DES FAMEUX ARCHITECTES DEPUIS LA RENAISSANCE Ꭰ Ꭼ Ꮪ Ꭺ Ꭱ Ꭲ Ꮪ, AVEC LA DESCRIPTION DE LEURS OUVRAGES. PAR M. D***, de l'Académie Royale Heureux qui jufqu'au temps du terme de sa vie Chez DEBURE l'aîné, Libraire de la Bibliothèque du Roi M. DCC. LXXXVII. PRÉFACE. L'ARCHITECTURE, la Peinture & la Sculpture femblent, par leurs rapports & leur étroite union, avoir beaucoup d'affinité avec les Graces toujours inféparables. Ces trois fœurs déploient de concert leurs richeffes dans la décoration de nos temples & de nos palais. Elles ont un même principe qui eft le deffin; leur fort a prefque toujours été le même dans leurs différens âges. D'où peut donc venir la préférence que les hiftoriens fem blent avoir donnée à la Peinture fur fes deux fœurs, qui ne méritoient pas moins qu'elle d'exercer leur plume? Si les Italiens ont affocié aux Peintres de leur pays quelques Architectes & quelques Sculpteurs, la plupart n'y ont été admis Tom. I. a qu'à la faveur du pinceau qu'ils avoient manié. L'ufage de publier des éloges eft auffi ancien que la renailfance des Lettres mais rarement ceux qui avoient excellé dans les aris, jouiffoient-ils de ceue diftinction. Il ne faut donc pas s'étonner fi l'hiftoire de prefque tous les grands artiftes eft ignorée, & s'ils ne font connus que de nom. Ils ont cela de commun avec les héros & les hommes illuf tres qui ne revivent que fous la plume de l'hiftorien. Telle eft la pensée d'un poëte (1), lorfqu'il dit qu'avant Agamemnon il y a eu de grands guerriers reftés à jamais dans l'oubli, parce que leurs exploits n'ont pas été chantés. Prêter fa voix ou fa plume à des moris qui ne peuveni ni parler ni écrire, (1) Hor. o. 9,-liv. 4. |