Addition; le caractere de catho licité celui d'infectibilité qui font effentiels felon l'Ecriture & les Paffages des Peres raportez dans le VIII. Chapitre des Préjugez; le principe de l'autorité de l'infaillibilité de l'Eglife, qui eft renfermé dans celui de Jon indefectibilité, tous ces principes ont force peuvent être imploïez contre toutes fortes de Sectes, parce qu'il n'y en a jamais eu aucune, & il n'y en peut pas avoir que l'Eglife ne réprou ve dès qu'elle paroît & qui ne tâche à fon tour de déroger à cette autorité qui lui fut toujours

contraire.

La neceffité d'une Miffion or dinaire ou extraordinaire pour prêcher & exercer legitimement les autres fonctions du miniftere,

T

laquelle eft traitée dans les Chapitres IV. V. VI.des Préjugez dans toute la feconde Addition, frappe particulierement les Sociniens qui la nient en termes exprès les Quiétiftes qui donnent aux laïques & aux femmes même la faculté de dogmatifer préferablement aux legitimes, Pafteurs: enfin toutes les Sectes cachées qui demandent la tolerance jusqu'à ce qu'elles fe voient affez fortes pour refifter ouvertement à l'autorité Civile & Ecclefiaftique.

Il n'y a donc qu'à apliquer les principes répandus dans tout le corps de ce Livre, pour s'en rendre la lecture auffi utile qu'elle l'a pu être dans le tems qu'on en a fait les premieres Editions.

PRE

L

PREFA C E.

E plus grand bien des hommes qui font nez dans les tenebres & dans l'ombre de la mort, eft que Dieu ait bien daigné les éclairer de fes lumieres, & leur montrer la voie de fortir d'un fi malheureux état, en les apellant à là veritable Religion.

Mais cette veritable Religion qui eft le fondement de leur efperance & de leur confolation en ce monde, eft en même-tems ce qui leur caufe de plus grands troubles, & de plus vives inquietudes; parce que Dieu par un confeil impenetrable de fa juftice, n'a pas voulu la rendre fi vifible à ceux qui la recherchent, qu'il ne les ait laiffez encore dans un très-grand danger de s'égarer dans cette recherche.

S'il n'y avoit pour la trouver, qu'à comparer le Chriftianifme à la Religion dont les Juifs font maintenant profeffion,

A

fion, ou avec toutes ces Religions phantaftiques qui régnent dans le monde, & qui font de purs ouvrages de l'impofture ou du caprice des hommes, le difcernement n'en feroit pas difficile; l'avantage de la Religion Chrétienne au-deffus de celles-là, étant trèsclair & très-manifefte. Mais ce n'eft encore rien que d'en être venu là, & de favoir en général que le Chriftianifme eft la Religion véritable; parce qu'y aïant diverfes focietez qui en font profeffion, & qui ne laiffent pas de fe condamner mutuellement d'erreur & d'herefie, il n'y en peut avoir qu'u ne qui enfeigne la vérité pure, & à laquelle on doive s'unir pour parvenir au falut.

Dieu n'a pas feulement livré le monde corporel aux difputes des hommes, felon l'Ecriture: mais par un effet bien plus terrible de fa justice, il leur a même en quelque forte abardonné les divins mifteres & les véritez faintes qu'il leur a revelées, en permettant qu'elles fuffent expofées à leur contradiction, qu'elles devinffent le fujet de leurs conteftations, & que des Sophistes temeraires s'en jouaffent

avec infolence dans leurs difcours & dans leurs écrits.

Il est vrai que l'on ne peut pas toutà-fait dire de ces fortes de difputes, ce que le Sage dit de celles qui ont pour objet les chofes de la nature, que les hommes par toutes leurs recherches n'arrivent jamais à en connoître la verité: Mundum tradidit difputationibus corum, ut nunquam inveniant opus quod operatus eft. Il eft certain au contraire qu'elle ne laiffe pas de paroître, & même d'éclater parmi les nuages que l'on tâche de répandre pour l'obfcurcir, & que les perfonnes humbles, finceres & intelligentes ne laiffent pas de la découvrir parmi ces embaras de queftions & de fauffes fubtilitez dont on s'efforce de l'enveloper.

Mais il faut reconnoître auffi, que cet éclat n'est pas pour tout le monde, que cette lumiere n'est pas telle qu'elle diffipe toujours toutes les tenebres qui la couvrent aux yeux des hommes préocupez, & que Dieu n'a pas voulu qu'il y eût dans plufieurs points de notre Religion des claitez fivives, que des efprits prévenus & temeraires ne fuffent capables de se les cacher à eux

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mêmes.