fe connus, & qui fe trouvent en recueil, dans le premier & le fecond cas; ces Piéces ne doivent entrer dans notre Ouvrage, que pour en rapporter jugement du Public, & les faits anecdoctes qui les concernent. Voici un éxemple de ces faits que la tradition a confervé, il regarde la Tragédie de Venceflass Rotrou, après avoir achevé cette Tragédie, fe préparoit à la lire aux Comédiens, lorsqu'il fut arrêté & conduit en prifon, pour une dette qu'il n'avoit pû acquitter; la fomme n'étoit pas confidérable, mais Rotrou étoit joueur, & par conféquent affez fouvent vis-à-vis de rien. Il envoya chercher les Comédiens, & leur offrit pour vingt piftoles fa Tragédie de Venceflas, le marché fut bientôt conclu, Rotrou fortit de prison, fa Tragédie fut jouée, mais avec un tel fuccès, que les Comédiens crurent devoir joindre au prix qu'ils avoient payé cette Piece, un préfent honnête; on ne fçait fi Rotrou l'accepta, la perfonne de qui on tient ce récit, ayant paffé fous fi lence cette derniere particularité. 1647. 1647. LES ENGAGEMENS DU HAZARD, COME' DIE DE M. CORNEILLE DE L'ISLE, (a) Représentée fur le Théatre de l'Hôtel A Vant de parler de cette Comédie, il faut rapporter une partie de l'Epître dédicatoire qui la précéde. «Quoique je vous faffe un affez mauvais préfent, je ne laiffe pas de prétendre que vous m'en foyez obligés..... Vous fçavez que je pan» chois entierement à le fupprimer, & » que n'étant qu'un premier effai de > Poëfie " دو رو , que je n'avois ofé avouer quand il parut fur le Théatre de 1647. » l'Hôtel de Bourgogne ; je faifois deffein de n'en jamais permettre l'im preffion; mais vous vous y oppofâtes » fi fortement pour l'intérêt du fameux » Dom Pedro de Calderon, qui avoit » traité cette Comédie avec tant d'ef prit, fous le même titre, de Los » EMPENOS DE UN A CASO; que tout » ce que je pûs obtenir, ce fut la li »berté d'y changer ce que j'y croirois » de plus foible ; & pour me faciliter les » moyens de le faire avec fuccès, vous » me fites remarquer que comme les Efpagnols ne renoncent pas aifément à leurs premieres idées, quand elles » ont été fuivies de quelque bonheur, le » même Calderon avoit fait une autre » Comédie intitulée : CASA CON DOS » PUERTAS MALA ES DE GUARDAR دو " دو qui avoit tant de rapport avec la mienne, qu'il ne me feroit pas dif»ficile d'en tirer de quoi fournir à ce » que j'en retrancherois de languif»fant. Ainfi de cet amas d'intrigues qui » la foutiennent jufques à la fin, j'en » choifis ce que j'y trouvai de plus agréables furprises, pour en faire un » Acte tout nouveau; mais je ne pré دو دو I647. d'Ouville. در voyois pas que ce fujet, qui étoit de » meuré jufques-là inconnu, malgré دو " Comédie de la Comédie des Fauffes Vérités, cef» feroit incontinent de l'être, par l'a>> dreffe d'une des plus délicates plumes >> de notre fiécle ; & que paroiffant au » Théatre avant ma correction, qu'une » raison affez forte m'obligeoit à garder » encore quelque temps dans le cabinet, il pourroit me faire foupçonner d'a» voir porté envie à fa gloire, par la » conformité qui s'y trouve avec Les Engagemens du hazard, que je vous préfente. J'avoue que ce foupçon » me femble avoir je ne fçais quoi d'odieux, dont je ne fçaurois fouffrir la tâche & je ne vous offre » pas tant ce Poëme pour vous interref » fer à fa protection, qu'afin d'avoir » droit de vous prier de rendre témoi"gnage à la vérité. Il n'y a perfonne " כן رو qui le puiffe mieux que vous; vous » connoiffez jufques au fond de mon »ame, & vous pouvez répondre pour »moi,que quand je n'eftimerois pas tous » ceux qui écrivent aujourd'hui pour » la Scene, au point que je les eftime, »je fuis trop perfuadé qu'il n'eft pas > tout-à-fait beau de marcher fur les » pas d'autrui, pour avoir jamais la pensée »pensées de m'engager à un deffein où j'aurois été prévenu. Ayez donc 1647. » la bonté de détromper ceux que vous » verrez dans l'erreur que j'aye em رو prunté de l'Inconnue, ce qu'il y a Comédie de » ici d'incidens femblables, & les affu- Boifrobert. » rez que j'honore trop particuliere» ment fon illuftre Auteur, pour ne » laiffer כן pas toujours l'avantage entier » de fes fujets. Ce n'eft pas qu'il ne les choififfe d'ordinaire fi brillans, que » dans la Préface de La Folle gageure, » il s'étonne lui-même qu'ils ne me frappent point la vue; mais quand » j'aurois affez de foibleffe pour m'en » laiffer éblouir, & ne me souvenir plus qu'il y a quelque forte d'injuf » tice à ne laiffer pas jouir chacun du » fruit de fon travail, je n'oublierois » pas qu'il y auroit trop à hazarder » pour moi, à méfurer mes forces avec » un fi rédoutable rival. En effet, il » tourne les chofes d'une maniere fi galante, il donne tant d'agrément » aux inventions les plus ftériles, & les plus déréglées des originaux Efpagnols, qu'il femble qu'il n'appartient qu'à lui feul d'en faire des copies qui » les effacent, &c. " رو La derniere partie de cette Epître, a R |