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éloignez de vouloir fuivre cette con» duite envers des perfonnes qui font » divifez d'avec nous, non par des er»reurs qu'ils aient inventées eux-mê>> mes; mais pour s'être trouvé engagez » dans l'égarement des autres. Nous of

frons au contraire à Dieu nos prieres,. >> afin qu'en refutant les fauffes opinions. >> de ceux que vous fuivez avec une pré» occupation que nous condamnons plu-. » tôt d'imprudence que de malice, il » nous faffe la grace de n'y apporter

qu'un efprit de paix, qui ne foit tou» ché ni d'autres impreffions que de cel» les de la charité, ni d'autres interêts que de ceux de JESUS-CHRIST, » ni d'autres defirs que de celui de vo» tre falut.

PRE

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PREJUGEZ LEGITIMES

CONTRE

LES CALVINISTES, Où l'on fait voir que ce qui paroît dans le dehors de leur Societé, donne droit de la condamner, fans entrer dans une difcuffion particuliere de leurs dogmes.

CHAPITRE PREMIER.

Que tous les Calvinistes ont intérêt & obligation d'examiner ferienfement les raifons qui les tiennent feparez de l'Eglife Catholique, & de fe dépouiller de tous les préjugez qui n'ont point dû porter à cette feparation.

les

I les Calvinistes s'attachoient à leur créance par les mêmes principes que les Catholiques à la

leur, on n'auroit pas droit de leur B 6 pro

propofer d'examiner de nouveau les raifons qui les ont portez à faire fchifme avec l'Eglife. Car ils pouroient arrêter tout d'un coup ceux qui leur feroient une femblable propofition, en répondant comme feroient les fimples d'entre les Catholiques, fron leur propofoit la même chofe; que fe fentant incapables de difcerner par leurs propres lumieres entre tant de fectes, qui prennent le nom de Chrétiennes, &qui font profeffion de reconnoître J. C. celle où la verité réfide, ils ne peuvent agir d'une maniere plus fage & plus prudente, que de fe conduire dans ce choix fi important par la plus grande autorité qui foit dans le monde, qui eft celle de l'Eglife, & que cela leur a fait conclure, que Dieu, qui eft la fageffe fouveraine auffi - bien que la verité éternelle, ne pouvoit permettre qu'ils s'égaraffent en fuivant une voie que la Sageffe même leur prefcrit.

Mais les Calviniftes font bien eloignez dé fe pouvoir exemter de cet exa men par cette réponse, puifqu'ils la *condamnent auffi-bien que le principe fur quoi elle est fondée. Car quoique dans des chofes de moindre importan

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ce, comme de favoir s'il faut accepter ou n'accepter pas un emploi, ils recon-noiffent qu'il eft de la prudence de dire, comme faifoit Calvin fur une affaire de cette nature: Qu'il vaut Calvinus mieux être tout-à-fait aveugle en fe laif." fant conduire aux autres, que de s'égarer en fe fiant à fa mauvaise vuë: M ALO 1540. prorfus cacutire ut me ab aliis regi patiar; quam lippitudini mea temerè fidendo abers. rare ils ne veulent pas que cette · forte de prudence puifle avoir lieu. dans la foi, & ils font une haute pro feffion de ne déferer dans cette matie re à l'autorité d'aucune focieté, & de n'établir leur foi que fur la conformité qu'ils croient qu'elle a avec la parole: de Dieu expliquée par leur propre lu

miere.

Je n'entreprens pas prefentement de combattre ce principe, ni de leur montrer que ce n'eft pas là la voie que Dieu a choifie pour fe former une Eglife, & pour faire connoître aux hommes fa verité. Je les prie feulement de trouver bon que je leur reprefente qu'il n'y auroit rien de plus déraifonnable en foi, ni de plus honzeux à eux, que d'établir pour prin

cipe & pour fondement de leur foi & de leur falut, qu'il faut renoncer à l'autorité humaine, & de fe départir dans la fuite de ce principe fi folemnellement établi, en ne fe conduifant que par une autorité humaine d'avouer que les Miniftres les peuvent tromper, & de n'examiner jamais s'ils ne les trompent point en effet: de reconnoître qu'on fe doit affurer de la verité de fa foi par fa propre lumiere. & par fon propre examen, & d'embraffer neanmoins un corps de doctrine compofé de differens dogmes, fans en avoir examiné aucun d'une maniere capable de leur en faire connoître la verité.

Je ne les exhorte donc point maintenant à abandonner leurs principes. Je les exhorte à les fuivre, & à ne fe conduire pas dans une affaire où il s'agit de leur falut, d'une maniere qu'ils feroient obligez de condamner euxmêmes de temerité & d'imprudence. Car il eft difficile de s'en imaginer une plus grande, que de rejetter l'autorité de l'Eglife Catholique, c'est-à-dire, de certe Societé matrice & radicale, de ette Societé fucceffive qui vient des

Apôtres

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