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pofteà contigit totius mundi defectio; que la verité ne s'est pas feulement refferrée en un petit coin de la terre, comme difoient les Donatiftes, mais qu'elle s'eft évanoiije: Paulò poft evanuit Evangelii veritas; & que le trefor du falut communiqué auparavant à ce grand heritage de J. C. répandu par tout l'univers, n'a pas feulement été refervée pour une petite partie qui se feroit prefervée de la corruption generale, felon la pensée de ces fchifmatiques, mais qu'il avoit été enlevé de toute la terre: Et ablatus fuit falutis thefaurus.

On voit par là ce que veulent dire ces paroles de leur Confeffion de foi, que nous avons déja raportées en une autre occasion: Nous croions que nul Art. 3× ne fe doit ingerer de fon autorité propre pour gouverner l'Eglife, mais que cela fe doit faire par élection autant qu'il eft poffible, & que Dieu le permet. Laquelle exception nous y ajoûtons notamment.. parce qu'il a fallu quelquefois, & même de notre tems, auquel l'état de l'Eglife étoit interrompu, que Dieu ait fufcité des gens d'une façon extraordinaire pour dreffer l'E

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glife de nouveau, qui étoit en ruine & defolation.

Ces paroles font très-claires d'ellesmêmes, & marquent évidemment, que lorfque la réformation a paru dans le monde, on ne pouvoit obferver la regle commune, qui défend de s'ingerer de fon autorité propre de gouverner l'Eglife; de forre qu'il a fallu que Dieu ait fufcité des gens d'une façon extraordinaire pour dreffer l'Eglife de nouDeau; parce que l'état de l'Eglife étant interrompu, iln'y avoit plus perfonne de qui on put legitimement recevoir l'autorité du miniftere. Mais quand on voudroit difputer fur le fens de ces paroles, de qui le pourroit-on mieux aprendre que de Calvin même, qui a dreffé cette Confeffion de foi, & qui declare fi hautement, ou plutôt fi horriblement, ce que ces Donatiftes ne difoient qu'entr'eux : qu'un peu après que la Religion Chretienne s'eft répandue par tout, il est arrivé une horrible apoftafie de toute la terre, qui a fait évanouir la verité de l'Evangile, & fait perdre aux hommes le trefor du falut.

Il est vrai neanmoins que les difci

ples

ples de Calvin ont mieux aimé abandonner leur maître, & éluder leur propre Confeffion de foi par une glofe chimerique, que d'avancer ouvertement une fi étrange impieté.

Ils voudroient même,s'ils pouvoient, faire croire qu'aucun d'eux n'a jamais penfé que toutes les Eglifes vifibles puffent perir. Il y a un nouvel Auteur Difcours qui a accufé d'impofture l'Auteur de la dem. gier fur le Perpetuité, pour avoir dir, que dans livre de la leurs principes il eft poffible que l'Egli- Perpetui fe ne fubfifte plus. Il s'étonne de ce foi. p. 320 qui l'a pu obliger à leur imputer une fi belle vifion. Pour moi, dit-il, je fai bien que jamais aucun de nous ne la dit, & je défie M. Arnauld de me montrer un feul Auteur d'entre nous qui ait cru qu'il fe pouvoit faire que l'Eglife ne fubfifte plus. Mais avant que de faire de tels défis, il auroit été propos qu'il fe fut mieux informé de. ce qu'ont écrit non-feulement quelques auteurs de fa fecte, mais le maître de tous les Auteurs, qui eft Calvin, qui dit bien plus que ce qui eft dans le livre de la Perpetuité; puifque c'eft regarder l'Eglife, non-feulement comme pouvant perir, mais comme étant effe

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ativement perie pendant plufieurs fiecles, que de dire, que la menace de S. Paul, qu'il pretend être adreffée au corps entier des Gentils, a eu fon effet; que tous les Gentils font déchus de leur vocation par une apoftafie generale; que la lumiere de l'Evangile s'eft évanouie à leur égard; & qu'ils ont perdu le trefor du falut.

Il ne doit pas croire auffi, que fachant ce que leur Confeffion de foi dit fur ce fujet, on se païera d'une défaite aufsi pitoïable que celle dont ils fe font avifez depuis quelque-tems, qui eft, que par cette Eglife, dont ils difent que l'état étoit interrompu, & qu'elle étoit fi fort en ruine qu'il l'a fallu dreffer de nouveau, ils n'ont entendu que les Eglifes de France. Car il n'y a rien de plus injurieux aux auteurs de leur Confeffion de foi, puifqu'on ne peut pretendre que ce foit là leur intention, fans leur attribuer deux impertinences fignalées.

Car d'une part il auroit été ridicule de fonder, comme ils font, la neceffité d'une vocation extraordinaire fur l'état de l'Eglife interrompu, fi cela ne s'entendoit que des Eglifes de Fran

ce;

te; puifque fi l'état de l'Eglife n'eut été, felon eux, interrompu que dans la France, & qu'il ne l'eut point été en d'autres lieux, ces pretendus Reformateurs n'auroient eu qu'à tirer de ces autres lieux une vocation ordinaire, fans vouloir forcer Dieu à paffer par deffus ces regles communes, pour envoïer extraordinairement ces nouveaux Apôtres pretendus. Et ç'auroit été de l'autre une injure gratuite qu'ils auroient faite à l'Eglife particuliere qui les avoit fait naître en J. C. que de la reprefenter feule comme aïant été retranchée de l'alliance de Dieu, puifqu'ils ne fauroient alleguer aucune caufe qui les ait pu obliger à porter d'elle ce jugement, qui ne les obligeât à juger de la même forte de toutes les anciennes Societez de l'Orient & de l'Occident, qui occupoient avant Luther tout le monde Chretien.

On veut bien neanmoins leur faire grace fur ce point, & leur laiffer toute liberté d'abjurer l'impieté de Calvin, touchant l'apoftafie de toute la terre.

On eft ravi qu'ils reconnoiffent, comme fait ce nouvel Auteur dont nous venons de parler : que le monde ne fubfi

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