ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

bâtême par effufion eft bon, & que l'immerfion n'eft pas néceffaire.

En troifiéme lieu, comme ils font tous fortis ou immediatement ou mediatement de l'Eglife Catholique, qu'ils accufent fi hautement d'herefie & d'idolatrie, il s'enfuit neceffairement qu'ils ont tous été bâtifez, ou mediatement ou immediatement par des heretiques. Ils ne peuvent donc avoir une certitude raifonnable d'être bâtifez, à moins qu'ils ne foient affurez que le bâtême qu'on reçoit dans une communion heretique eft bon, ou que celui qui eft conferé par un homme non bâtifé, ne laiffe pas d'être bon.

Car fi le bâtême des heretiques étoit nul & invalide, ils devroient conclure que tous ceux qui ont été bâtifez dans l'Eglife Catholique, ne font point effectivement bâtifez; & fi les non bâtifez n'ont pas le pouvoir de bâtifer, ils devroient encore conclure que tous ceux qui ont été bâtifez dans l'Eglife Romaine n'ont pû bâtifer perfonne. De forte que comme il n'y a point de Calviniste qui ne tire fon bâtême ou de l'Eglife Romaine, ou de quelqu'un qui ait êté bâtifé dans l'Eglife Romaine, il s'enfui

par

vroit qu'il n'y en auroit point dont ils puffent s'affurer qu'il fût bâtifé. Enfin les Calviniftes étant perfuadez d'une part, que le bâtême conferé des laïques eft nul & de nul effet ; & de l'autre, que les Prêtres & Evêques Catholiques font de faux Prêtres & de faux Évêques; comme ils tirent tous neanmoins leur bâtême de ces faux Prêtres & de ces faux Evêques, il faut qu'ils nous faffent voir par l'Ecriture l'alliance de ces dogmes, & qu'ils nous prouvent par des paffages clairs & precis, que quoique la vocation des Prêtres Catholiques foit nulle & illegitime, ils ont neanmoins le pouvoir de bâtifer, que les laïques n'ont pas.

S'il y avoit quelqu'une de ces maximes qui fût fauffe, le bâtême des Calviniftes feroit certainement faux ; & s'il y en a quelqu'une d'incertaine, ils doivent eux-mêmes le juger incertain; & ils ne peuvent raifonnablement l'aprouver comme certain, s'ils ne font affurez qu'elles font toutes veritables.

Ce que M. Claude eft donc obligé de faire, eft de montrer que toutes ces maximes qui fervent de fondement au bâ tême des Calvinistes, font certaines & R 6

con

ftantes. Et comme il ne reconnoit point d'autre principe de certitude en ces fortes de matieres, que l'autorité formelle de l'Ecriture, c'est à lui à nous produire des paffages clairs & precis de l'Ecriture, qui contiennent ces quatre maxi: mes. Mais comment fatisferoit-il à cette obligation, puifque bien loin de les pouvoir prouver toutes ensemble, il n'en fauroit prouver aucune, comme il eft facile de le faire voir en particulier? Il eft vrai que les Catholiques étant perfuadez d'une part de la néceffité du bâtême pour les enfans, même par ces Foan... paroles de l'Evangile Celui qui n'eft pas rené par l'eau & par l'esprit, ne fauroit entrer dans le royaume de Dieu; & aprenant de l'autre de J. C. qu'ils -font capables de ce royaume, ont droit d'en conclure qu'ils peuvent donc être -bâtifez. Mais les Calviniftes detruisant la neceffité du bâtême pour le falut des enfans des fideles, par la creance qu'ils ont qu'ils font fanctifiez dans le ventre de leur mere, en vertu de l'alliance qu'ils pretendent que Dieu a faite avec leurs peres & leurs meres en les recevant au nombre de fes enfans, aneantiffent par là la preuve que l'on en pou

:

[ocr errors]

roit tirer pour le bâtême des enfans; & cette preuve étant détruite, ils n'en fauroient alleguer d'autre qui soit claire & neceffaire.

Car cette analogie de la circoncifion au bâtême, dont ils fe fervent ordinairement pour montrer que les enfans ayant été capables de la circoncifion, le font auffi du bâtême, eft la moins claire & la moins neceffaire de toutes les preuves, comme le Cardinal du Perron Repliga l'a prouvé dans fa Replique d'une ma- P. 7928 niere invincible.

Premierement , cette analogie eft elle-même fort incertaine, puifqu'il n'eft pas céitain que la circoncifion eût pour effet de remettre le peché originel; que plufieurs Peres en ont douté, comme le Cardinal Bellarmin le montre; & qu'au moins on ne le fauroit prouver clairement par l'Ecriture.

Secondement, quand il feroit certain Bellarm que la circoncifion auroit été établie de facr. Bapt. L. pour effacer dans l'ancienne loi le peché 1.64 originel, peut-on conclure neceffairement de ce que l'on l'adminiftroit aux enfans, l'on leur doive adminiftrer , que le bâtême ? Que M. Claude ne conclutil de même, que puifqu'il n'étoit pas

[ocr errors]

permis de circoncire les enfans avant le huitième jour, il n'eft pas permis de même de bâtifer les enfans avant le huitiéme jour;que comme il n'y avoit point de circonfion pour les filles, il ne doit point auffi y avoir de bâtême pour les filles? Qui ne voit que comme toutes ces conclufions font temeraires, celle que l'on tireroit de la neceffité de la circoncifion pour les enfans mâles à la neceffité du bâtême pour tous les enfans generalement, ne le feroit pas moins? Troifiémement, quelque analogie qu'il y ait entre la circoncifion & le bâtême, c'eft une analogie qui dépend de la libre volonté de Dieu. Il n'a point été obligé après avoir inftitué la circoncifion, d'établir un autre Sacrement pour les enfans dans la loi nouvelle. Il a pu les fauver fans y emploïer aucuns Sacremens, comme il fauvoit les filles dans l'ancienne loi. Il faut donc une affurance pofitive de fa volonté pour nous affurer qu'il l'a fait. Les Catholiques la trouvent dans la tradition qui les en afLevi, fure; parce, comme dit Origene, que 6. 22. l'Eglife a reçu par tradition le bâtême Aug. de des petits enfans, & que cette coutume, Gen ad dit S. Auguftin, ne peut être cruë autre

Origen.

23.

Lit. L. 10.

chofe

« ÀÌÀü°è¼Ó »