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Qui de vous saura me répéter ce que désignaient ces paroles?

- L'empire de Babylone.

– Oui, c'était Nébucadnétsar, c'est-à-dire, ce prince et sa famille, ou sa dynastie. - Voilà le premier des quatre grands empires qui devaient se succéder sur la terre prophétique, et dominer l'un après l'autre sur le peuple de Dieu, jusqu'à ce qu'arrive la monarchie universelle de Jésus-Christ et de ses saints.

En effet, Nébucadnétsar, comme nous l'avons dit, gouverna lui-même le monde pendant quarante-cinq années, prit Jérusalem, renversa ses murailles, brûla son temple, et transporta son peuple dans la Chaldée. - Il ne mourut que l'an 562 avant Jésus-Christ, après un demi-siècle du règne le plus triomphant et le plus glorieux. Mais six ans seulement après sa mort, Belsatsar, son petit-fils, monta sur le trône pour un règne de dix-huit années, au terme desquelles, vaincu par les rois réunis des Mèdes et des Perses, qui surprirent de nuit l'imprenable Babylone, il fut égorgé au milieu de ses femmes et de ses gentilshommes.

Cette catastrophe arriva soixante-six ans après le jour où le jeune Daniel, debout devant le trône de Nébucadnétsar, lui avait dit: Tu es la tête d'or.

Voilà donc la première, c'est-à-dire la plus ancienne et la plus glorieuse des Quatre Monarchies. On l'appelle la monarchie de Babylone, parce que Nébucadnétsar, en peu d'années, avait fait de cette ville la capitale du monde alors connu et la plus magnifique des cités. On l'appelle aussi la monarchie des Chaldéens, parce que le peuple de Babylone appartenait à la nation chaldéenne. On l'appelle enfin quelquefois, mais plus rarement, monarchie assyrienne, parce qu'on imagine que Nébucadnétsar était d'origine assyrienne,

ou du moins, parce que son royaume s'était primitivement détaché de l'empire assyrien.

Nous allons passer maintenant à la seconde monarchie, en commençant l'explication de nos verserts, et en portant avec beaucoup de soin notre attention sur toute la suite des emblèmes que la statue va nous présenter, depuis sa tête jusqu'aux dix orteils de ses pieds.

Nous lisons au v. 32: Sa poitrine et ses bras étaient d'argent; et au v. 39 Mais après toi, il s'élèvera un autre royaume moindre que le tien.

Pour la comprendre, il

Voilà notre seconde monarchie. faut savoir remarquer ici quatre indications importantes. 1o Le métal a changé. - Il s'agira donc, non pas précisément d'un nouvel empire, mais d'un nouveau peuple, d'une nouvelle dynastie et d'une nouvelle langue, qui viendra gouverner le monde, et tenir sous sa puissance le peuple de Dieu.

Le temps de la statue, le temps des Gentils, comme l'a nommé Jésus (Luc, XXI, 24), c'est-à-dire, le temps où les nations doivent dominer Jérusalem et la fouler aux pieds, *commencé par les Chaldéens sous Nébucadnétsar et ses successeurs; il s'est ensuite continué par les Perses sous Cyrus et ses successeurs. Quand ensuite le métal changera d'argent en airain, il se continuera par les Grecs sous Alexandrele-Grand et ses successeurs; puis enfin, quand l'airain sera devenu du fer, les Latins prendront la place des Grecs, pour régir le monde et pour opprimer à leur tour le peuple de Dieu. Quand le métal change, c'est que le peuple et la langue ont changé. Voilà notre première remarque, et voici maintenant la seconde.

20 Il n'y a point d'intervalle entre l'or et l'argent dans la constitution de la statue. Ce colosse est un, quoique les mé

taux s'y succèdent. Il s'agira donc comme d'un seul et même empire commencé par les rois chaldéens, et continué sans intervalle par les monarques persans.

3o Le second métal est inférieur au premier : c'était de l'or, ce n'est plus que de l'argent. - Il s'agira donc d'un empire qui, bien que puissant et terrible, sera moins brillant, moins. riche et moins plein de gloire que ne le fut celui de Babylone.

40 Enfin, ce second royaume n'est pas représenté seulement par la poitrine; il l'est par les deux bras, qui sont expressément (et non sans intention) mentionnés dans la prophétie ( v. 39 ). — Il s'agira donc d'un empire composé, dans son commencement, de deux royaumes qui bientôt seront réunis pour n'en former qu'un seul.

En effet, mes amis, il est ici un principe d'interprétation que je désire vous avoir fait soigneusement remarquer. Ecoutez-le très-attentivement les plus petits d'entre vous pourront le comprendre.-C'est que la chronologie des Quatre Monarchies nous est enseignée, dans la statue, par les hauteurs respectives des divers emblêmes qui les y représentent. Je yeux dire que, dans l'histoire de ces monarchies, l'ordre des temps suit exactement le rang dans lequel les membres correspondants sont placés dans un corps d'homme, en partant de la tête et en descendant jusqu'aux orteils des pieds. Ainsi, par exemple, la plus ancienne des monarchies sera celle que représentera la tête, parce que la tête domine tout le corps. Après la tête viendra la poitrine; et comme les bras, placés au plus haut de la poitrine, viennent s'y réunir à la hauteur des épaules, ils nous désigneront clairement deux royaumes qui, dès le commencement de leur empire, s'uniront l'un à l'autre, pour exercer ensemble une commune domination et pour ne plus se séparer. — L'un de ces royaumes sera le bras droit et l'autre le bras gauche.

TOME I.

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Et remarquez bien que ce sera le contraire pour la troisième monarchie; car vous y devrez faire une remarque précisément inverse: non-seulement le ventre d'airain vient au-dessous de la poitrine d'argent (c'est-à-dire que la monarchie représentée par le ventre vient après celle que figure la poitrine); mais les cuisses d'airain, en tant que placées au-dessous du ventre d'airain, indiquent que c'est dans les derniers temps de la troisième monarchie que cet empire, d'abord unique, devra se partager en deux.

Et remarquez enfin qu'au-dessous des cuisses d'airain, les jambes de fer désignent une quatrième et dernière monarchie; qu'au-dessous de la place où ces jambes sont devenues du fer, leur métal s'altère et se mélange d'argile; et enfin, qu'au-dessous de cet alliage et dans la partie la plus basse de la statue, les pieds se divisent en dix doigts, pour signifier que la quatrième monarchie ne sera partagée en dix royaumes, qu'après avoir subi le changement représenté par l'union de l'argile et du fer.

Voilà donc le principe très-simple qui détermine avec autant de clarté que de précision la chronologie des Quatre Monarchies - C'est la hauteur respective des emblêmes dans le corps de la statue.

: :

Je vous dirai plus tard d'après quels caractères, également précis, nous en pouvons assigner aussi la géographie avec la plus satisfaisante exactitude.

Mais nous revenons maintenant aux bras et à la poitrine d'argent.

Si nous ouvrons le livre de l'Histoire, vous y verrez avec admiration, chers enfants, combien il se trouve dans un accord parfait avec celui de la Prophétie. Quelle est la monarchie qui a renversé celle des Chaldéens? Que ceux de vous qui le savent se lèvent pour me répondre.

C'est celle du grand Cyrus.

-Et qu'était le peuple du grand Cyrus? Ne se composait-il pas de deux nations auparavant distinctes!

-

Il se composait des Mèdes et des Perses.

Jusqu'alors, en effet, ces deux races avaient formé des royaumes distincts, composés eux-mêmes par la réunion de diverses tribus des montagnes; mais elles s'allièrent sous la conduite de Cyrus pour ne plus faire qu'un seul peuple, de telle sorte que les Perses, qui d'abord étaient très-inférieurs aux Mèdes et qui ne s'étaient élevés qu'après eux, prirent bientôt l'ascendant par l'influence de Cyrus.

Cette même circonstance de deux nations qui n'en forment qu'une seule et dont la dernière surpasse la première, vous la retrouverez (au chapitre VIIIe) représentée par l'emblême des deux cornes du bélier, dont l'une était plus haute que l'autre, et dont la plus haute s'élevait derrière la première. Et pour qu'on ne se trompe pas sur le sens de ces représentations prophétiques, et qu'on ne s'abandonne pas là-dessus à son imagination, Daniel lui-même aura soin de nous dire (au v. 20): Le bélier que tu às vu, qui avait deux cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses.

Plusieurs de vous, sans doute, connaissent déjà l'histoire de cette monarchie. Je vais la dire cependant en peu de mots pour ceux d'entre vous qui ne l'auraient point apprise.

Cinq ans après le jour où le jeune Daniel eut fait entendre au roi de Babylone ces destinées des empires (l'an 600 avant Jésus-Christ), naquit, dans les montagnes de la Perse, soumises alors à Nébucadnétsar, un enfant que ses parents appelèrent Cyrus. Le père et la mère de ce jeune prince étaient païens; ils vivaient à trois ou quatre cents lieues de Jérusalem, et ils étaient bien loin de se douter que le nom de leur petit garçon fût écrit en toutes lettres dans un livre

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