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chofe qu'une tradition Apoftolique. Mais les Calviniftes qui méprifent cette forte d'affurance, & qui n'en veulent point d'autre que celle que l'Ecriture fournit, font obligez, s'ils font finceres, de reconnoître qu'ils n'en ont point, parce qu'il n'y a dans l'Ecriture aucune déclaration formelle de J. C. qui faffe voir clairement qu'il veut que l'on adminiftre le bâtême aux enfans mêmes.

Que fi M. Claude eft dans une impuiffance effective de verifier par l'Ecriture la premiere de ces maximes, qui eft que les enfans foient capables du bâtême, il l'eft bien autrement à l'égard des autres; puifque l'Ecriture, bienloin de lui fournir des preuves certaines & neceffaires, ne lui fournit pas même des conjectures tant foit peu vraifemblables.

Il eft certain que le mot de bâtifer fignifie plonger, & que le mot de bâtême fignifie immerfion; qu'ainfi le commandement qu'a fait JESUS-CHRIST à fes Apôtres de bâtifer toutes les nations, fignifie à la lettre qu'il leur a ordonné de les plonger dans l'eau. Il y a d'ailleurs une difference très-notable

entre

entre verfer de l'eau fur la tête, & plonger une perfonne dans l'eau : & la raifon ne fait point du tout voir qu'en pratiquant l'un on pratique l'autre ; ni que s'il a attaché fa grace à la derniere de ces ceremonies, il l'ait auffi attachée à la premiere. Il femble même que la fignification mysterieuse du bâtême marquée par S. Paul, qui eft de figurer la mort & l'enfeveliffement du vieil homme, & la refurrection du nouveau, ne fe trouve que dans l'immersion.D'où vient donc qu'au lieu de cette pratique marquée par JESUS-CHRIST & par faint Paul, on en fubftitue une autre qui en paroît fi differente?

. Si l'on le demande aux Catholiques, ils fe tirent fans peine de cette difficulté; & ils repliquent, que la tradition de l'Eglife leur aprend que le bâtême se peut adminiftrer fous l'une & fous l'autre forme Que le confentement de l'Eglife leur fait connoître le vrai fens de l'ordonnance de J. C. & leur aprend à y diftinguer ce qui eft effentiel de ce qui ne l'eft pas. Mais les Calviniftes ne peuvent pas dire la même chose. Ils fe bornent à l'Ecriture, & ne reçoivent aucun autre témoignage que le fien.

Qu'ils nous faffent donc voir par l'Ecriture que l'effufion fuffife, & que l'immerfion n'est pas neceffaire; qu'ils nous prouvent que c'eft la même chofe de verfer de l'eau fur la tête de quelqu'un & de le plonger dans l'eau; & qu'ils nous alleguent des paffages clairs où J. C. ait promis le falut à l'une & à l'autre ceremonie. Que s'il leur eft impoffible d'en produire aucun, qu'ils avouent donc qu'ils ne fauroient s'affurer par la feuleEcriture,que leur bâtême foit bon.

Mais que dira M. Claude de la troifiéme maxime neceffaire pour la validité du bâtême de ceux de fa fecte, qui eft que celui qui eft conferé par des heretitiques & par des non bâtifez, foit legitime & valide? Comment prouvera-t-il que le pouvoir de bâtifer ait été donné à d'autres qu'aux difciples de J. C. & aux miniftres de la vraïe Eglife, & qu'il ait été communiqué à des heretiques, ou à des non bâtifez ?

Eft-il plus éclairé & plus favant dans l'Ecriture que S. Auguftin, qui avouë que la queftion du bâtême donné par des heretiques, ne fe peut décider par l'Ecriture?,, Les Apôtres, dit ce faint Docteur, n'ont rien prefcrit de cette

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Aug

Bap cc contra

Donas.

cc coutume "6, 231

» coutume opofée à Cyprien, c'eft-à-dire, », de celle de recevoir comme bon le bâ» tême donné par des heretiques ; mais », on doit croire qu'elle tire fon origine >> de leur tradition, comme il y a plufieurs » chofes que l'Eglife univerfelle obfer» ve, & que l'on croit avec raison venir » de la tradition des Apôtres, encore » qu'elles ne fe trouvent point écrites.

دو

Et c'eft pourquoi, dit encore le mê›› me Saint, quoique l'on ne puiffe alle>>guer 'aucun exemple certain de cette ›› pratique tiré des Ecritures canoniques, » c'eft neanmoins demeurer attaché à la » verité des Ecritures que de fe conformer à ce qui s'obferve par l'Eglife uni,, verfelle, dont l'autorité est établie >> l'Ecriture.

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par

Si M. Claude veut donc nous faire croire qu'il fait ce que S. Auguftin ne favoit pas, c'eft à lui à nous faire part de ces lumieres qui n'ont point été aperçues par ce grand Saint; & s'il ne le peut faire, il doit reconnoitre de bonne foi qu'il n'eft point affuré par l'Ecriture de la validité du bâtême de ceux d'entre les Calviniftes qui l'ont reçu dans l'Eglife Romaine, puifqu'ils la condamnent d'herefie avec tant de hardieffe. Mais

6. 131

Mais comme on peut encore moins prouver par l'Ecriture, que le bâtême conferé par un Miniftre non bâtifé ne foit pas nul, & que S. Auguftin même L. 2. conqui ne doute point du bâtême des here- tra Ep. tiques, à caufe de la determination de Parm l'Eglife, doute de celui que l'on recevroit d'un non bâtifé: il est clair qu'en s'arrêtant à la feule Ecriture, le bâtême de tous les Calviniftes generalement doit paffer pour douteux; puifqu'il n'y en a point qui ne l'ait reçu ou mediatement ou immediatement de Miniftres bâtifez dans l'Eglife Romaine, dont le bâtême leur doit paroître incertain.

Enfin non feulement M. Claude ne fauroit prouver felon les principes de fa focieté, la quatriéme des maximes neceffaires pour la validité de son bâtême, qui eft que des Prêtres heretiques aient plus de pouvoir de bâtifer que des laïques; mais on prouve au contraire invinciblement par ces mêmes principes que ce n'eft que par un caprice fans raifon, ou par une pure politique, que les Calviniftes tenant pour nul le bâtême conferé par des laïques, fe font portez à Bee de aprouver celui qui eft conferé par les Evang. Evêques & les Prêtres Catholiques, gradibus

miniftr.

contr.

puif- Sarama

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