페이지 이미지
PDF
ePub

toûjours defirer à l'Eglife, que ceux qui l'adminiftroient y puffent repondre en quelque maniere par celle de leur vie? Ce qui a fait dire à S. Jerôme, qui pouvoit rendre temoignage de la pratiApolog que de l'Eglife d'Orient, auffi-bien que Pam de celle d'Occident: Que l'on n'élevoit

C. 8.

à l'Epifcopat, au Sacerdoce, an Diaconat, que des vierges, ou des perfonnes qui font dans l'état de viduité, ou qui font en refolution de garder une continen se perpetuelle après leurs ordinations. Qui s'imaginera que des gens qui n'ont aucune miffion, comme ceux-ci, & qui n'ayant point été ordonnez par des Evêques, n'ont ni la jurifdiction ni le caractere de la Prêtrife,mais qui font de manifeftes ufurpateurs de la puiffance de J. C. aïent été destinez pour inftruire les Chrétiens du myftere de l'Euchariftie, & pour les defabufer des erreurs qui en avoient obfcurci la connoiffance? L'oblation du Sacrifice eft, felon les Peres, la principale partie du ministere des Prêtres: ce qui fait dire à faint Cyprien dans fa lettre au peuple Ep. 1. d'Efpagne: Qu'il ne faut choisir pour Pafteurs que des perfonnes entierement irreprehenfibles, afin qu'en offrant fain

tement

tement des facrifices, ils meritent d'être exaucez, dans les prieres qu'ils font pour le falut du peuple. C'eft la plus ordinaire & la plus commune de leurs fonctions; ce qui fait dire aux même Saint, Qu'ils facrifioient tous les jours: Sacri- Ep. 54 ficia Dei quotidie celebramus, & que ceux qui font honorez du facerdoce ne doivent être occupez qu'au fervice de l'Autel, & au faint Sacrifice: Quando Ep. 66% finguli divino facerdotio honorati, & in clerico minifterio inftituti, non nifi altari, & facrificiis defervire,& precibus atque orationibus vacare debeant. Qui pouroit donc croire que les ufurpateurs du facerdoce de J. C. qui ont tâché autant qu'ils ont pu d'abolir le veritable miniftere pour en fubftituer un faux, foient les feuls à qui Dieu ait fait connoitre les veritables fonctions des Prêtres dans l'adminiftration de l'Euchariftie, & qu'il ait choifis pour les découvrir aux autres ?

Qui pouroit s'imaginer qu'une focieté fchifmatique & feparée de l'Eglife, hors de laquelle il n'y a point de falut, comme nous avons prouvé que celle des Calviniftes l'eft, ait été choifie de Dieu. pour inftruire les hommes de la verité

S4

d'un

d'un Sacrement, qui eft le lien des Chrétiens & le Sacrement de l'unité que l'Euchariftie figure par fa partie exterieure, comme elle la forme par fa verité interieure, nous ayant été particulierement donnée, felon S. Paul, pour nous reduire en un même corps par la participation du même pain & du même calice: Unus panis, unum corpus multi fumus, omnes qui de uno pane & de uno calice participamus ? Seroit-ce pas la chofe du monde la plus étrange & la plus contraire à la bonté de Dieu, que l'intelligence de ce mystere d'unité n'eût été communiquée qu'aux plus grands ennemis de cette unité; & que J. C. eût choifi pour instruire fon Eglise de la nature de ce pain divin qui n'eft que pour les enfans, & qu'il n'a deftiné pour être la nourriture de fon corps, des gens qui non feulement ne font point du nombre de fes enfans & ne font point membres de fon corps, mais qui ne travaillent qu'à en feparer les membres qui y font unis, pour les rendre imitateurs & complices de leur fchifme?

que

Que doit-on conclure de même de ce que nous avons fait voir, que la focieté des Calvinistes n'a été établie que par

un

un violement manifefte de toutes les regles de la prudence chrétienne, finon qu'il eft fans aparence que des gens dont la temerité meritoit d'être punie par des tenebress particulieres, aïent été les feuls à qui Dieu a découvert la verité de ce Sacrement, pendant qu'il auroit laiffé toute la terre dans l'aveuglement & dans l'erreur ?

Qui pouroit croire de même, que des gens abandonnez à la calomnie, dont l'ame a toûjours été poffedée d'une haine implacable contre l'Eglife, dont les écrits font voir qu'ils avoient le cœur plein de venin, de fiel & de rage contre leurs freres, 'aient été les feuls qui aient reçu de Dieu des lumieres toutes pures & fans mélange d'erreurs fur ce myftere de charité & de paix ?

Qui pouroit s'imaginer que ceux qui ont fimal connu la fainteté du Chriftianifme, qu'ils ont cru que l'état d'un ju fte & d'un enfant de Dieu n'étoit pas incompatible avec les plus horribles defordres, foient les feuls qui par une grace particuliere aient bien connu la veritable nature de l'Euchariftie, que PEcriture & les Peres nous enfeignent n'être que pour ceux qui font entièreS S

ment

ment exemts de ces crimes, dont les Calviniftes font une alliance monftrueufe avec l'état des enfans de Dieu ?

Et enfin, comme nous avons prouvé en general que la voie qu'ils proposent aux Chrétiens pour les inftruire de la verité de la foi par l'Ecriture; eft une voie impoffible par fa longueur même; ne peut-on pas dire avec raifon, que ce prejugé eft encore plus fort à l'égard de l'article de l'Euchariftie, qu'à l'égard de tous les autres ? Car étant clair que leur figure & leur vertu n'est point for mellement dans l'Ecriture, & qu'au contraire la doctrine de la prefence réelle y eft formellement exprimée, fe lon la lettre, on ne fauroit entrer dans leur fentiment, en rejettant celui des Catholiques, que par une comparaison de divers paffages de l'Ecriture, & par l'examen d'une infinité de difficultez, à moins que l'on n'en veuille porter un jugement temeraire & precipité.

Tous ces prejugez generaux que nous avons expliquez, nous obligent donc de conclure en particulier, que n'y ayant aucune aparence que Dieu ait choifi les Calviniftes pour inftruire fon Eglife du mystere de l'Euchariftie, la

« 이전계속 »