CLARICE doucement. De l'amour! ORGON. Ne vous en défendez point. A mon age on voit clair. Avouez franchement que vous m'aimez. CLAR ICE. Vous ne vous trompez pas, Monfieur. Je vous aime, & je ne rougis point de le dire..... Mais... ORGON, Point de mais, je vous prie. Le mot eft laché; Mignone. Il n'est plus tems de chercher des détours. Je suis enchanté de cet aveu. Vous ferez fatisfaite. Je vais parler à votre oncle. Souffrez que je vous que. CLARICE Quel est donc fon deffein ? à part. ORGON. Mais le voici lui-même. CLARI ĆE à part. Allons cacher ailleurs le trouble où je fuis. ORGON, à Clarice. Vous fortez ? CLARICE. Ma prefence je crois, n'eft pas néceffaire. O R GON. J'entends. Il faut laiffer agir votre modeftie. SCENE XII ORGON, LISIMO N. LISIMO N. E viens trop-tôt fans doute, & j'ai interrompu JE viens trop tôt votre entretien. ORGON d'un air gai. Point du tout. Vous ne pouviez pas venir plus à propos. LISIMO N. Vous êtes bien joyeux ! ORGON. Plus je vois votre niece, plus je la trouve charmante. LISINON. LISIM O N. Vous voudriez bien, j'en suis fûr, que la femme de Cleante lui reffemblât. ORGON. A propos de lui. J'avois réfolu de faire caffer fon mariage; mais je change d'avis. Oui, de me marier. J'aurai des enfans qui partageront mon bien avec mon pendard de fils, & cela le mortifiera. F LISIMO N. L'idée eft finguliere. ORGON Et très-fenfée. LISIMO N. Vous avez quelque perfonne en vûe? ORGON. Certainement. LISIMO N. Puis-je favoir quelle eft l'heureuse mortelle fur qui tombe l'honneur de votre choix? O RGO N. C'est une perfonne pleine de raison, de bon lens, d'efprit, & qui brille de toutes fortes de vertus ; en un mot, votre niece, LISIMO N. Vous vous moquez. ORGON Je ne me moque point. LISIMO N. Vous n'y pensez pas. |