Ofmin étoit fait de maniere à prévenir les cœurs en fa faveur : il étoit grand, bien fait, & fon visage, fans être regulierement beau, avoit tout ce qu'il falloit pour plaire; fa phifionomie noble, ouverte & affable, étoit l'image de fon ame,qu'il avoit grande, belle & genereufe; avec tout cela il poffedoit un charme inexplicable dans l'efprit, & le faifoit fi bien paffer à toutes les actions, que la moindre de toutes avoit des graces & lui attiroit des admirateurs. Il n'eft donc pas furprenant fi cet illuftre inconnu fe fit aimer d'un homme qui avoit lui-même toutes ces grandes qualités. Après avoir donné à leur admiration reciproque tout le tems qu'il leur falloit, & s'être promis une amitié vive & conftante: Of min apprit à Dom Alvare qu'il partiroit le lendemain pendant la nuit, & qu'il le conduiroit lui-même hors de Grenade. Le fils du Duc de l'Infantade prévoyant le peril que couroit Ofmin, en le Tauvant de la forte, voulut, auffibien que les Princeffes, l'engager à le fuivre : Et vous, lui dit-il, que deviendrez-vous? penfez-vous que je veüille fauver ma vie enhazardant la vôtre. Non, genereux Ofmin, ne l'attendez pas ; s'il n'eft point d'autre voye pour empêcher ma mort, qu'on me faffe mourir. La Reine m'avoit bien dit, lui répondit Ofmin, que j'aurois à combattre l'illuftre Dom Alvare. Mais, Seigneur, peut-être ne me blâmeriez-vous pas, fi vous. fçaviez les raifons qui me retiennent ici, & fi vous êtiez inftruit. du peu d'agrément que la vie a pour moi. Le moindre de mes malheurs eft de tout devoir aux ennemis de ma patrie; j'ignore ma naiffance & le nom de ceux qui me l'ont donnée. J'ai trouvé dans ces lieux des amis & des protecteurs qui m'ont fervi de pere: quelle feroit ma reconnoiffance fi je les quittois après tant de bontés? Leurs foins garantiront ma tête, fi je la mets en quelque danger en vous rendant fervice; & s'il me faut perir, l'ignorance où je fuis de moi-même, me fera voir la mort avec tranquillité. Un fi trifte difcours fit naître à Dom Alvare la curiofité de fçavoir les avantures d'Ofmin; les mouvemens inconnus qui agitoient fon ame lui faifant prendre interêt à fa fortune, il ne put lui cacher fon envie, & l'en preffa avec tendreffe. Ofmin, que les. mêmes fentimens occupoient fe fit un plaifir fenfible de le fa çons fâcheux. Il auroit fans doute fait connoître fa pensée à la Princeffe, fi Zéluma ne fut arrivé. Abenamard qui connoiffoit la haine de ce Prince pour lui, ne refta pas long-tems en ce lieu; & après quelques difcours fur la guerre, il se retira dans le deffein de chercher l'efclave qu'il venoit de voir, & de lui demander ce qu'il avoit eu à dire à la Princesse dans un lieu fi particulier. Lorfque Félime fut feule avec Zéluma, elle lui apprit qu'Abenamard l'avoit trouvée avec Dom Alvare, & la crainte où elle étoit qu'il n'eût entendu une partie de leur conversation. Elle l'inftruifit auffi du prétexte qu'elle avoit pris pour lui ôter tout foupçon; mais continua-t-elle, Dom Alvare s'eft retiré avec tant de fureur dans les yeux, & le Prince de Fez m'a fait voir tant d'inquiétude, pas. Cependant Abenir. cherchoit au cet i..... ve, étoit pres de rentrer n'ayant pu is trouver. " l'apperçut couche au P bain de porphyr q... vis-a-vis l'appartement de 1... me. Ses fouptons auERRER I en le voyant contempt. :: qui auroit du in etre.2.2. s'il n'y eut pris Il fut à lui, & feau qu'il tenot & 33 SMIN où je fuis, renez en z fait naî- eur, que la guerre ires & les ur les ter cent forndages ine des na des Rois,, ires ne se des couragnols ; ils. ent pas de Cans qu'ils |