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Leeft. 1.4.

lâtrie; & ils ont prétendu qu'elle n'étoit plus gouvernée que par de faux Pafteurs & de véritables loups.

Calvin foutient nettement, que les Cot0 Ꮫ 6. Evêques de l'Eglife de Rome ne font point de vrais Evêques. Il les apelle faux Evêques.

.

26. Il dit, qu'au lieu qu'ils veulent paffer pour les Pasteurs de l'Eglife, ils ne font en effet que de très-cruels bourreaux. Qui paftores Ecclefia haberi volunt, revera autem faviffimi funt carnifices. Que fi vous lui demandez en particulier ce qu'il croit de l'état de 4.4.c.. l'Eglife Romaine, il vous dira qu'an$ 2. lien de la Cene du Seigneur, on a introduit un horrible facrilege; que le culte de Dieu y est tout défiguré par un amas de fuperftitions; que la doctrine effentielle du Chriftianifme, & fans laquelle il ne peut fubfifter, y eft ensevelie ou en eft entierement bannie; que les affemblées publiques font des écoles d'idolâtrie & d'impieté ; & qu'il n'est nullement à craindre, qu'en fuiant de prendre part à tant de crimes, on se separe de l'Eglife.

dafir. 1.

4. C. 1

19.

Et c'eft pourquoi au-lieu qu'il enfeigne, que de fe feparer de l'Eglife, c'est

renon

C.2.5.7.0

renoncer à JESUS-CHRIST, & que Dien fait tant d'état de la communion de fon Eglife, qu'il regarde comme rebelles & comme deferteurs tous ceux qui fe séparent de quelque focieté chrétienne que ce foit, qui conferve le vrai ministere de la parole & des Sacremens. Il calu! exhorte au contraire à fe féparer de Inf. 1.4 l'Eglife Romaine ; il foutient qu'on n'y peut demeurer uni fans fe foüiller; enfin il enfeigne nettement, que c'est se tromper que de croire que les affemblées de l'Eglife Romaine foient des Eglifes: Si quis præfentes cœtus pro lb.5.201 Ecclefiis agnofcat,valdè errabit,qu'elles n'ont point la puiffance des clefs, le pouvoir de lier & de délier, ni la jurifdiction qui convient à l'Eglife de JESUS-CHRIST.

Beze dans le Colloque de Poiffy, dont il a fait le recit dans fon hiftoire, après avoir acufé l'Eglife Romaine d'un grand nombre d'herefies, nie for- p. 563; mellement que les héretiques notoires foient Pasteurs d'où il s'enfuit qu'il ne reconnoiffoit point cette autorité dans ceux de l'Eglife Romaine. C'est pourquoi il déclare en termes formels, en répondant au Cardinal de Lorraine, D 2

que

P. 580. que les auteurs de fa fecte ont volontai rement renoncé à la marque de l'Eglife Romaine; qu'il faut tenir leur vocation pour extraordinaire, & qu'il n'y avoit point alors d'ordre Ecclefiaftique dans l'Eglife. Et dans fa Lettre à André Duditius, il rejette la fucceffion que les Pafteurs de l'Eglife Romaine s'attribuent, par ces paroles infolentes: A qui, je vous prie dirons-nous qu'ils ont fuccedé? Aux Apôtres, diront-ils. Ceries s'il ne s'agiffoit que des perfonnes, j'acorde volontiers, que ces bétes feroces ont ufurpé la place des Apôtres

des Pafteurs legitimes. Mais quelle impudence de prétendre être en la place du bon Pasteur, parce qu'après l'avoir égorgé, on s'est emparé de fon troupeau!

C'eft par cet efprit & fur ces principes qu'a été dreffè l'article de leur profeffion de foi, où ils proteftent, Qu'ils condamnent les Affemblées de la Papauté, parce que la pure parole de Dieu en eft bannie, & que les faints Sacremens font corrompus, abatardis, falfifiez on aneantis du tout, efquels les fuperftitions & l'idolâtrie ont la vogue; & qu'ils tiennent que tous ceux qui fe milent en tels actes & y commu

niquent,

niquent fe retranchent du corps de

,

JESUS-CHRIST.

Mais plus ils ont fait une haute profeffion de renoncer à la communion de l'Eglife Romaine & à fon autorité, plus ils ont donné fujet de leur faire cette queftion, que Tertullien veut que l'on faffe à tous les Novateurs : Qui êtesvous, & d'où venez-vous ? Qui eftis vos, & unde veniftis? Et il n'y a perfonne de ceux qu'ils follicitent de s'unir à eux, qui n'ait droit & obligation de leur demander: Qui vous a donné cette autorité que vous vous attribuez? Qui vous a donné le pouvoir de prêcher, d'enfeigner publiquement, & d'adminiftrer les Sacremens? Qui vous a établis Pafteurs, & vous a confié le gouvernement des peuples qui vous fuivent? Vous exhortez les Chrétiens de fe joindre à vous. Vous promettez de leur enfeigner la verité par l'Ecriture. Mais comme l'on voit la même promeffe dans la bouche de tous les voleurs & de tous les larrons qui font venus avant vous, il eft jufte de s'affurer avant que de vous entendre, fi vous n'êtes point vous-mêmes du nombre de ces voleurs & de ces larrons; puifque

ce feroit en vain que l'on vous écouteroit, fi après vous avoir écouté, & avoir été même perfuadé de vos raifons, on ne pouvoit encore vous fuivre fans crime. Or on ne le pouroit fans doute, fi vous étiez des tyrans, des rebelles, de faux Pafteurs, & des ufurpateurs facrileges de l'autorité de J. C.

Cependant vous ne fauriez defavoüer au moins, que vous n'en aïez toutes les aparences. Car fans entrer plus avant, il eft certain que depuis le commencement de l'Eglife il n'y eut jamais de Pafteurs qui vous reffemblaffent ; & que fi votre vocation n'eft pas fans droit legitime, comme vous le prétendez, elle est au moins fans exemple. Jamais l'Eglife n'a reconnu pour Prêtres des gens qui n'euffent été ordonnez que par des Prêtres ou par des laïques. Jamais elle n'a reconnu de jurifdiction legitime dans ceux qui n'en pouvoient produire d'autre titre, que d'avoir été confacrez dans une focieté hérétique ou fchifmatique, jufqu'à ce qu'elle la leur eût donnée en les rétablissant.

Le moins que vous puiffiez donc faire, eft de juftifier d'abord le titre de votre vocation, puifque c'eft vous fai

re

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