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te. Pourquoi ces deux efpeces de plantes nourries fur un même terrein ont-elles des qualités fi oppofées? C'eft que l'une eft difpofée à recevoir une nourriture chargée de fels capables d'épaiffir notre fang, ou de corroder les parties folides de notre corps, tandis que l'autre, par la difpofition des pores de fes racines, refuse l'entrée à ces mêmes fels, & ne la permet qu'à des fucs purs & balsamiques. Les germes des plantes ne font, vous le favez, Madame, que des plantes en petit: fi une plante eft deftinée par fa ftructure à recevoir de la terre des fucs empoisonnés, cette même ftructure doit fe trouver dans le germe. Qu'est-ce que la fécondation doit opérer fur ce germe? Nous l'avons fouvent répété; un liquide doit s'infinuer dans

des vaiffeaux très-refferrés, les foulever, les dilater pour faciliter l'entrée à une nourriture plus groffiere. Mais nous avons fuppofé, & il est vrai en effet, que cette plante doit, par fa ftructure, ne permettre l'entrée qu'à des fucs empoisonnés ; il faudra donc que le liquide qui doit la féconder, foit de la nature de ces fucs, qui dans la fuite doivent la nourrir. Oui, fans doute, & dès ce moment, Madame, vous pouvez entrevoir les variétés infinies qui doivent fe rencontrer dans les liqueurs deftinées à féconder les graines des plantes & des arbres: mais ces variétés, quelque grandes, quelque nombreuses qu'elles puiffent être, ne changeront jamais la loi du méchanisme: il faudra toule germe foit pénétré,que

jours que les vaiffeaux foient foulevés. Tout

ce que j'ai dit des graines, Madame, doit être appliqué à la fécondation des animaux. Ils font deftinés, it eft vrai, à être nourris bien différemment des plantes; ils doivent être difpofés à cette nourriture par l'action d'un liquide qui ait avec eux un entier rapport : mais la différence de ces liquides n'en mettra pas dans le méchanifme de la fécondation. Que le corps de cet animał foit destiné à recevoir une ame, il ne peut en résulter aucun changement: la nutrition du corps n'est pas du reffort de l'ame; la fécondation qui n'eft que le prélude de la nutrition, ne doit pas l'être davantage, & d'autant moins que le germe, objet de la fécondation, n'a point d'ame, & ne peut en avoir. La fécondation de toutes

les graines, & de tous les oeufs, ne reconnoît donc Madame, qu'une feule & même loi. Je fuis, &c.

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XIV. LETTRE.

Figures irrégulieres dépendantes de la fituation du corps de l'Enfant dans le fein de la Mere. Effets de la compreffion. Réunion de deux corps.

DE's que vous reconnoissez, Ma

dame, la néceffité d'un premier germe, & l'uniformité d'un méchanifme dans la fécondation, il ne me refte qu'à vous faire voir que ces accidens bifarres qui furviennent fur le corps des enfans, & qu'on attribue au pouvoir de l'imagination des meres, arrivent également aux plantes & aux arbres, & qu'ils ont une fource commune dans le méchanisme de la féconda

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