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tb, 120.

Honor

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dans toutes les Liturgies des Chrétiens, par laquelle les Prêtres demandent à Dieu qu'il faße le pain & le vin fon corps & fan fang; mais ils ne fepeuvent empêcher de témoigner qu'ils la defaprouvent. Et Hofpinien fait un crime à Melanchton de l'avoir cité dans fon Apologie de la Confeffion d'Augbourg, comme nous dirons ailleurs. Ils apellent les expreffions de tous les Reg. de Chrétiens du monde, des expreffions clef. Bri groffieres: Phrases admodum craßia & elles leur fervent de pretexte pour Praf rejetter les Liturgies on l'on s'en fert. On n'entend plus parler non plus parmi les Calvinistes de facrifice du corps de Jefus-Chrift, que Jefus-Chrift foit à la Meffe Prêtre & Hostie, & qu'il s'y offre de lui-même à fon Pere. On ne leur entend point dire que ce que nous recevons eft le vrai corps de JefusChrift, le propre corps de Jefus Christ, le corps même de Jefus-Christ. On ne voit point qu'ils faffent d'actes de foi pour profefler qu'ils croient que c'est fon vrai corps. Ils ne femettent point en peine de fortifier la foi contre les doutes qui peuvent s'élever contre ce myltere & toute leur aplication au

con

traire eft à combattre les idées d'une prefence réelle que les paroles des Peres peuvent donner.

On ne voit point que celle qu'ils ont de ce mystere les porte à dire au peuple dans leurs livres d'inftructions, que le pain eft changé, converti, & tranfelementé au corps de J. C. ni qu'ils fe mettent en peine, à l'exemple des Peres de prouver cette verité par l'exemple des autres miracles de la route-puiffance de Dieu. Les élancemens de l'ame & les beaux tranfports de devotion, ne les portent point auffi à nous dire, que le corps immortel de J. C. eft dans nos entrailles, qu'il eft reçu au - dedans de nous. Enfin leur langage ordinaire eft fi étrangement different de celui des Peres, qu'il n'eft pas poffible qu'il naisse des mêmes idées, & que la même do&trine ait produit dans les Peres & en eux des tours d'imagination fi diffe

rens.

Quelle aparence y auroit-il donc de croire que des gens que leur doctrine fur l'Euchariftie a portez à rejetter la plus grande partie des expreffions des Peres; qu'elle a engagez à condamner toutes les ceremonies exterieures que T 2 les

les Peres avoient établies pour honoref ce myftere; qu'elle a pouffez à abolir l'oblation de ce mystere pratiquée par toutes les Eglifes du monde dans tous les fiecles; quelle aparence, dis-je, què des gens fi peu refpectueux envers les Peres, fi éloignez de leurs idées & de leur langage, aient été les feuls neanmoins qui aient bien entendu leur do ctrine, & qui aient été animez de leur efprit, qui eft celui de Dieu même ; & que tous ceux qui font au contraire pro feffion de les honorer, & qui les honorent effectivement, fe foient miserai blement trompez dans l'intelligence de leurs termes? Eft-ce que le moyen d'ob tenir les lumieres de Dieu, eft de fouler aux pieds l'autorité de ceux qu'il nous a donné pour Peres, & que l'on lui peut dire ce que Joab difoit à David: Diligis odientes te,& odio habes diligentes te? Vous aimez ceux qui vous baïffent? & vous baiffez ceux qui vous aiment? Si l'intelligence des mysteres étoit une œuvre purement humaine, & qui n'eût befoin d'aucun fecours de Dieu, peut-être que la preuve dont je me fers ici feroit moins forte; mais étant un effet de la lumiere de fa grace, il eft bien

difficile

difficile de croire qu'il ne l'eût communiquée qu'à ceux qui s'en font rendus indignes, & en tant de manieres dans cette matiere même,par le mépris qu'ils ont fait des Peres.

CHAPITRE XXI.

Que les prejugez qui fe tirent des veritez établies dans le premier volume de la Perpetuité, donnent droit de n'entrer point dans la difcuffion particuliere des Peres.

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A outre ces prejugez, qui

Mfont voir qu'on a droit de ne

point écouter les Calviniftes dans les accufations qu'ils forment contre l'Eglife Romaine, on peut employer tour le premier volume de la Perpetuité, pour établir invinciblement la même conclufion. Car ce premier ouvrage ne contient en effet qu'un prejugé, par lequel fans entrer dans une difcuffion particuliere des paffages de l'Ecriture & des Peres, on montre invinciblement que la doctrine de la prefence réelle est celle que les Apôtres ont enfeignée, & que les Peres ont toujours crue; d'ou

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il s'enfuit que les Calviniftes qui nous veulent perfuader le contraire, ne meritent pas d'être écoutez.

Sile changement de creance fur l'Euchariftie, fans lequel l'hipotefe des Miniftres ne peut fubfifter, est une fable fans fondement, & fi l'on en fait voir clairement la fauffeté par toutes les preuves qu'on pouvoit defirer, foit en montrant par l'examen particulier des Auteurs Grecs & Latins qui ont été depuis le fixième fiecle, qu'il n'eft jamais arrivé, foit en prouvant par des raifons évidentes, qu'il étoit impoffible qu'il arrivât; quelle neceffité après cela y at'il d'écouter encore des gens, qui nous voulant perfuader qu'il eft effectivement arrivé, avouent en même-tems qu'il eft difficile de bien penetrer le fentiment des Peres; que c'eft un ouvrage infini que de l'entreprendre, & qu'il y a des paffages pour & contre qui paroiffent inexplicables?

Quelle preuve plus forte peut-on defirer pour s'affurer du fentiment des Peres, que celle qui fe tire de l'impreffion que leurs paroles ont faite fur l'efprit de tous leurs difciples dans toutes les parties du monde? S'il eft donc vrai,

comme

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