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fils de Constantin fixiéme, qui avoit époufé Berte fille d'Hugue Marquis de Provence,à laquelle les Grecs donnérent le nom d'Eudokia. Cette alliance fit connoître l'Eglife de Besançon à l'Empereur Grec, & la lui rendit chere, parce qu'on pouroit prouver, que le Marquis Hugue étoit originaire du Païs. Il eft certain qu'il gouverna le Royaume de Bourgogne fous Louis l'Aveugle fils de Bofon, & qu'il étoit petit-fils par fa mere de Lotaire auffi Roi de Bourgogne. On lit dans nos Manufcrits, que joint à Rodolphe premier Roi de la Bourgogne Transjurane, il repouffa les Hongrois qui avoient pénétré dans notre Province.

Romain le Jeune fut fait Empereur le 9 Novembre de l'an 959, & mourut à l'âge de 24 ans le 15 Mars 964. L'Empereur & l'Impératrice reprefentés fur notre Manufcrit & fur celui de la Bibliotéque du Roi, paroiffent fort jeunes. Romain Diogéne étoit fort âgé lorfqu'il fut Empereur en 1068, puifque fon pere étoit mort en 1031. L'on pouroit conjecturer de là, que le Manufcrit de la Bibliotéque du Roi reprefentant les mêmes perfonnes que le notre, vient de l'Eglife de Befançon; car l'Empereur Grec n'y a pas envoyé un livre feul. Au refte, la representation qui eft fur l'un & fur l'autre, est un diptique, dont les Souverains ornoient les préfents qu'ils faifoient à leur avenement, aux perfonnes qu'ils honoroient de leurs bonnes graces.

Pour revenir au but de cet Avertiffement, je me fuis fondé pour l'Histoire de l'Eglife de Befançon & de fes Evêques jufques au milieu du cinquiéme fiécle; 1. Sur nos anciens Catalogues, fans m'affujettir cependant à l'ordre dans lequel ces Evêques y font nommés, lorfque j'ai trouvé des raifons qui m'ont paru affez fortes pour l'intervertir. 2°. Sur notre ancien Martyrologe, les Litanies & les Acclamations qui fe faifoient à la Messe de l'Evêque. 3°. Sur le Rituel attribué à S. Protade. 4°. Sur les Légendes de ces Evêques; avec la précaution toutefois, de rejetter ce qui paroît peu croyable; d'o

pas

mettre les détails qui n'étoient pas probablement connus aux Auteurs des Légendes, ou qui font inutiles; & de corriger ce que j'y ai trouvé, de contraire à la difcipline du tems auquel ces Prélats ont vécu. Je n'ai fait imprimer ces Légendes, parce que j'ai pour garent de ce que j'en ai tiré, Mr. Chifflet qui en avoit fait avant moi des extraits qu'il a donnés au public, & nos Breviaires qui les ont adoptées. 5o. Je me fuis fervi des Breviaires Manufcrits de l'Eglife de Befançon, des treiziéme & quatorziéme fiécles, & de ceux qui ont été imprimés fous Mr. de Neufchatel en 1489 & 1501, fous Mr. de la Baume en 1564, fous Mr. de Rye en 1589 & 1590, fous Mr. d'Achey en 1653, & fous Mrs. de Grammont en 1688 & en 1712. Enfin, j'ai tiré des lumieres du Miffel Gallican, de Grégoire de Tours, & de quelques monuments qui nous reltent encore de ces premiers Evêques. Un Concile tenu en 346, & une Lettre de S. Leon écrite en 445, m'ont encore fourni de nouvelles preuves fur deux de ces Prélats, par des Actes certains & qui nous font étrangers.

Les Catalogues & les Légendes, donnent le titre de Saints à nos vingt-deux premiers Evêques,& à Gedeon qui eft le vingt-huitiéme dans l'un des Catalogues & le trente-troifiéme dans l'autre. Cependant il n'y en a que dix dont l'Eglife de Befançon fasse commémoraifon ou un Office propre; fçavoir, Ferreol, Anian, Silvestre, Defiré, Germain, Antide, Nicet, Protade, Donat & Claude; c'eft pourquoi je les nommerai tous dans 'Hiftoire fans ce titre d'honneur, pour ne pas l'ôter ou donner témérairement ; & quoiqu'ils ayent été Métropolitains dès le commencement, j'apellerai fimplement Evêques, ceux dont j'écrirai la Vie dans ce premier volume, parce que les Métropolitains ne prenoient pas encore de leur tems, la qualité d'Archevêques.

Je me fuis attaché d'abord, à fixer l'époque de la Prédication & de l'établiffement de l'Evangile, dans la Province de Befançon. J'ai crû que S. Ferreol qui l'y

étoit

étoit venu annoncer avec miffion, & qui y a fouffert la mort pour la vérité qu'il enfeignoit, en a été le premier Evêque. Le docte Pere Pierre-François Chifflet Jéfuite, l'a foutenu avant moi. J'ai tranfpofé S. Antide du cinquiéme fiécle auquel nos Catalogues le mettent, au troifiéme, & j'ai fupofé que nous avons eu deux Evêques de ce nom. Les Bolandiftes l'ont penfé de même. J'efpere que l'autorité de ces Sçavants, empêchera qu'on ne condamne mon fentiment en ces deux points, fur les préjugés & l'opinion commune qui font contraires; du moins avant que d'avoir examiné mes raisons. Je demande la même grace pour la tranfpofition que j'ai faite de S. Germain, du quatriéme au troifiéme fiécle, que j'ai eftimé fondée fur des raifons fuffifantes.

Je trouve par le moyen de ces transpositions, des fujets pour remplir les vuides de nos Catalogues, après la Prédication de l'Evangile dans notre Province; & pour faire une fuite d'Evêques non interrompuë jufques à nous, depuis le tems de la mort de notre Apôtre S. Ferreol. Čet avantage qui fe rencontre dans mon fistême, est une des raifons principales, qui m'ont engagé à l'adopter.

On opofera, qu'il dérange l'ordre des Catalogues. Mais je répons qu'ils ont méconnu Urbicus, l'un de nos Evêques, qui a figné en cette qualité à des Conciles du fixiéme fiécle; qu'ils n'ont nommé qu'un Silveftre, un Tétrade, & un Claude, quoique nous ayons eu deux Evêques de chacun de ces noms; ou du moins qu'ils ont reculé l'Evêque Claude d'un fiécle & plus, s'il eft vrai qu'il n'y en ait eu qu'un de ce nom, comme quelques Sçavants le prétendent.

Ces erreurs, dans l'arrangement de nos Evêques, qui ont tenu le Siége en des tems plus proches de nous conduisent naturellement à croire, même fur des conjectures, que les Auteurs de nos Catalogues ont pû aifément confondre d'autres Evêques qui ont porté le même nom, & attribuer à un feul ce qui devoit être écrit des deux; ou à tirer du premier fiécle de notre

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Eglife qui étoit peu connu, des Evêques dont les noms étoient célébres, pour les placer dans des tems plus proches d'eux; comme ils en ont fait d'autres plus anciens qu'ils ne le font effectivement, fur de fauffes idées & par émulation. Car plufieurs Eglifes des Gaules, s'étant flatées d'une antiquité qu'elles n'avoient pas, celle de Befançon qui fçavoit par la tradition qu'elle étoit l'une des plus anciennes, & qui ne vouloit pas céder fur ce point; a tiré Lin l'un de fes Evêques du troifiéme fiécle, au-deffus duquel il ne doit pas être placé comme on le verra dans cette Histoire, pour le mettre au premier, & le confondre avec celui du même nom, qui a fuccedé à S. Pierre au Siége de Rome. Ces faits qui font certains, me femblent devoir porter à croire plus facilement, ce que j'ai écrit de la confufion des deux Antides, & de la tranfpofition de Germain ; fur lefquels feulement & fur ce qui regarde l'Evêque Lin, je me fuis écarté de l'ordre de nos Catalogues dans ce premier volume. Cependant je raporterai les differens avis, & je foumets le mien fans répugnance, au jugement du Public; n'ayant point d'autre deffein que de concourir à la découverte de la verité.

HISTOIRE DE L'EGLISE

DE BESANCON

A Ville de Befançon fe flate avec fondement, d'être l'une des premieres dans les Gaules, qui ait reçû la Religion Chrétienne. Il y a toutefois peu d'aparence, qu'elle ait eu, comme on le dit, S. Lin fucceffeur de S. Pierre pour Apôtre, & pour premier Evêque. S. Pierre après avoir établi son Siége à Rome, y laiffa S. Lin pour prendre foin de cette Eglife, pendant les abfences aufquelles le bien de l'Eglife universelle l'engageoit. Ce miniftere demandoit la réfidence de S. Lin. Son hiftoire ne dit pas qu'il foit venu dans les Gaules, & l'Eglife de Befançon ne le regarde pas comme fon Fondateur, puifqu'elle n'a jamais fait fon Office de premiere claffe, & qu'elle ne le qualifie que Pape & Martyr. S'il avoit été Evêque de Befançon, il y auroit laiffé des fucceffeurs & des Dif

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