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pas tout-à

lumniis infidiofi, feditionibus turbulenti. Ce qui eft de plus déplorable, eft que leurs efforts ne font fait vains & qu'ils ne manquent guere de trouver des perfonnes imprudentes qui les écoutent, qui fe joignent à eux, & qui par une illufion funefte s'imaginent trouver plus de fûreté en fuivant leurs vains raisonnemens, qu'en s'attachant à l'autorité de l'Eglife. Cette foûmiffion que l'on leur prefcrit dans l'Eglife Catholique, quelque jufte & quelque heureufe qu'elle foit, les importune: & cette liberté que tous les auteurs des fectes leur donnent d'examiner la Religion par eux-mêmes, les flate & les attire.. Et quoique l'experience leur aprenne que tous ceux qui ont pris ce chemin s'y font égarez, & que toutes les fectes. fondées fur des lumieres particulieres, fe font pour la plupart diffipées, ces exemples fi fenfibles ne leur donnent. point de défiance d'eux-mêmes, & ils ne manquent jamais de trouver entr'eux & ces autres fectes qu'ils condamnent, quelque fubtile difference qui leur fait croire qu'ils n'ont jet d'aprehender le même danger..

pas

Lorfque

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Lorfque ceux à qui Dieu a fait la grace de les affermir dans l'amour de l'unité de l'Eglife, & dans la foum:f-fion qu'ils lui doivent, voïent des gens prendre ce chemin, ils ne peuvent s'empêcher d'être fenfiblement. touchez du péril où ils s'expofent, & d'adreffer à chacun d'eux, au moins dans le cœur, ces paroles de S. Auguftin: A quoi vous engagez-vous ane miferable, foible & envelopée des tenebres de la chair à quoi vous engagez-vous? Quo te committis, anima mifera, infirma, carnalibus nebulis involuta, que te committis? Penfez-vous à ce que vous entreprenez ? Croyezvous avoir l'efprit affez fort & affez penetrant pour discerner un fi grand nombre de véritez ? Avez-vous bien confideré de quel avantage vous vous privez en renonçant à l'autorité de l'Eglife, & à quel péril vous vous expofez en vous mettant fous la conduite de votre propre raifon? Combien de perfonnes plus éclairées que vous fe font-elles perduces en fuivant indifcretement un fi mauvais guide: Et comment ne craignez-vous point de vous engager dans une route fi plei

ne

ne d'écueils, ou vous ne voïez que des débris funeftes & des marques de naufrage ?

C'est ce que nous disons particulierement aux Religionnaires dont nous fommes environnez, & qui fe perdant ว LOS Los yeux par l'herefie & par le fchifme malheureux qui les fépare de l'Eglife, font le principal objet de notre compaffion.

Mais on le dit inutilement à la plupart d'entr'eux. Comme l'averfion qu'on qu'on a tâché d'exciter & d'entretenir dans leur cœur contre l'Eglife Romaine, fait une des principales parties de leur herefie, il n'y a rien à quoi ils foient moins difpofez, qu'à lui rendre la foumiffion qu'ils lui doivent. Ils veulent examiner la Religion à quelque prix que ce foit. Ils s'en croient capables. Et cette préoccupation est fi fortement gravée dans leur efprit, que ceux qui defirent leur falut font obligez de s'y rendre, & de leur faire voir qu'ils ne fuivent pas la raifon dans la voie même qu'ils ont choifie.

C'est ce qui a obligé d'entreprendre de traiter en particulier divers points de controverfe, & entr'autres

les

les principes de la morale des Calviniftes touchant la Juftification, qui font une partie effentielle de leur Religion, & les dogmes de la prefence réelle & de la Tranfubftantiation. Mais en attendant que ces livres puiffent paroître, on a cru qu'il étoit utile de montrer à ceux de la Religion P. R. que les préjugez generaux que la feule vue de ce qui paroît dans le dehors de deur focieté leur fournit, donnent un fujet fuffifant de la rejetter, fans entrer même dans une difcuffion particuliere des dogmes qu'elle leur propofe. Car il eft certain que ces préjugez doivent faire partie de cet examen auquel ils s'engagent, & que s'ils font fuffifans pour leur faire conclure qu'ils ne doivent point chercher la vérité, ni efperer le falut dans cette focieté à laquelle ils fe trouvent unis, ils devroient fe tenir heureux qu'on les eût exemtez par là de la néceffité de s'engager plus avant dans la difcuffion des dogmes particuliers, qui eft toujours très-penible & très-longue, pour ne dire pas très-dangereufe.

C'est-là proprement le deffein de ce traité des Préjugez que l'on a cru

devoir produire avant ceux qui regardent les controverfes particulieres, parce que la matiere en eft plus étendue & plus generale. On ne prétend pas y prouver directement l'autorité & l'infaillibilité de l'Eglife Catholique. Car quoiqu'il foit très-utile de le faire, & que ceux d'entre les Catholiques qui l'ont fait aient fuivi en cela une voie très- juste & très-legitime, neanmoins comme les préocupations dont les Calviniftes font remplis en éloignent plufieurs d'entrer dans ces principes, quelques folides & quelques veritables qu'ils foient, la charité oblige de tenter auffi d'autres voies: & celle que l'on fuit ici paroît une des plus naturelles. Elle ne fupofe pour principe qu'une maxime du fens commun; favoir, qu'un homme qui fe trouve joint ou par lui-même, ou par les ancêtres, à l'Eglife Catholique, ne doit point rompre avec elle, & fe divifer de fon unité pour fe joindre avec une autre focieté, s'il découvre dans cette focieté nouvelle des caracteres d'erreur, qui lui donnent lieu de juger avec juftice qu'il ne la doit point écouter, & qu'il ne peut raisonnablement

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