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qui fe trouvent fur la route des Planetes, n'ont pas de caractere qui les diftinguent, on s'eft fervi de la marque. Par exemple, le 13 Janvier 1765, on trouve X diftance 51 min. ce qui fignifie que le 13 Janvier 1765 Mars paffera à 51 min. de distance d'une petite Etoile des Poiffons, qui n'a pas de nom dans Bayer.

4°. On a marqué le tems vrai de l'entrée du Soleil dans chaque Signe du Zodiaque ; ce qui détermine les Saisons.

5°. On a fait remarquer les jours aufquels le Soleil paffe par le parallèle des principales Etoiles, qu'on peut obferver dans le Méridien ce jour-là, c'est-àdire, quand le Soleil se trouve avoir la même déclinaifon que ces Etoiles. On y a marqué auffi l'heure à laquelle l'Etoile paffe au Méridien, ce qu'on a exprimé par ces mots, qui médie.

6o. On a marqué dans cette quatrième Partie les Eclipfes de Soleil qui ne pas visibles en Europe; on y a défigné les Pays où on pourra les voir.

font

A l'égard de celles qui font vifibles en Europe, nous avons cru ne pouvoir mieux faire, que d'imiter M. Manfredi, en donnant à part, c'est-à-dire, à la derniere page de l'année, les Calculs pour les principales Villes de l'Europe, avec une Figure Géographique du paffage de l'ombre fur la surface de la Terre. C'est une des plus belles inventions de l'Aftronomie moderne, & la plus propre à faire voir fenfiblement à ceux qui ne font pas versez dans les connoiffances des Mathématiques, jusqu'où l'industrie des hommes a pénétré dans la connoiffance des merveilles de la nature, & a pouffé l'art de les représenter aux yeux telles qu'elles font en effet.

7°. On a marqué les Eclipfes de Lune, même celles qui ne font pas visibles en Europe; on en a calculé toutes les circonftances, pour fervir à ceux qui pourroient les observer hors de notre Continent.

8°. On y a mis les Conjonctions de la Lune avec les Planetes, & avec les Etoiles de la premiere, feconde & troifiéme grandeur, & même quelquefois au-deffous. On a eu foin auffi d'indiquer les cas où la Lune pourroit les éclipfer par rapport aux habitans de l'Europe; c'est lorsqu'on a mis l'heure de la Conjonction & la différence des Latitudes au moment de cette Conjonction.

Enfin on y a remarqué les jours où la Lune paffe par fon Apogée ou par fon Périgée, avec la Longitude de ces deux points importans; car c'est principalement dans ces deux points, dans la Pleine & Nouvelle Lune, & dans les Quadratures, qu'il faut observer la Lune.

Es

dit

Sur la précifion des Calculs qui font dans ces Ephémérides.

Ephémérides ont été calculées fur différentes Tables, comme on l'a au commencement de ce Difcours.

Il faut remarquer, 1°. que tous ces calculs ont été faits pour le midi, tems vrai, à l'Observatoire Royal de Paris, excepté feulement les heures des paffages au Méridien, celles des Phénomènes & des Eclipfes des Satellites de Jupiter, qui font auffi au tems vrai, telles qu'elles font marquées.

2°. Que la colonne du tems moyen au midi vrai, a été calculée avec un foin extraordinaire; il ne doit y avoir en aucun endroit 10 tierces d'erreur. Que la précision de la colonne fuivante eft limitée à une feconde de tems. Qu'à la réferve des petites inégalités caufées par les Planetes, la Longitude du Soleil eft marquée à moins de 3 fecondes près.

3o. La déclinaison du Soleil a été calculée fort exactement. J'ai fuppofé l'obliquité de l'Ecliptique variable, felon la Table fuivante.

Table des obliquités apparentes de l'Ecliptique pour le 1 Janvier.

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4°. Le calcul de la Longitude de la Lune eft par tout conforme aux Tables de M. Mayer, à 3 ou 4 minut. près. On fçait combien la Théorie de la Lune a couté de peine aux Aftronomes, fans avoir pû la porter à une perfection médiocre; de forte que les meilleures Tables qui en ayent été publiées (excepté celles qu'on a conftruites depuis quelque tems, comme on le verra dans le Difcours qui fuit) ne représentent les mouvemens de cette Planete, qu'à 10 ou 12 min. près hors des Nouvelles & Pleines Lunes; mais comme il fuffit pour le befoin des Aftronomes qui s'occupent aux Obfervations, de connoître à 2 min. près le tems du paffage de la Lune au Méridien, à 4 ou 5 min. près fa déclinaison, de fçavoir le tems des quatre principales Phafes de la Lune, & celui de fes Conjonctions avec les Fixes & les Planetes, tel qu'on le déduit des Tables; il eut été inutile de calculer fcrupuleufement les Tables modernes de la Lune, tant parcequ'elles n'ont pas été portées à toute la perfection poffible,

quelque opération importante, & que ceux qui feroient dans ce cas aimeroient encore mieux calculer eux-mêmes les mouvemens de la Lune d'après ces Tables, que de se fier à ceux qui font dans des Ephémérides marqués jour par jour feulement.

5. Les demi-diametres du Soleil font calculés avec beaucoup de foin, & ceux de la Lune font auffi exacts que les Tables les peuvent donner; fa parallaxe l'eft fuffisamment pour réduire les obfervations de la Lune.

6°. Les Longitudes & les Latitudes des Planetes font marquées exactement, à 2 ou 3 minutes près, auffi-bien que leur paffage au Méridien, & leurs déclinaifons.

7°. Les Eclipfes des Satellites de Jupiter font auffi très-fcrupuleufement calculées; cependant elles ne doivent pas toujours s'accorder parfaitement aux Obfervations, principalement à celles du fecond, troifiéme & quatrième Satellite, puifque depuis que ces calculs ont été faits, M. Wargentin a construit des Tables encore plus parfaites. La précifion de ceux-ci eft néanmoins plus grande qu'aucun de ceux qui ont été faits ci-devant. Elle eft plus que fuffifante pour les ufages aufquels on les a employés jufqu'ici.

DISCOURS

Sur les progrès que l'Aftronomie a faits depuis une trentaine d'années.

JA

'A1 cru que dans cet Ouvrage, destiné à faciliter aux Aftronomes toutes leurs opérations, les Lecteurs verroient avec plaifir une exposition abrégée des degrés de perfection que l'Aftronomie a acquis de notre tems, par la protection finguliere que les Princes qui gouvernent l'Europe lui ont accordée, & par l'émulation des Sçavans, qui en ont fait l'objet de leurs études. Je me fuis imaginé que cette efquifle pourroit fervir à faire connoître ce qui occupe les Aftronomes, & à entretenir cet efprit de recherche qui fait tant d'honneur à notre fiecle.

pas

Pour n'offenfer la délicateffe de perfonne, je déclare que je ne me propofe de faire une énumération exacte de toutes les nouvelles découvertes Aftronomiques, ni d'en donner les dates précises, ni d'affigner les véritables Auteurs de celles dont je parlerai, ni même ceux qui ont perfectionné de notre tems les inventions des autres. Je ne nommerai que ceux qu'exigera la clarté de mon discours, & qui feront au-deffus de toute conteftation. Je n'écris pas une hiftoire, je parle de ce que j'ai vû s'établir, je fuppofe même que ce que je dirai est déja connu, & dans la poffeffion du Public, je ne fais que

réunir les principales chofes, pour les préfenter ensemble fous un même point de vue, & pour faire fentir la différence immenfe qu'il doit y avoir entre le travail actuel des Aftronomes, & celui dont ils s'occupoient il y a trente ans.

L'appareil extraordinaire de l'Obfervatoire & des Inftrumens de TychoBrahé, une longue fuite d'observations de toute efpece faites avec une précifion jufques-là inouie, l'exemple que Guillaume IV, Landgrave de Heffe, donnoit dans le même tems à toute l'Europe, en s'appliquant lui-même aux opérations Aftronomiques; tout cela avoit donné un éclat fingulier à l'Aftronomie renaiffante, & l'on peut dire que ce fut cette partie des Mathématiques qui fe diftingua la premiere, & qui s'attira le plus d'attention, pendant le feiziéme fiecle, qui eft celui du renouvellement des Sciences en Europe.

L'invention des Telescopes & celle des Logarithmes, fuivirent de près le tems de Tycho; mais ce ne fut qu'un demi fiecle après, qu'on fçut tirer le bon parti des Lunettes, en les appliquant aux Inftrumens Aftronomiques, & en les garniffant de Reticules & de Micrometres. L'application du Pendule aux Horloges, qui fut faite à peu près dans le même tems, fembla mettre le dernier degré de perfection à l'Aftronomie-pratique. On vit alors des Obfervatoires s'élever dans les principales Villes de l'Europe, des Académies se former, & fe rendre célébres par les découvertes des Aftronomes qui en devinrent les membres les plus diftingués. Le calcul Aftronomique guidé par une Géométrie exacte, & fondé fur le vrai systême du monde, fe débarraffa de l'appareil des excentriques, déférens, épicycles, &c. Il devint extrêmement facile, & n'en prédifoit que mieux les Phénomènes celeftes qu'il falloit obferver; il représentoit les mouvemens réels & apparens des Aftres avec une toute autre précifion qu'auparavant. En un mot, on crut alors qu'il fuffiroit déformais de faire avec tous ces nouveaux fecours, un affez grand nombre de bonnes obfervations, pour dreffer d'excellentes Tables Aftronomiques, & pour porter la connoiffance des Mouvemens célestes au plus haut degré de perfection poffible.

Quoyque les Aftronomes ayent en effet travaillé avec affez d'affiduité à former des Recueils d'observations, il faut convenir cependant que depuis environ l'an 1672 jufques vers 1725, l'Aftronomie-pratique ne fit aucun progrès fenfible. On ne fit aucun effort heureux pour mettre plus de précifion dans les obfervations. Il eft vrai que Roemer, qui étoit homme de génie, inventa & fe propofa d'executer quelques nouveaux Inftrumens, plus exacts que ceux qu'il avoit trouvés en ufage; mais foit par la faute des circonstances des tems, foit qu'il ait manqué d'Artistes habiles, fes projets n'eurent point lieu; ce qu'il fit conftruire le fut d'une maniere moins parfaite qu'il ne l'avoit conçu; en un mot, leur ufage ne s'étendit pas de fon tems. On peut dire à peu près la même

Tandis que l'Aftronomie-pratique reftoit dans cette efpece d'état fixe & languiffant, l'Aftronomie fpéculative s'éleva tout à coup à un point de perfection qu'on n'auroit ofé espérer de tous les efforts des Sçavans réunis pendant un fiecle; c'étoit cependant l'ouvrage d'un feul homme, le célébre Newton. Mais toutes fes fublimes spéculations, fondées fur un principe qui paroît trop peu physique, ne firent guères d'impreffion fur le plus grand nombre des Aftronomes. Ils regarderent l'ouvrage de Newton comme un jeu purement géométrique; il faut avouer auffi que trop peu d'entr'eux étoient à portée de l'entendre, & en état d'en juger. Il eut donc, du moins hors de l'Angleterre, pendant plus de trente années, le fort de plufieurs inventions utiles: les Aftro nomes le négligerent jufqu'à notre tems, malgré d'excellens morceaux d'analyfe, que quelques célébres Géométres publioient de tems en tems, & qui fe terminoient à quelques-unes des propofitions de Newton, aufquelles ils fer

voient de commentaire.

Qu'après avoir été fi long-tems comme rebutée des Aftronomes, la phyfique céleste de Newton ait été enfuite prefque tout à coup univerfellement reçue, on ne doit pas attribuer cette révolution au caprice de la mode, comme font ceux qui ne la connoiffent que de nom, & qui s'imaginent que dans quelque tems un autre fystême prenant fa place, fera tomber celui de Newton dans l'oubli. Il en fera de ce fyftême comme de celui de Copernic. Il eft bien lié & trop conforme à toute efpece de phénomène celefte, pour n'être qu'une fimple hypothèse. Le tems pourra faire tomber le mot d'attraction, & fon existence confidérée comme une qualité primitivement attribuée à la matiere; mais il ne détruira jamais les loix de la gravitation que nous connoiffons.

trop

La révolution dont je viens de parler eft dans l'ordre de l'efprit humain. L'ouvrage de Newton parut tout à coup en 1687, fans être annoncé ; il étoit trop plein de matieres nouvelles, & trop obfcur. Les Aftronomes d'alors, dont la réputation étoit déja faite, accoutumés la plûpart aux principes de Defcartes, & d'ailleurs fatisfaits des moyens que leur fourniffoient les Télefcopes & les Horloges à Pendule, pour perfectionner l'Aftronomie, ne devoient pas être d'humeur à fe laiffer perfuader qu'il falloit abandonner tout de fuite l'idée des fluides, du plein, & des Tourbillons céleftes, ( celle-ci fur-tout paroiffant fi fimple & fi naturelle, ) pour recommencer, pour ainfi dire, un nouveau cours d'étude : & quand même ils auroient voulu faire un examen de la phyfique qu'on leur propofoit, le ftyle ferré de Newton, fon analyse cachée fous une fynthèse trop concife, rendoient fon ouvrage comme inintelligible. Le fondement d'ailleurs en fembloit ruineux. C'étoit l'attraction, une qualité occulte, nom devenu ridicule parmi les Philofophes depuis Defcartes & Gaffendi. Cette derniere confidération ne paroiffoit rien moins qu'un pré

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