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& de me faire la grace d'y répondre. Toute perfonne qui fe fepare de l'Eglife Romaine pour s'unir à la focieté des Pretendus Reformez, doit former neceffairement ces deux jugemens ; l'un que l'Eglife qu'il quitté eft mauvaise; l'autre, que celle à laquelle il fe joint, eft capable de le conduire au falut: & ces jugemens feroient visiblement injuftes & criminels par l'aveu même des Calviniftes, s'ils n'étoient accompagnez de certaines conditions. Car le jugement par lequel on condamneroit l'Eglife Romaine ne peut être jufte, s'il n'eft fondé fur une conviction évidente, non feulement que cette Eglife eft engagée en des erreurs, mais auffi que ces erreurs font fondamentales, puifque les Miniftres déclarent qu'il n'eft pas permis de fe feparer d'une Eglife, pour des erreurs qui ne choquent pas le fondement de la

foi.

Et quant au jugement par lequel on embraffe la focieté des Calvinistes, les Miniftres ne fauroient nier qu'il ne foit temeraire & injufte, à moins qu'il n'enferme les quatre conditions fuivantes.

1. Que l'on foit affuré de la validité des Sacremens que l'on adminiftre, ou que

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que l'on aprouve dans cette focieté; c'eft à dire, par exemple, que tous ceux les Calviniftes bâtifent, ou qu'ils tiennent pour bâtifez, le font veritablement.

que

2. Que l'on foit affuré que le miniftere en foit bon & legitime.

que l'on y en

3. Que l'on foit affuré que l'on feigne la foi veritable.

4. Que l'on foit affuré qu'on l'y enfeigne entiere; c'eft-à-dire, que l'on y enfeigne tous les dogmes neceffaires à falut.

prouver

Je ne m'arrêterai pas icí à que le jugement de condamnation que les Calviniftes portent contre l'Eglife Romaine, n'a point les conditions qu'il devroit avoir, & qu'ils ne la fauroient convaincre d'aucune erreur, & encore moins d'erreurs qui doivent paffer pour fondamentales, felon leurs principes.

Je ne m'attacherai pas non plus aux trois derniers points dont il faut qu'un Calvinifte foit convaincu pour se ranfe ger raifonnablement à la focité de l'Eglife pretenduë reformée, parce que nous les avons traitez fuffifamment dans cet ouvrage même, en montrant que le miniftere en eft faux & illegiti

me,

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me, & qu'elle ne fauroit s'affurer par fes principes d'avoir ni la pureté ni l'integrité de la foi. Il ne refte que le premier point qui regarde la validité des Sacremens. Et c'eft celui que j'ai deffein de traiter dans ce chapitre, en reduifant même cette question au feul Bâtême, afin qu'elle foit plus nette & plus precife.

Il eft indubitable qu'il n'eft pas permis de s'unir à la focieté des Calviniftes, fi l'on doute que leur Bâtême foit bon. Car les Pretendus Reformez pro- Thef testent dans leur Confeffion de foi, Salm de qu'ils condamnent les affemblées de la no. 19. Papauté, parce que les Sacremens y font corrompus, &c. & mettant l'adminiftration legitime des Sacremens entre les marques de la vraie Eglife, il est clair que qui ne fait pas que le Bâtême de leur focieté foit bon, ne fait pas fi elle eft la vraie Eglife.

Cependant je ne crains point de foutenir hautement à M. Claude, qu'en demeurant dans les principes de fa feête, il n'a & ne peut avoir aucune affurance raisonnable de la validité du Bâtême que l'on adminiftre & que l'on aprouve dans fa communion : qu'il ne R 4 fait

fait point par consequent s'il eft bâtisẻ, ni fi aucun Calviniste l'eft, ou l'a jamais été: Que la certitude qu'il pouroit pretendre en avoir eft temeraire & mal fondée: Que ce ne peut être qu'une certitude de fantaisie & de caprice, & non de lumiere & de verité, qu'il ne peut jamais en avoir une raisonnable, qu'en avouant fincerement la fausseté des principes de fa Religion, & en rendant à l'Eglife Catholique la déference & la foumiffion qu'il lui doit.

Je lui parle à deffein de cet air, pour l'engager davantage à nous éclaircir fur ce point. Il avance hardiment, comme nous avons vû dans le chapitre precedent, Que la parole de Dieu contient nettement & clairement tout ce qui est néceffaire pour former la foi,& pour regler le culte & les mœurs: Qu'il eft aifé même aux plus fimples de voir fi l'on y enfeigne toutes les chofes clairement contenuës dans la parole de Dieu, &fi on y enfeigne rien qui foit contraire à ces chofes, & qui en corrompe l'efficace on la force: Si on y trouve fuffisamment dequoi fatisfaire fa confcience, & s'affurer des promeffes de fefus-Chrift. Je veux bien le difpenfer de l'exécu

tion de toutes fes grandes promeffes, & l'en croire même à fa parole, pourvû qu'il fatisfaffe feulement à ce point unique qui n'en fait qu'une bien petite partie, qui eft de nous faire voir qu'il eft effectivement bâtifé, & qu'il eft ainfi du nombre des Chrétiens; & que les autres Calviniftes avec lefquels il eft uni de communion, le font auffi. Il ne peut nier que cela ne foit neceffaire pour regler le culte, puifque l'adminitration des Sacremens eft la principale partie de ce culte. Mais pour lui montrer ce qu'il a à faire, & ce que cette preuve doit enfermer neceffairement, je le fuplie de remarquer que la validité du Bâtême des Calviniftes dépend de quatre principes.

Premierement, comme ils ont tous été bâtisez dans l'enfance, il faut afin d'être affuré que leur bâtême foit bon, qu'ils foient affurez que le bâtême des enfans eft bon, & que les Anabaptistes qui le nient font dans l'erreur.

Secondement, comme ils ont tous été bâtisez par effusion, & non par immerfion, ils ne peuvent encore être affurez de la validité de leur bâtême, qu'ils ne fachent certainement que le RS

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