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PRIONS DIEU.

O Seigneur Dieu! fais-nous comprendre à tous combien c'est un précieux bienfait que ces prophéties de ta Parole, ces histoires du monde écrites vingt siècles à l'avance, ces miracles permanents placés devant nos yeux!-miracles qui, augmentant d'éclat à mesure que les siècles s'écoulent, nous attestent avec tant de force la vérité de tes Ecritures et la fidélité de tes promesses; miracles qui nous disent le bonheur et la sûreté du peuple que tu t'es acquis à la louange de ta grâce; miracles qui nous crient que toutes tes autres promesses s'accompliront également, et que de même qu'on vit surgir en leur rang les Nébucadnétsar, les Cyrus, les Alexandre, les César, comme tu les avais annoncés, de même aussi verrons-nous arriver en son jour le règne bienheureux de ton Christ et des saints, la pierre qui brisera les nations, la montagne qui couvrira la terre!

Cependant, ô mon Dieu, ce bienfait d'avoir vu tes miracles ne nous suffirait pas ! Ce n'est pas assez pour nous de ceux que tu fais au-dehors; il faut que ta grâce et ta Parole en accomplissent un autre dans notre intérieur. Ne l'as-tu pas dit au malheureux qui demandait qu'un mort revînt sur la terre pour convertir ses frères demeurés dans la maison de son père: « Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écou>> tent! car, s'ils ne les écoutent, ils ne se convertiraient pas, » quand bien même un mort, se relevant de la tombe, vien» drait les avertir? » Eh bien, Seigneur, bénis donc pour nous cette << parole de Moïse et des prophètes; » rends-nousy reconnaissants, rends-nous-y dociles, et que les cœurs de ces petits en ressentent comme nous la bienheureuse influence; en sorte que les uns et les autres, « convertis des

>> idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, nous attendions >> des cieux ton Fils Jésus, qui ressuscita des morts et qui >> nous délivre de la colère à venir! »

Chers enfants,

Il faut que chacun de vous se rappelle où nous en sommes restés dans notre dernière leçon; mais il faut encore qu'il puisse se rendre un compte facile de toute la suite de nos explications; car je ne tiens pas seulement à ce que vous les compreniez dans leur détail, je dois désirer aussi que vous puissiez en saisir clairement et la marche et l'ensemble.

Vous vous rappelez que, dimanche dernier, nous nous étudiâmes, en nous en tenant aux seules paroles de Daniel, à reconnaître quels devaient être les caractères de la quatrième monarchie.

Nous vîmes, en premier lieu, pourquoi elle est représentée par du fer; en second lieu, pourquoi elle l'est d'abord par deux jambes de fer; et troisièmement enfin, pourquoi elle l'est plus tard par les dix doigts de leurs pieds.

Elle l'est par deux jambes de fer, parce qu'elle devait avoir à sa tête deux pouvoirs égaux, au nom desquels elle gouvernerait le monde, publierait ses lois, exercerait ses jugements, et compterait année par année les fastes de sa gloire. — Elle devait de plus, vers la fin de son règne, être partagée par dix nations barbares, qui, venues du fond de l'aquilon, l'envahiraient d'abord tout entière et la continueraient ensuite sous une forme nouvelle, en en adoptant bientôt les lois, la religion, la capitale, le chef ecclésiastique, l'organisation religieuse et même le langage latin, quoique tous ces peuples et tous ces rois ne parlassent d'abord qu'une espèce d'allemand.

Ainsi Genève, par exemple, qui fut envahie par les Bour

guignons, fut cependant appelée, pendant six cents ans, Ville impériale, Ville du Saint Empire Romain; et c'est pour cela qu'on lui donna pour armoiries la moitié de l'aigle impériale romaine. J'aurai bientôt d'ailleurs l'occasion de vous dire pourquoi l'on y voulut ajouter une clé.

Je vous ai nommé, dimanche, ces dix nations et ces dix rois, et je pourrais vous montrer aujourd'hui, sur la carte, la place que chacun d'eux vint occuper dans l'empire romain. Mais je n'entrerai pas pour le moment dans ce détail, parce que nous n'avons pas encore déterminé la géographie de cette prophétie, et parce que d'ailleurs nous serons appelés à reprendre ces faits avec plus de précision, lorsque nous aurons atteint le chapitre VIIe, où les Quatre Monarchies nous seront encore une fois remises sous les yeux.

Il nous reste donc aujourd'hui trois choses à faire pour achever l'interprétation de cette admirable vision:

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Premièrement, il nous faudra voir par quels principes nous pouvons fixer la géographie de ces quatre empires, de la même manière que nous en avons déjà déterminé la chronologie; et nous devrons chercher à mettre ces deux éléments dans un accord exact et satisfaisant.

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Secondement, il faudra nous rendre raison de ce que

c'est

que cette terre de potier qui vient se mêler au fer dans les jambes de la statue, ou plutôt, depuis la hauteur de la cheville des pieds jusqu'à leurs dix orteils.

Troisièmement enfin, il faudrait, s'il nous restait assez de temps, que nous étudiassions ce que le Saint-Esprit a voulu nous apprendre touchant cette cinquième et dernière monarchie qui doit venir à son tour et durer éternellement; car, au temps de ces dix rois, est-il écrit au v. 4, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais dissipé, et ce royaume ne sera point laissé à un autre peuple, mais il bri

sera et consumera tous ces royaumes, et il sera établi éternellement.

Commençons donc par mettre d'accord la géographie et la chronologie de ces Quatre Monarchies.

Si je demandais à l'un de vous, en lui présentant notre carte de la terre prophétique: Montrez-moi le fleuve de l'Euphrate et le pays de Babylone; montrez-moi Susan et le fleuve Ulaï; montrez-moi le pays de Javan, le royaume de Kittim, et cette petite terre de Macédoine que possédait Alexandre-le-Grand avant ses immenses conquêtes; enfin, montrez-moi l'Italie, la grande cité de Rome et la rivière du Tibre; je suis bien assuré que vous sauriez me répondre.

Mais, si j'en venais ensuite à vous demander quelque chose de plus précis, vous seriez, je le crois, assez embarrassés.

Par exemple, que me répondriez-vous, si je vous priais de me dire auquel des quatre empires appartenait l'Egypte; ou si je vous demandais dans quelle partie du monde ont dû paraître ces dix rois qui divisèrent le quatrième empire? Pourquoi en France, en Espagne, en Afrique, plutôt qu'en Grèce ou qu'en Egypte? vous auriez, je le pense, quelque peine à répondre.

Et si je vous demandais encore dans laquelle des quatre monarchies il faut placer Genève? Est-ce dans la monarchie romaine? mais pourquoi? pourquoi aussi n'y comptons-nous ni la Hollande, ni la basse Allemagne, ni même l'Angleterre? vous ne seriez probablement point mieux en état de me satisfaire. Voilà donc ce que je voudrais vous ex

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pliquer clairement aujourd'hui.

Disons d'abord quelques mots de Genève, puisque nous sommes à Genève.

ligence de tout le reste.

Cela nous mènera directement à l'intel

Pendant qu'aux jours de Daniel, l'Euphrate roulait l'abon

dance de ses ondes grisâtres sous les quais gigantesques de Babylone, il y a 2443 ans, le beau fleuve du Rhône précipitait déjà les siennes sous les murs de notre cité : elles s'échappaient de notre lac bleues et transparentes comme de nos jours; l'image des mêmes astres s'y réfléchissait pendant les nuits; Orion, la grande Ourse, Syrius s'y reproduisaient tour-à-tour comme hier au soir; mais alors, tandis que Daniel, aux rives de l'Euphrate, connaissait notre Sauveur, <«< sa mort, ses souffrances, la gloire qui les devait suivre, » et mettait en lui toute son espérance, nos pères, en ces lieux, étaient dans les ténèbres « éloignés de la vie de Dieu à » cause de l'ignorance qui était en eux par l'endurcissement » de leurs cœurs. » Que faisaient-ils alors sur ces collines de Genève où nous lisons aujourd'hui ces divines prophéties? Hélas! ils adoraient les arbres, les tonnerres et les serpents; ils égorgeaint des enfants au milieu de notre lac, à l'honneur des faux dieux, sur les pierres du Niton; et quand ils avaient éprouvé quelque désastre, ils construisaient en osier un immense mannequin, haut comme une grande maison, et le remplissant d'hommes vivants, ils y mettaient le feu pour plaire à leurs idoles.

Voilà ce qu'étaient encore nos pères, 550 ans même après Daniel, au temps de Jules-César, qui vint à Genève avec ses légions et qui nous l'a lui-même raconté.

Genève dut être habitée dès les temps les plus anciens, à cause des avantages de son assiette sur deux collines escarpées, à l'extrémité d'un beau lac, au bord d'un grand fleuve et en face d'une île qui en facilitait le passage. Mais les premières nouvelles que nous en recevions dans l'histoire datent de l'an 58 avant Jésus-Christ, c'est-à-dire du temps où le consul romain, Pompée-le-Grand, venait de renverser le royaume grec de Syrie, de prendre Jérusalem, et de détruire

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