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re beaucoup de grace que de ne vous condamner abfolument fur des rences fi fortes, qui portent à croire qu'elle n'eft qu'une ufurpation facrilege de l'autorité de J. C.

Ceux qui fe font révoltez contre l'Eglife Romaine, étant preffez par ces fortes de demandes, ont été obligez d'y faire diverfes réponses, felon leurs differens principes & leurs differens en

gagemens.

Les uns qui font les Sociniens, afin de fe mettre au large, & de fe délivrer tout d'un coup de toutes ces queftions importunes ont foutenu nettement qu'il n'étoit point befoin d'autre miffion pour le miniftere évangelique, que d'avoir les talens pour s'en acquiter; & qu'ainfi tous ceux qui les avoient y étoient apellez; que l'ordination, l'impofition des mains, étoient ou des formalitez non néceffaires, ou des ceremonies établies pour un tems feulement, & aufquelles on n'étoit plus obligé.

Mais les Calviniftes aïant bien reconnu que cette doctrine étoit auffi contraire à leur propre interêt qu'à l'Ecriture, & qu'il étoit d'une très-dangeD4.

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In Inftit. Theol. Jean.

reufe confequence pour eux-mêmes, qu'il fut permis au premier venu de s'ériger en Pafteur, l'ont condamnée comme une licence impie ; & ils ont établis contre les Sociniens, qu'il n'eft permis à perfonne de s'ingerer dans le miniftere fans miffion & fans vocation.

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Comme c'est au maître de la maifon, difent les Profeffeurs de Leiden, Herbec. d'envoier les ouvriers dans fa vigne pag. 513. qu'aucun de fes fidéles ferviteurs n'ufurpe cet honneur, qui n'apartient qu'à ceux que Dien y apelle. C'est ce que l'Apôtre prouve par l'exemple d'Aaron, Hebr. s. verf.. 4. & par cette demande qu'il fait, Rom. 10. verf. 17. Comment prêcheront-ils, s'ils ne font pas envoyez Lorfque nous objectons ces paffages aux Sociniens, qui nient qu'il foit befoin d'aucune forme pour en2 trer dans le miniftere, ils répondent, que l'Apôtre ne parloit en ces lieux que du Pontificat felon l'ordre d'Aaron, dans lequel il y avoit plus d'honneur que de travail; au-lieu qu'il y a plus de travail que d'honneur dans le miniftere évangelique ; & qu'il n'eft pas vrai que ceux qui font propres à ce miniftere, l'ufurpent quand ils s'y inge

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rent fans autre apel ; le même don qui les rend capables d'enfeigner les autres, leur donnant droit de fe l'attribuer & de l'exercer.

Mais, difent ces Profeffeurs, cette défaite des Sociniens eft vaine. Car encore que l'Apôtre parlant en géneral de la dignité Pontificale, prouve par l'exemple d' Aaron, qu'il n'eft permis à perfonne DE S'ATRIBUER L'HONNEUR, & qu'il n'apartient qu'à celui qui eft apellé de Dieu, il eft clair néanmoins que l'Apôtre décrivant la dignité Pontificale par fes effets, & les regles de la Logique obligeant de porter le même jugement des chofes femblables, la regle qu'ils propofent étant génerale, fe peut apliquer à tous les Miniftres Ecclefiaftiques, de la même forte qu'il l'aplique à Aaron. Auffi ne fauroit-on trouver dans l'Ecriture aucun exemple de Prophete, d'Apôtre, d'Evangelifte de miniftre qui y foit contraire, aucun d'eux ne s'étant ingeré dans le miniftere fans vocation de Dieu.

C'est ainsi que les Miniftres refutent folidement ce principe impie des Sociniens. Mais après avoir établi & reconnu en géneral la neceffité de la miffion,

ils ne font pas fi heureux à déterminer quelle forte de vocation est néceffaire.

Dumoulin voudroit bien même s'exempter de répondre fur ce point; & c'est pour éloigner cette queftion qu'il avance d'abord, qu'il n'eft pas néceffaire au peuple de s'informer de la vocation des Pasteurs. Mais fans doute qu'il n'avoit pas penfé à ce qu'il difoit, en propofant une maxime fi temeraire. Car je ne croi pas que les Miniftres. vouluffent qu'il fut libre à leurs peuples de les quitter quand ils voudroient, pour s'atacher au premier venu qui s'atribuëroit l'autorité de Pafteur. S'ils condamnoient donc eux-mêmes cet attentat comme une fource de divifion & de fchifme, il faut qu'ils avouent que les fidéles doivent difcerner qui font les légitimes Pafteurs, & qu'ils ne peuvent fans crime abandonner ceux qui ont l'autorité & la miffion légitime,pour fe foumettre à ceux qui n'en ont point.

L'abfurdité de cette prétention eft f vifible, qu'elle enferme même une conradiction manifefte. Car il y a un raport naturel & néceffaire entre les Pateurs & le peuple. Et l'obligation des Palteurs envers les peuples, enferme

l'obligation des peuples envers les Pafteurs. S'il eft vrai que les Pasteurs ont un droit véritable fur les peuples en vertu de leur miffion, par lequel ils les peuvent inftruire avec autorité, & leur commander diverfes.chofes qui regardent l'ordre de l'Eglife & le bien de leurs ames; les peuples ont une obligation de les écouter, de leur obéir, & de s'unir à eux dans les prieres publiques. Et par conféquent il eft néceffaire qu'ils les difcernent de ceux qui n'ont point cette autorité fur eux, & à qui ils ne doivent point cette obéiffance. Et comme le miniftere Ecclefiaftique & l'autorité paftorale eft effentielle à l'Eglife, il eft certain qu'une Societé ne peùt prétendre à ce titre, lorfqu'elle n'a point de miniftere légitime ni de vrais Pasteurs.

Cette premiere défaite étant donc fi peu raifonnable, les Miniftres ont été réduits à répondre précisément fur la nature de la miffion qu'ils s'atribuent. Et fur ce point ils fe font partagez en deux avis differens, que quelques-uns ont réunis pour en faire un troifiéme compofé des deux.

Les uns ont dit nettement

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