que de cruauté, se vanter devant sa sœur d'avoir tué son amant. Quant au cinquième acte, Corneille avoue lui-même "qu'il est une des causes du peu de satisfaction que laisse cette tragédie; П est tout en plaidoyers, &c." Le commentaire de JULIE sur le sens de l'orace qui termine la pièce, et qui est évidemment imité de la fin du Pastor fido, a été retranché dans la plupart des éditions. Malgré tous ses défauts, cette pièce n'en sera cependant pas moins l'admiration de tout homme de goût. Elle offre des beautés du premier ordre. L'adieu que fait le VIEIL HORACE à son fils et à CURIACE à la fin du second acte est une des plus belles situations de notre théâtre, et un modèle de grandeur d'âme et de douleur. Mais c'est surtout la Scène VI., du II. Acte, qui a valu à Corneille les plus grands éloges. Le Vieil Horace apprend que deux de ses fils ont été tués par les Curiaces, et que le troisième, resté seul, a préservé ses jours par la fuite; transporté de colère, lorsqu'on lui observe; Il répond; "Que vouliez-vous qu'il fit contre trois ?" "Qu'il mourût !” Ce mot offre un trait du plus grand sublime, et auquel, dit Voltaire, il n'est rien de comparable dans toute l'antiquité. FIN DES NOTES. De l'Imprimerie de C, Richards, 100, St. Martin's-lane, Charing-cross. DES TRAGÉDIES DE P. CORNEILLE. Suivi de notes, et précédé d'un Essai sur les progrès de la Littérature Dramatique, PAR L. T. VENTOUILLAC. TOME II. LONDRES : S. LOW, LAMB'S CONDUIT STREET, TREUTTEL, WÜRTZ, TREUTTEL FILS ET RICHTER, SOHO SQUARE. |