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fent-ils dire que ce que J. C. avoit prevu que la penitence devoit être prêchée à toutes les Nations, à commencer par Jerufalem, étoit accompli, mais qu'enfuite toutes les Nations étant tombées dans l'apoftafie, la seule Afrique étoit demeurée à J. C. puifque cette prophetie de J. C. que l'Evangile doit être prêché à toutes les Nations, n'est pas encore accomplie. Il apelle en d'autres lieux cette pretention des Donatiftes, De agon, une parole deteftable, pleine de prechrift. c. fomption.

29.

Enfin il eft certain que felon lui, cette étendue qu'il attribue à l'Eglife, doit toujours être vifible dans la plus grande partie, quoiqu'il avoue qu'il peut y avoir quelques Catholiques cachez dans les communions heretiques. Autrement tous les raifonnemens qu'il fait contre les Donatiftes auroient éte ridicules; puifque fi pour attribuer à une Eglife cette étendue conforme aux Ecritures, c'eût été affez de dire qu'il y avoit des perfonnes dans toutes les parties du monde qui étoient jointes à elle de communion, quoiqu'ils ne paruffent pas; jamais S. Auguftin n'auroit pu prouver que l'Eglife des Donatiftes

étoit refferrée dans l'Afrique, & dans quelques endroits de Rome.

La demande qu'il fait à Fortunius Aug p Donatifte, qui foutenoit que fa com- 163. munion étoit repandue par toute la terre, qu'il adrejât donc des Lettres de communion aux païs qu'il lui nommeroit, auroit été extravagante; puifque l'on n'adreffe point des lettres à des Chrétiens cachez. Il auroit encore peché contre le fens commun, quand il dit aux Donatiftes: Oftendite vos communicare omnibus gentibus? Montrez que vous communiquez à toutes les nations, s'il eût été dans ce sentiment, que la communion de cette Societé pût être invifible & inconnuë fans qu'elle ceffât de poffeder le titre d'Eglife. Enfin c'eut été une raillerie impertinente que celle qu'il fait de ce que les Donatiftes difoient qu'ils n'étoient pas renfermez dans l'Afrique, quoiqu'ils ne puffent marquer ceux qui étoient liez de communion avec eux dans les autres parties du monde. Huic multipli- Lib. 2. cationi, dit-il à Crefconius, atque li- cap. 632 bertati Ecclefia que toto orbe dilatatur partem Donati audes præponere, dicens quòd extra Africam nefcio quos habeatis.

H 4

Auffi

De ni cap. 16.

Zeles.

Auffi n'y a-t'il rien de plus contraire à S. Auguftin que cette imagination d'une Eglife invifible; & il la refute en divers lieux par l'Ecriture, ce qui montre qu'il a cru que cette proprieté d'être vifible lui devoit toujours convenir.

Car ce que l'on prouve par l'Ecritu re, comme je l'ai déja dit, n'a pas plus de force pour un tems que pour un autre, lorfque le tems n'en eft pas determiné.Et S. Auguftin n'auroit pu s'en fervir contre les Donatiftes, pour montrer contr'eux la vifibilité de l'Eglife de fon tems, s'il eut cru qu'il en pouvoit arriver un, où cette Eglife étendue par tout le monde fut invifible.Cependant il le fait, & il marque expreffement, non-feulement qu'elle eft vifible dans son étenduë, mais qu'elle eft vifible par fon étendue. L'Eglife, dit-il, n'eft point cachée, parce qu'elle n'est point fous le boiffeau, mais fur le chandelier pour luire à tous ceux qui font en fa maison. C'est d'elle qu'il eft dit: La ville bâtie fur la montagne ne peut être cachée; Mais elle eft comme cachée pour les Donatiftes, parce qu'entendant tant de témoignages fi clairs, si

lumineux, qui marquent qu'elle fe doit étendre par tout le monde, ils aiment mieux en fermant les yeux aller beurter contre la montagne, que de monter fur cette fainte montagne formée de cette pierre, qui ayant été coupée fans l'ouvrage de la main des hommes, s'eft tellement accrue qu'elle est devenue une grande montagne qui a rempli toute la

terre.

Et en un autre endroit du même livre: La question de l'Eglife, dit-il, Cap. 25. n'est point une question obfcure dans laquelle vous puissiez être trompez par ceux que le Seigneur a predit devoir dire Jefus-Chrift eft ici, il est là, il eft au defert, comme s'il ne fe trouvoit pas dans la multitude; il est dans les chambres cachées, comme s'il se trouvoit dans des traditions & dans des doErines fecretes. Vous savez par l'Ecriture que l'Eglife s'etend par tout, &qu'elle s'acroit jusqu'à la moisson ;

&
que celui qui l'a formée a dit d'el-
le, Que la ville. bâtie fur la montagne
ne peut être cachée. C'est donc le pro-
pre de l'Eglife de n'être pas connuë fen➡
lement en une certaine partie de la ter-
re, mais de l'être par tout. IPSA eft
HS ergo

ergo que non aliqua parte terrarum fed ubique notiffima: ELLE fouffre quelquefois à la verité des tempétes dans fes fromens mêmes, ce qui fait qu'en quelques lieux ils font inconnus : mais ils ne laiffent pas d'y être cachez

Et dans le fecond livre contre ParCap: menien C'eft, dit-il, une condition commane à tous les beretiques de ne voir pas la chofe du monde la plus claire, & qui eft expofée à la lumiere de toutes les nations, hors de l'unité de laquelle (c'est-à-dire de l'Eglife) tout ce qu'ils font, quoiqu'ils femblent le faire avec beaucoup de prudence, eft auffi peu capable de les garantir de la colere de Dieu, que des toiles d'araignées de les défendre du froid.

Ce n'eft pas dans un feul livre que S. Auguftin s'eft fervi de ce principe. c'est dans tous les ouvrages où il a refuté les Donatiftes. Ily emploie toujours contr'eux le defaut de cette étendue par toutes les nations, comme une preuve convaincante qu'ils ne peuvent s'attribuer le titre d'Eglife. On peut voir ce qu'il dit fur ce fujet dans le premier livre contre Parmenien, chap. 1. dans le fecond livre contre Petilien,

ch. 32.

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