fon nom eft Un à luy m'ellut à gré.

Mais comme cette Piéce ne mérite aucun Analyse, nous ne nous mettrons pas en peine de deviner le véritable nom d'un Auteur digne d'un parfait oubli.

****

LES LACENES,

OU

LA CONSTANCE,

TRAGEDIE

D'ANTOINE DE MONCHRETIEN.

Le

E fujet de la Tragédie eft la mort de Cléomene, Roy de Sparte, prise de la fin de la Vie de ce Prince, écrite par Plutarque.

L'Ombre de Théricion vient annoncer à Cléomene qu'il verra bientôt finir fon fort à la Cour d'Egypte. Sur cet avis le Roy de Sparte prend la cruelle réfolution de s'arracher la vie, de peur que fes ennemis n'en difpofent à leur gré. Cette action convient à mon défespoir, ajoute-t-il,

CLÉOMEN E.

Moy, qui d'un cœur plus grand que n'eftoit ma Cité,

Vainquis, & mon bonheur, & mon adverfité. (a)

(a) Le caractere de Cléomene eft affez passable,

1599.

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