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CINQUIÈME CONFERENCE

LA RÉSURRECTION

M. L'ABBÉ POULIN

MESSIEURS,

La divinité di Sauveur Jésus nous est apparue comme une merveilleuse cathédrale; sa parole en est la nef; l'affirmation du Sauveur se dresse imposante, majestueuse, superbe à tous les regards, mais cette affirmation est elle-même étayée par des tours puissantes et des contreforts massifs. Tout l'ensemble des preuves que nous avons développées ici n'a de valeur qu'autant qu'elles s'arc-boutent sur cette affirmation du Sauveur; c'est le bloc qu'il faut considérer, l'ensemble, et comme toutes ces parties se tiennent! Comme heureusement toutes ces puissantes pierres de taille viennent s'encastrer les unes dans les autres, pour produire le puissant édifice de notre foi!

Or, si toutes les prophéties, comme vous l'avez vu, jouent un rôle important dans la thèse qui nous occupe, il en est une pourtant qui attirera votre attention ce soir, parce qu'elle concerne la résurrection du Sauveur. Cette résurrection avait été déjà pressentie, prophétisée, annoncée d'une façon plus ou moins mystérieuse dans l'Ancien Testament, mais dans la bouche du Christ elle était devenue formelle « Post tres dies resurgam. Je ressusciterai, dit-il, le troisième jour. >>

Sur cette prophétie de la Résurrection et de son délai surtout, on a présenté quelques difficultés de peu d'importance. « Après trois jours, a-t-on dit, je ressusciterai,» mais le Christ n'est pas resté trois jours dans le sépulcre; surtout on ne comprend pas l'autre texte de l'Évangile portant trois jours et trois nuits; il n'y a pas eu trois jours et trois nuits d'intervalle.

Un des Évangiles nous donne l'explication très claire et très nette; c'est le troisième jour qu'il faut lire tertiâ die; il y a trois parties d'un jour, le vendredi soir, le samedi et le matin de Pâques, et 'des parties de nuit afférentes à chacun de ces jours.

Pour un homme qui ne se perd pas dans des vétilles ni dans des futilités, les choses doivent être

comprises comme elles ont été écrites, c'est-à-dire très largement et dans le sens même de la conversation dans trois jours et le troisième jour sont synonymes.

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Cette résurrection du Sauveur a été le grand argument de la prédication de saint Paul; elle a été, dans l'Église naissante, la clé de voûte de la foi des fidèles; c'est, en effet, le plus grand miracle de Jésus, en même temps que l'accomplissement d'une de ses prophéties.

Or, voici dans quel sens la résurrection du Sauveur doit être présentée comme une preuve éminente de sa divinité. Elle est d'abord, c'est certain, la preuve éclatante de sa mission divine; là-dessus, point d'ambages, mais elle est aussi la preuve de sa divinité, parce que le Sauveur se ressuscite lui-même, et parce que rendre la vie au corps d'un mort est une œuvre divine au premier chef.

Le prophète Élisée ressuscite un mort, mais il le fait au nom de Dieu; au contraire, Jésus apparaît comme le maître de la mort, il brise les portes du tombeau, et ressuscite par sa propre puissance. Le Fils de l'homme dépose sa vie quand il le veut, et il la reprend quand il le veut. Il y a là un argument très fort en faveur de sa divinité.

Cependant, si parfaite que soit cette preuve, je lui préfère l'argument indirect déjà fait à propos du miracle et de la prophétie si Dieu, auteur de la vie et de la mort, si Dieu, le souverain Seigneur des hommes et des choses, a permis aux portes du sépulcre de se briser, si par une puissance divine Jésus est ressuscité, Dieu s'est engagé dans l'affaire; une fois de plus, il a mis sa signature au bas des paroles du thaumaturge, et Jésus ayant affirmé qu'il est Dieu, et Dieu ayant ressuscité Jésus-Christ, le Christ est déclaré Dieu par Dieu lui-même.

C'est sur ce point que votre attention s'arrêtera ce soir; nous croyons à la divinité du Sauveur en vertu de son affirmation, parce que son affirmation est corroborée par la sainteté de sa vie, par l'éminence de sa doctrine, parce qu'elle a tiré une valeur inouïe, auprès du monde, des miracles qui lui font cortège, et enfin parce que le Sauveur s'est ressuscité luimême, est sorti du tombeau, a brisé les portes de la mort, comme il l'avait annoncé.

M. L'ABBÉ LOUTIL

Laissez-moi simplement m'étonner que vous, qui êtes un homme intelligent, vous ayez réservé l'étude de la Résurrection pour votre dernière conférence.

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